Eliminée par les Metropolitans 92 en quatre manches en demi-finale de Betclic Elite, l’ASVEL ne réalisera pas le quadruplé. L’équipe de T.J. Parker est tombée les armes à la main au terme d’un match 4 tendu, toujours sans Nando De Colo (69-71). L’heure du premier bilan pour le coach villeurbannais, à chaud.
T.J. Parker, on imagine que votre déception est grande…
« Bien sûr, la déception est là. Mais sur une série de playoffs, ça ne se joue pas que sur un match. Ce qui me déçoit, c’est surtout le premier match parce que ça peut arriver de perdre chez toi en donnant tout, sans adresse, quand ça se joue à une possession. Mais chaque match de playoffs est important et, pour moi, on a fait un non-match lors du match 1, parce qu’ils (les Metropolitans 92) n’ont pas fait un super match non plus. Il était à prendre, on ne l’a pas pris. Si l'on avait été plus sérieux, on ne sait pas si on aurait été dans cette position ce soir… Il fallait montrer le visage qu’on avait eu au match 3 à tous les matches de playoffs.
Payez-vous la fin de la première mi-temps sur ce match 4 ?
On a fait beaucoup trop d’erreurs ce soir. C’est rageant parce qu’on avait vu énormément de détails à la vidéo ce matin. On voulait pousser certains joueurs sur leur main faible, améliorer notre jeu sans ballon, prendre plus de rebonds offensifs… On ne l’a pas fait. Ce sont des choses qui comptent.
Qu’y a-t-il manqué ce dimanche soir selon vous ?
On encaisse 40 points en première mi-temps (NDLR : 37-39 à la pause). C’est trop. On ne va pas parler de ce coup de sifflet sur Charles Kahudi, c’est un petit tournant (34-28, 16e). Je vois plus un passage en force qu’autre chose, et Steeve Ho You Fat met un 2+1. C’est le déclenchement d’un 13-5 sur la fin de la première mi-temps, et ça fait mal, parce qu’on avait très bien défendu pendant les 15 premières minutes.
« Il nous a manqué Nando De Colo sur les playoffs, mais on gagne quand même une Leaders Cup et on va en finale de la Coupe de France »
L’absence de Nando De Colo sur la série a-t-elle pesé ?
Bien sûr, l’absence de Nando mais aussi celle de Joffrey (Lauvergne), on ne va pas se mentir. On a montré des faiblesses en attaque. Joffrey est un joueur qui crée offensivement et ça a été très dur toute la saison. Cette équipe a montré deux visages. C’était une saison compliquée. Mais, bien sûr, c’est sûr que quand ton scoreur numéro 1 n’est pas là, c’est plus difficile… Il n’a joué que 10 minutes sur l’intégralité des playoffs.
Nando De Colo s’est échauffé ce soir. Aviez-vous l’idée de le lancer selon le scénario ?
Il a fait une bonne séance hier mais il était encore trop juste. Il voulait faire partie de l’équipe, c’était un peu son échauffement, son entraînement de la journée. Il aurait été apte à disputer un match 5. Mais on n’a pas pris ce risque, Nando est un joueur qui connait très bien son corps, on l’a écouté.
Un mot sur Antoine Diot, qui n’avait pas joué des playoffs l’an dernier et qui a sonné la révolte ce soir…
Il n’y a pas qu’Antoine, tout les joueurs du banc ont été très productifs. Antoine (Diot), Amine (Noua), Retin (Obasohan), Alex (Tyus)… On ne le voit pas toujours en attaque mais ils ont énormément apporté défensivement. Ce sont eux qui ont sonné la révolte. Ils méritaient d’être sur le terrain. Après, ça reste un sport d’adresse, on n’en a pas beaucoup eu sur cette série.
Ce qui est étonnant puisque vous étiez l’équipe la plus adroite de la saison régulière. Comment l’expliquez-vous ?
Je ne peux pas me mettre à la place des joueurs, je ne sais pas… Mais je pense que, même sans mettre de tir, si on ne fait pas autant d’erreurs défensivement, on peut gagner ce soir. Ça se joue à une possession.
À titre personnel, c’est votre première élimination en playoffs depuis 2018…
C’est le sport, ça arrive. On ne peut pas toujours être au top même si on veut l’être. Car quand on est à l’ASVEL, on veut gagner des titres, ce sont les objectifs. Mais il ne faut pas mettre non plus une croix sur la saison : on a eu des difficultés, il nous a manqué Nando De Colo sur les playoffs, mais on gagne quand même une Leaders Cup, on va en finale de la Coupe de France. Il ne faut pas oublier qu’on a gagné énormément de trophées depuis que je suis à la tête de l’équipe, ces 3-4 dernières années. Gagner autant de trophées, c’est une satisfaction aussi. »
L'avis du capitaine, Charles Kahudi : « C’est une grosse désillusion. On s’est bien battu mais ce n’était pas assez, ça n’a pas suffi. On n’a pas abordé la rencontre par le bon bout. Malheureusement, ce match reflète les travers de notre saison, avec de l’inconstance. Il n’y a qu’à voir les deux visages totalement différents montrés lors des deux dernières à l’Astroballe. Ce sont les détails qui nous font mal, comme les balles perdues, l’adresse, le jeu offensif, le passing game… Oui, l’absence de Nando fait mal mais on avait suffisamment de joueurs pour compenser. On aurait pu et dû mieux jouer que ça. Vu que c’est le dernier match, il y a une frustration énorme. »
À Villeurbanne.
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Photo : T.J. Parker (Hervé Bellenger / LNB)
