Landerneau est toujours à sec (0 victoire en 7 journées) alors que Charnay a bien réussi son départ (3-4). C’est un entraîneur de 35 ans qui a muri que va retrouver le public breton. Stéphane Leite était parti à Lattes-Montpellier pour remplacer le Belge Thibaut Petit mais en raison du changement d’équipe dirigeante du club, il avait été remercié avant le début de sa première saison de contrat qui devait l’amener jusqu’en 2024. Le BLMA avait alors rappelé Valéry Demory qui était mis à l’écart de Lyon. Croquignolesque. Pourtant, à la question du Télégramme de savoir s’il regrette cet épisode, Stéphane Leite est formel :
« Non, car cela m’a permis de comprendre qui j’étais. J’aime les clubs avec des valeurs familiales, ce qui fait que je me retrouve aussi bien à Charnay. J’avais un besoin d’aller voir ailleurs, sur le moment. La première expérience s’est mal passée, mais j’ai vu. On apprend quand on se fait malmener comme ça. Je ne suis plus la même personne, je ne suis plus le jeune entraîneur. Je l’étais constamment à Landerneau. Maintenant, je suis un entraîneur. » Avait-il été marqué par ce contrat non concrétisé au BLMA ? « Humainement, oui. J’avais déplacé femme et enfants à Montpellier, pour ne même pas coacher un match… Tu apprends à être différent. Je crois qu’à Landerneau, j’étais le jeune entraîneur prometteur. Je reste jeune mais j’ai mûri, je sais où je vais, j’ai certaines croyances plus inscrites. J’avais beaucoup plus de fougue à Landerneau, j’ai beaucoup plus de contrôle dans la gestion du club, désormais. Avec Erwan Croquennec (NDLR : le président), j’étais un jeune chien fou, il devait calmer mes ardeurs assez fréquemment.
Après ce contre-temps, Stéphane Leite avait rebondi mais à l’étage au-dessous :
« Le problème, c’est qu’à cette époque, aucun club ne cherchait de coach, il n’y avait aucun turnover en Ligue Féminine, sauf à Charnay, qui descendait en Ligue 2. Je n’avais pas trop le choix. Je n’aurais pas quitté Landerneau pour Charnay, ça, je l’ai toujours dit. Mais finalement, c’était un projet similaire à Landerneau, c’était assez excitant, avec des gens qui ont la tête sur les épaules. Mais le plus dur pour moi psychologiquement a été de repartir en Ligue 2. De me dire que j’étais parti de Landerneau pour coacher en Euroligue et me retrouver en Ligue 2 quelques mois après.