Gregg Popovich entame sa deuxième campagne internationale en tant qu’entraineur de Team USA. Le patron des Spurs aborde ses premiers Jeux en tant que coach principal avec de l’ambition après la déroute de la Coupe du Monde 2019. A 72 ans, Pop a une occasion en or de rentrer encore un peu plus dans l’histoire… pour ce qui sera peut-être la dernière compétition de sa carrière.
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Tous les fans de basket tricolore se souviennent de ce 11 septembre 2019. Non pas pour le – triste – 18e anniversaire des attentats du World Trade Center mais bien pour se remémorer l’une des plus belles victoires de l’histoire de l’équipe de France contre Team USA en quart de finale de la Coupe du Monde en Chine. Un véritable coup d’arrêt pour les Etats-Unis qui n’avaient plus perdu en compétition internationale depuis le Mondial 2006 et leur détonnant revers face à la Grèce. A cette époque, Gregg Popovich ne faisait déjà plus partie du staff de Team USA, lui qui n’était qu’un assistant de George Karl de 2002 à 2004. Période pendant laquelle l’équipe américaine, en reconstruction, n’a remporté aucun titre. Ce qui signifie paradoxalement que le coach de légende des Spurs, qui a tout gagné ou presque en NBA, n’a jamais soulevé de trophée avec Team USA lors de ses trois tentatives internationales, dont la dernière en tant que coach principal en 2019. C’est à coup sûr avec l’esprit revanchard qu’il aborde ces Jeux Olympiques de Tokyo, où il défiera les Bleus en ouverture.
« J’y pense tout le temps, accordait Pop en avril dernier. Je pense aux Jeux Olympiques chaque jour d’une manière ou d’une autre. La préparation a commencé il y a bien longtemps. Comme mettre en place ce que vous aimeriez faire offensivement ou défensivement avec 15 versions différentes de ce à quoi l’équipe pourrait ressembler parce que vous n’avez aucune idée de qui sera présent et qui voudra y aller. Cela prend beaucoup de temps. Je regarde aussi des vidéos des équipes que nous allons jouer. Je ne passe pas la moitié de mes journées sur ça, mais c’est toujours présent. Coach K m’avait dit que ce serait ainsi, que j’aurais toujours ça en tête. C’est une énorme responsabilité et vous voulez faire du bon boulot, donc vous faites tout ce que vous pouvez pour être préparé quand le moment viendra. »
Une application d’autant plus assidue que certaines rumeurs américaines laissent entendre qu’il s’agira de la dernière compétition internationale de l’ancien mentor de Tony Parker, mais peut-être également sa dernière compétition tout court, alors qu’il est toujours sous contrat avec les San Antonio Spurs. Éliminé lors du playin NBA en mai dernier et absent aux playoffs depuis deux ans, on imagine que le coach texan a eu plus de temps pour étudier le principes de jeu de ses futurs adversaires olympiques, à commencer par la France, la République Tchèque et l’Iran mais aussi ses potentiels adversaires de la phase à élimination directe.
Un palmarès long comme le bras mais aucun titre avec Team USA
Fin de carrière ou non, Gregg Popovich veut mettre un point d’honneur à faire briller Team USA. « Je suis extrêmement touché et honoré d’avoir l’opportunité de représenter notre pays en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale des États-Unis. Je ferai tout mon possible pour maintenir les normes élevées de réussite, de classe et de caractère établies par Jerry (Colangelo), Coach K et les nombreux joueurs qui ont sacrifié leur temps au nom de Team USA », avait-il confié lors de son intronisation en 2015. A n’en pas douter, son désir inébranlable de victoires reste aujourd’hui intacte. Lui qui vient d’achever sa 25e saison à la tête des Spurs, lui qui est le coach le plus expérimenté de toutes les grandes ligues sportives américaines, lui qui a emmené San Antonio en playoffs pendant 22 saisons consécutives et soulevé cinq trophées NBA (1999, 2003, 2005, 2007 et 2014), lui qui a remporté plus de matches que n’importe quel autre entraîneur NBA actif avec… 1 310 victoires. Evidemment un record.
Pour autant, l’ancien officier de l’US Air Force n’a jamais remporté de titre avec son équipe nationale. Alors, quand émerge la possibilité d’inscrire son nom au palmarès olympique, la motivation est décuplée. Après son échec des Mondiaux – dû aussi aux nombreuses absences de joueurs NBA -, Pop a même admis plusieurs erreurs de jugement, notamment celle d’être allé en Chine avec une raquette composée de Myles Turner, Brook Lopez ou encore Mason Plumlee, laissant de côté Bam Adebayo. « Je me suis arraché les cheveux plusieurs fois. Le niveau de jeu de Bam aujourd’hui, ce n’est pas celui qu’on a vu pendant les essais. Peut-être que c’est de ma faute. Peut-être que j’aurais dû le faire différemment pour que ses compétences puissent se manifester », avait-il martelé quelques mois après la compétition.
