Stanislav Eremine est l’ancien meneur de jeu de l’équipe d’URSS des années 70. Il est désormais le chef du conseil des entraîneurs de la Fédération russe de basket-ball (RBF), et l’assistant du président de l’UNICS Kazan pour le développement des jeunes. Les Izvestia, une publication sportive russe, lui a demandé son avis sur la situation actuelle du basket russe, qui se retrouve mis au banc du concert international . Son avis est forcément intéressant.
Etant donné les circonstances actuelles, on va vers une réduction sérieuse de l’apport des étrangers dans le basket russe. Voici ce qu’en pense Eremine :
« Puisque nous avons une telle situation et que la plupart des étrangers quittent les clubs de la United League (NDLR: VTB League), alors nos gars devraient assumer les premiers rôles. Et j’espère passer au niveau supérieur. Quant au « nettoyage », il s’agit d’un enjeu politique plus global. Il est certain que le financement de la plupart des clubs ne sera plus le même qu’avant. Probablement, la politique de l’État concernant l’invitation des étrangers changera également. J’espère vraiment qu’il y aura un virage vers la jeunesse locale. Ces dernières années, pour un certain nombre de raisons, seuls quelques-uns ont eu l’opportunité de prendre pied dans la rotation des clubs sérieux. D’où les faibles résultats de notre équipe nationale. La Russie a atteint la finale de la Coupe du monde deux fois de suite en 1994 et 1998, lorsque les joueurs locaux étaient les leaders de leurs clubs. Il n’y avait pratiquement pas d’étrangers dans le basket russe à cette époque. » Il ajoute : « Il est clair que ces dernières années, les meilleurs clubs se sont appuyés sur les étrangers pour réussir dans la compétition européenne. Mais il est fort probable que dans un avenir proche nous ne reviendrons pas dans les tournois européens. »
Il lui est demandé si la décision de l’Euroleague de suspendre la participation des trois clubs russes l’a surpris.
« Honnêtement, j’ai été choqué. Les trois participants russes à l’Euroleague étaient dans la zone des playoffs et avaient de bonnes chances de concourir pour une place au Final Four. Cela a suscité l’intérêt du public. La plupart des matches UNICS de l’Euroleague ont été vendus. Nous avons fait un travail de sélection très cool, notre jeu a été une surprise pour de nombreux adversaires. Bien qu’avant le début de la saison, peu croyaient aux perspectives d’UNICS. Mais que faire, c’est une décision politique qui n’a rien à voir avec le sport. Je ne vois pas l’intérêt d’en discuter. »