Récemment élu meilleur joueur de Pro B et clé de voûte de la montée du SLUC Nancy en Betclic Elite, Stéphane Gombauld (2,02 m) revient de loin et confirme enfin l’immense potentiel qui lui avait valu le statut de prospect NBA. À 25 ans, il s’apprête à redécouvrir l’élite du basket français pour la première fois avec sa nouvelle « famille » nancéienne.
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La première chose que l’on remarque en s’entretenant avec Stéphane Gombauld, c’est la bonhomie et le calme dans sa voix. Une simplicité qui lui vient peut-être de ses modèles issus de sa Guadeloupe natale que sont Mickaël Gelabale ou les frères Piétrus. Florent Piétrus a notamment beaucoup marqué Stéphane lors de leur rencontre au SLUC Nancy : « Lorsqu’il te parle, il te fait sentir comme si c’était toi le grand champion alors qu’en réalité, c’est l’inverse » explique l’intéressé.
Malgré la grande culture basket du territoire d’outre-mer, Stéphane ne touche pas un ballon de basket avant ses 13 ans. Longtemps ballotté entre l’athlétisme, le handball ou encore le football, c’est grâce à ces cousins qu’il a fait connaissance de la balle orange : « Je cherchais juste un sport qui me convenait et comme j’étais déjà assez grand à l’époque, je me suis dit pourquoi pas tenter l’aventure basket ? » explique-t-il.
Un éphémère rêve NBA
Puis tout s’enchaîne très vite, de sa détection en club pour le CREPS des Antilles (Centre de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive) au départ à l’INSEP, il ne se passe que quelques mois. L’arrivée en métropole est un peu rude pour Stéphane qui se souvient de certains entraînements de piste en plein hiver où il a cru « perdre ses mains » à cause du froid inhabituel. Heureusement, la famille est toujours présente puisque ses grands frères dont Christopher Collot habitent près de Paris : « La porte était toujours ouverte, il savait que j’étais là pour le booster en cas de coup de moins bien ». La débauche d’énergie de Stéphane et ses qualités de finition près du cercle avec un superbe toucher lui valent d’attirer certains regards outre-Atlantique.
Des sirènes qui feront un peu tourner la tête à l’intérieur de 2,02 m. Après des débuts compliqués en sortie de centre de formation du côté de l’ASVEL et de Saint-Chamond, Stéphane Gombauld fait faux bond à son club de Lille à la veille de demi-finale de Pro B, pour aller disputer un camp NBA du côté de Trévise en Italie. Si le président du club est d’accord, la décision a été mal accueillie par une partie du public et de son entraîneur Jean-Marc Dupraz. « Si c’était à refaire, je ne le referais pas comme ça ». Stéphane s’inscrit tout de même à la Draft 2018 avant de retirer son nom. L’objectif est d’attirer l’œil de scouts plus que d’espérer intégrer un effectif NBA. Sans succès pour le Guadeloupéen qui doit se résoudre à jouer les bouts de bancs du côté de Chartres en Pro B. Seule consolation, une médaille de bronze glanée avec les moins de 20 ans au Championnat du monde 2017.
L’avènement du « pari » Stéphane Gombauld
Son frère Christopher Collot se souvient notamment de ce début de carrière notamment du côté de l’ASVEL, les moments « les plus difficiles » de la carrière de Stéphane jusqu’à présent. Une difficulté que l’ailier-fort guadeloupéen a pu surmonter car « c’est un bosseur qui ne va pas aller au clash ou se plaindre ». « En France, on ne laisse pas pas assez sa chance aux jeunes au sein d’une équipe et c’est pour ça que Stéphane n’a pas décollé tout de suite » ajoute son frère qui est aussi entraîneur de basket en loisir. Cette chance, c’est du côté de l’ADA Blois que Stéphane Gombauld va la saisir.
Poussé par la confiance et le replacement tactique de son entraîneur Mickaël Hay, l’intérieur va tout simplement doubler sa moyenne de points, passant de 7 à 14,8 unités par matches. « A l’époque, on a fait le pari d’aller chercher Stéphane en bout de banc du dernier de Pro B et en le voyant jouer je me suis dit, lui c’est un 5 », raconte le technicien. Pour faire face au côté réservé de son joueur, Mickaël Hay n’hésite pas à aller « le chercher » pour qu’il se dépasse, notamment en défense. « Je me souviens quand ça n’allait pas à l’entraînement, Mickaël venait parfois me voir et me mettait un grand coup dans l’épaule (rires) ».
