Large vainqueur de Baskonia vendredi soir en Euroleague (87-61), l’ASVEL tient son match-référence. Pour son coach T.J. Parker, cette rencontre doit servir de repère défensif pour le reste de la saison.
« L’ASVEL a fait un très bon match. Nous avons joué complètement à l’envers, sans intention, sans rythme, sans énergie, sans contrôle du rebond. Nous avons été beaucoup trop soft. » Après la démonstration de l’ASVEL face à son équipe, l’entraîneur de Baskonia Joan Pennaroya a été expéditif en conférence de presse. Mais il a résumé l’essentiel : Lyon-Villeurbanne a – enfin – dominé un match de la tête et des épaules, se basant sur sa défense, son « ADN » selon Retin Obasohan.
« Nous avons fait les efforts qu’il fallait défensivement, a résumé T.J. Parker après la rencontre. Baskonia marquait 90 points de moyenne jusqu’à présent et nous la laissons à 60. Nous avons joué de la manière qu’il fallait défensivement et collectivement en Euroleague en fournissant les efforts les uns pour les autres. La défense doit être notre identité et nous avons les joueurs pour. »
« Air Pons » s’affirme
En tête de liste, Yves Pons, auteur de son match le plus abouti de la saison des deux côtés du terrain contre les Basques (10 points à 4/5 aux tirs, 2 interceptions, 1 contre), qui doit en plus compenser l’absence de Joffrey Lauvergne – ligaments croisés – sur le poste 5.
« Quand on décide de switcher sur tous les intérieurs, Yves (Pons) est très important. Quand il doit défendre la balle, il est très physique, c’est très impressionnant. Sur les premiers matches, ce n’était pas ça. Mais il a bien travaillé à l’entraînement. Il progresse de jour en jour. Ça prend du temps mais il est bien, et il a été récompensé ce soir », a poursuivi T.J. Parker. L’ailier-fort note de son côté « la consistance » de la performance sur 40 minutes, ce qui n’était pas encore arrivé cette année.
Le jeune Zaccharie Risacher a par ailleurs disputé son premier match de la saison en Euroleague, avec succès (5 points, 6 rebonds en 22 minutes). « Il n’y a pas de surprise, c’est le même à l’entraînement », a noté son entraîneur.
« J’espère que cette victoire va pouvoir nous lancer »
Le tout est la résultante d’un travail de fond du coaching staff de T.J. Parker, qui a profité de quelques jours sans matches, après trois défaites dont une frustrante à Roanne, pour travailler collectivement. « Nous avons fait un gros retour sur nous-mêmes sur nos six derniers matches. Et je suis heureux car il y a des problèmes qu’on a vraiment réglés. Nous avons montré un visage vraiment différent ce soir. »
Ce deuxième succès en Euroleague après celui glané à Valence est aussi dû à l’apport de chacun dans le collectif. La preuve : Antoine Diot et Paul Lacombe ont été laissés en civil pour offrir de la place au revenant, Parker Jackson-Cartwright, de retour après un mois de convalescence (adducteurs), et à Alex Tyus, pigiste médical de Joffrey Lauvergne jusqu’à la fin de saison.
« Parker n’a pas joué depuis un mois donc c’est encore un peu difficile pour lui (2 points à 1/6 aux tirs, 3 pertes de balles en 13 minutes). Mais on a besoin de lui, il faut juste qu’il retrouve son rythme. C’est pareil pour Alex, qui n’a plus joué depuis la demi-finale du championnat turc. Pour l’un comme l’autre, ça prendra du temps. Mais tant qu’on a des semaines où on peut travailler un peu plus (sans enchaîner les matches en Euroleague), ça va nous faire du bien. Nous avons connu un début de saison difficile, nous avons perdu plusieurs joueurs sur blessure très tôt et nous avons joué sept matches sur dix à l’extérieur. C’est difficile pour engranger de la confiance. J’espère que cette victoire va pouvoir nous lancer avec de nombreux matches d’Euroleague contre des adversaires de notre niveau. Ce sera important. »
Quitte ou double
Le calendrier des prochaines semaines s’annonce en effet plus accessible avec des duels européens contre des écuries de même standing : Virtus Bologne à l’extérieur (4 novembre), Zalgiris Kaunas à domicile (10 novembre), Etoile Rouge de Belgrade à l’extérieur (17 novembre) puis une semaine à deux matches (Bayern à domicile, Panathinaïkos à l’extérieur) avant la réception du rival monégasque le 1er décembre. Un prochain mois crucial qui décidera certainement du sort des Villeurbannais, dont l’objectif est de se rapprocher progressivement des playoffs.
Il ne faudra pas délaisser non plus le championnat, car l’ASVEL accuse déjà trois défaites en ce début de Betclic Elite. « Nous avons augmenté notre curseur défensif. Maintenant, nous devons le faire aussi en championnat, et il faudra le voir à l’ouvre dès lundi contre Nancy », espère T.J. Parker. Le SLUC est prévenu : la machine ASVEL est en route.
À Villeurbanne.
Photo : T.J. Parker (Jacques Cormarèche)