Sauveur de l’ASVEL à Barcelone, Nando De Colo a récidivé mardi soir (32 points) en portant une équipe villeurbannaise qui respire mieux contre le Partizan Belgrade (91-87).
« Nando est tout simplement l’un des meilleurs joueurs que le basket européen ait connu ». La mine des mauvais soirs, le coach serbe Zeljko Obradovic s’est présenté en conférence de presse avec le douloureux souvenir que son ancien protégé à Fenerbahçe (2019-2020), Nando De Colo, venait de passer à son équipe 32 points, dont 22 en deuxième mi-temps. Le tout à 11/15 aux tirs, 6/8 à 3-points et 4/5 aux lancers-francs – dont les deux de la gagne à 10 secondes du buzzer – plus 3 passes décisives et 2 rebonds pour 30 d’évaluation en 27 minutes.
« Nando est le patron. Quand il est comme ça, il est dur à arrêter. C’est ce que je lui ai dit dans le vestiaire, a analysé à chaud le coach villeurbannais T.J. Parker. Mais il faut aussi y faire attention. Le repos qu’il a eu contre Paris, c’est l’une des raisons pour lesquelles il a eu les jambes ce soir. De toute façon, il faut aussi faire confiance aux autres joueurs. Contre Paris, ils ont fait un très beau match et ce soir, certains ont aussi fait un très beau match. »
« Le fait de simplifier notre jeu correspond un peu plus à tout le monde et relâche la pression » – Nando De Colo
Depuis Barcelone, la hiérarchie semble plus recentrée autour de l’international français le plus capé en activité (185 sélections). À l’expérience, Nando De Colo note que l’équipe réagit mieux, et pas seulement dans la souffrance comme elle en avait pris l’habitude depuis le début de l’exercice.
« C’est un match que nous avons plutôt contrôlé. On n’était jamais vraiment en-dessous. Peut-être que ce match-là, on ne le gagnait pas il y a un mois. Peut-être que l’équipe adversaire allait mettre un 3-points facile, provoquer une faute à trois minutes de la fin. Ce (mardi) soir, on négocie un peu mieux nos systèmes en attaque. C’est un peu plus cadré. Le fait de simplifier notre jeu correspond un peu plus à tout le monde et relâche la pression. Quand on a un effectif qui n’a pas forcément l’expérience de la compétition, tout le monde essaie de se concentrer sur lui-même alors qu’il faut se concentrer sur l’équipe en premier. Il faut penser à l’équipe. »
Contre le Partizan, le Nordiste a tout simplement livré sa meilleure performance de la saison après 12 rencontres d’Euroleague. Un récital, contre certaines de ses vieilles connaissances, notamment le coach adversaire Zeljko Obradovic.
« Je ne me prends pas la tête sur qui est l’adversaire, qui est le coach en face Il y a beaucoup de respect mais je me concentre surtout sur nous. Chacun a ses problèmes, on en aura encore. Mais le plus important, c’est de sortir la tête de l’eau. Aujourd’hui, on respire un peu mieux mais il faut continuer. Ça me fait plaisir de gagner avant tout. Moi, je suis là pour aider l’équipe. Ce soir, c’est parce que j’étais bien offensivement. Il y a une hiérarchie à respecter. Je suis un joueur d’équipe, mais je sais aussi pourquoi je suis dans celle-ci au final. C’est cool », admet le vice-champion olympique.
« Pas grand-chose à perdre » contre l’Olympiakos
L’ASVEL en est désormais à trois victoires consécutives, sa deuxième plus belle série de la saison. Un beau redressement après la gifle infligée par la Roca Team sept jours plus tôt. Mais la route est encore longue et sinueuse tandis que se profile un duel contre l’Olympiakos jeudi soir à 21h. Une équipe toujours invaincue dans le championnat grec et qui vient de passer 46 points à la Virtus Bologne puis 27 à… Fenerbahçe, leader de l’Euroleague.
« C’est du sport, il y a des hauts et des bas. Evidemment, tout le monde aimerait qu’on soit plus hauts. Mais c’est peut-être ça aussi qui nous fait apprendre pour la suite, explique Nando De Colo. La défaite de Monaco, elle est passée. On a eu une belle réaction derrière. On est très contents de ce qu’on produit dernièrement. Il faut rester concentrés sur nous. On a un gros match qui arrive jeudi, où on n’a pas grand-chose à perdre. Le plus important, c’est de continuer à avancer, mais surtout avancer ensemble. »
Le patron a parlé. Rendez-vous dans moins de 48h, toujours à l’Astroballe pour, qui sait, une éventuelle passe de quatre.
À Villeurbanne.
Photo : Nando De Colo (Infinity Nine Media)