Malheureusement, la saison est arrêté pour raisons sanitaires et à la surprise générale, Stéphane Gombauld rejoint le club de Mladost en Serbie. « Faute d’opportunités » et guidé par l’envie de « voir ce qui se faisait ailleurs », le Guadeloupéen vit une expérience courte mais formatrice dans les Balkans. Si la moyenne de points par match est sensiblement la même par rapport à celle de Blois (14,7 contre 14,8), le rôle, lui, est assez différent. Avec Mladost, tout passe par Stéphane : « Quand tu es étranger là-bas tu sens que le jeu tourne autour de toi et on ne te sort pas si tu fais une erreur ou deux ».
« Dès le début, j’ai senti qu’on pouvait faire quelque chose (avec Nancy) »
Pour autant n’allez pas parler à Stéphane Gombauld d’Euroleague ou de NBA, toujours animé de son calme olympien, il aime à se projeter sur la saison prochaine avec Nancy où il lui reste un an de contrat. Le « Gwada » n’est pas du genre à laisser le succès lui monter à la tête. « Je suis bien à Nancy, la ville m’a vraiment très bien accueillie et on sent vraiment l’amour des gens ici ». Stéphane n’est pas non plus un fêtard. Durant son temps libre, il préfère largement s’intéresser à l’immobilier, sortir faire du bowling avec ses amis dont son coéquipier Caleb Walker. Et lorsqu’il n’est pas occupé à dévorer des mangas au son du rappeur américain Future, il reste très proche de son frère Christopher Collot qui joue les scouts pour lui. « Je regarde beaucoup de matches, et comme ça, je peux prévenir Stéphane des forces de tel ou tel adversaire. Sinon je lui fais des retours sur son propre jeu », rapporte son frère.
Après une saison convaincante à l’étranger, Stéphane décide de revenir au pays du côté du SLUC Nancy. Là-bas, il trouve les bases de ce qui a toujours été essentiel pour lui, à savoir la famille : « Dès le début, j’ai senti qu’on pouvait faire quelque chose », confie-t-il. « Il y a eu beaucoup de doutes après la défaite face à Evreux en Leaders Cup mais on a réussi à se construire une belle alchimie défensive et lorsque on a commencé à gagner 4,5,6 matches de suite, je me suis dit, là on va le faire ».
Emmené par un Stéphane Gombauld taille MVP (19,5 points, 8,6 rebonds, 1,5 passes), Nancy est sacré champion de Pro B 2022 dans un championnat très homogène où l’avant dernier, Tours, est à deux victoires des playoffs. Son ancien coéquipier Bathiste Tchouaffé n’est pas étonné de le voir à ce niveau : « Stéphane peut vraiment tout faire sur un terrain, créer, shooter, aller au contre ». Une panoplie qu’il pourra déployer jusqu’à atteindre les sommet et l’équipe de France ? « Forcément, quand tu es Français tu aspires à ce genre de choses » évoque-t-il évasif. Après avoir trouvé la « clé » de son jeu et finalement confirmé son potentiel entrevu dès ses débuts dans sa Guadeloupe natale, l’avenir semble radieux pour Stéphane Gombauld.
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La première chose que l’on remarque en s’entretenant avec Stéphane Gombauld, c’est la bonhomie et le calme dans sa voix. Une simplicité qui lui vient peut-être de ses modèles issus de sa Guadeloupe natale que sont Mickaël Gelabale ou les frères Piétrus. Florent Piétrus a notamment beaucoup marqué Stéphane lors de leur rencontre au SLUC Nancy : « Lorsqu’il te parle, il te fait sentir comme si c’était toi le grand champion alors qu’en réalité c’est l’inverse », explique l’intéressé.
Malgré la grande culture basket du territoire d’outre-mer. Stéphane ne touche pas un ballon de basket avant ses 13 ans. Longtemps ballotté entre l’athlétisme, le handball ou encore le football, c’est grâce à ces cousins que Stéphane a fait connaissance de la balle orange : « Je cherchais juste un sport qui me convenait et…
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Photo : Stéphane Gombauld (SLUC Nancy)