La sélection américaine aux JO de Tokyo
Damian Lillard (Portland Trail Blazers), Jrue Holiday (Milwaukee Bucks), Devin Booker (Phoenix Suns), Keldon Johnson (San Antonio Spurs), Zach LaVine (Chicago Bulls), Khris Middleton (Milwaukee Bucks), Kevin Durant (Brooklyn Nets), Jayson Tatum (Boston Celtics), Jerami Grant (Detroit Pistons), Draymond Green (Golden State Warriors), Bam Adebayo (Miami Heat), JaVale McGee (Denver Nuggets).
Une équipe All-Stars…
Cette fois-ci, les triples tenants du titre ne veulent plus entendre parler d’autre chose que de la victoire. Sur le papier, la formation américaine est une nouvelle fois très relevée. Il faut dire que Pop a été convaincant pour persuader Kevin Durant – 4e joueur de l’histoire américaine sélectionné pour trois olympiades différentes – mais aussi Damian Lillard, qui lui, portera le maillot de Team USA pour la première fois de sa carrière. Le meneur de jeu des Blazers sera donc de l’aventure de Tokyo, et c’est surtout pour côtoyer le coach des Spurs. « Que Gregg Popovich soit l’entraîneur que l’équipe nationale, ça a joué un rôle important dans ma décision de m’engager. J’ai un immense respect pour Pop, comme coach et comme homme. Je suis impatient de jouer pour lui, d’apprendre de lui. J’espère qu’on va pouvoir mettre en place une équipe soudée », expliquait le All-Star à l’AP lors de l’officialisation de sa participation.
La préparation a débuté le 6 juillet à Las Vegas sans les trois superstars du groupe retenues par les finales NBA : Jrue Holiday et Khris Middleton (Bucks) et Devin Booker (Suns). Il y a eu pas mal de perturbations dans le roster, des défaites à Las Vegas face au Nigéria et l’Australie. Mais qu’importe : le groupe est désormais au complet pour affronter les Bleus. « Ce fut un processus de sélection exceptionnellement difficile pour de nombreuses raisons, notamment le report d’une année des Jeux Olympiques et les problèmes liés au calendrier des playoffs NBA, résumait Jerry Colangelo, manager général de Team USA. Notre roster comprend des joueurs qui ont de l’expérience internationale, une polyvalence et un équilibre exceptionnel. Nous pensons également que nous avons un excellent leadership, ce qui est important pour créer de l’alchimie. Nous avons encore beaucoup de défis devant nous, mais je pense que ces joueurs deviendront une équipe dont tous les Américains seront fiers. » A débuter donc par coach Popovich, qui se délecte déjà de cette composition alliant – entre autres – vétérans (Durant, Green), superstars découvrant les compétitions estivales (Lillard, Adebayo) et cadres de la Coupe du Monde 2019 (Tatum, Middleton) pour viser un quatrième titre olympique consécutif.
… Et Steve Kerr en assistant de luxe
Avant d’être à la tête de Team USA, Gregg Popovich a tenu le rôle de coach assistant de George Karl. Cette mission est désormais celle de Steve Kerr qui l’a rejoint en équipe nationale en 2018. Lors de ses deux passages aux Spurs, l’ancien coéquipier de Michael Jordan a été entraîné par l’inépuisable Pop, qu’il considère comme son mentor. « J’ai choisi d’intégrer le coaching staff de Team USA pour deux raisons. La première, c’est que ce sont les Jeux Olympiques. L’idée était de partir avec toute la famille, vivre cette expérience ensemble. Tout ça n’est plus d’actualité. Si la première raison n’est plus là, la deuxième reste très importante : c’est de pouvoir travailler avec Gregg Popovich, qui est l’un de mes meilleurs amis, mon mentor en NBA pour ce qui est du coaching, et auprès de qui je peux beaucoup apprendre. Cet aspect du deal est vraiment attrayant, détaillait Steve Kerr. L’une des choses que j’aime aux Jeux Olympiques, c’est que les entraîneurs ne reçoivent pas de médailles d’or, tout tourne autour des athlètes. Je pense que c’est génial, parce que c’est de ça qu’il s’agit. En tant qu’entraîneur, ce que vous essayez de faire, c’est d’aider les gens à réaliser leurs rêves. La motivation est là. C’est sûr, l’expérience sera incroyable et ce ne sera pas facile. Le basket international est très compétitif ». Erik Spoelstra (coach du Miami Heat), Mark Few (coach de Gonzaga) et Jamahl Mosley (adjoint des Dallas Mavericks) ont également fait partie du staff élargi de la Team Select en début de préparation.
« Une bonne petite équipe, plaisante le sélectionneur des Bleus Vincent Collet au moment d’aborder la composition américaine. Team USA est le favori incontesté de cette compétition. Quand vous avez de tels joueurs dans votre effectif, cela vous place forcément à cette place. On sait, heureusement, que notre performance olympique ne sera pas conditionnée que par notre parcours contre les Américains. C’est un tournoi. Même si ce premier match a beaucoup de valeur, on sait que les deux suivants le sont aussi, peut-être encore plus. » « Les Etats-Unis ont plus de talent que les autres équipes. Ils ramènent leur grande équipe, c’est bien. Pour moi, c’est ça le basket, les compétitions internationales, il faut emmener tes meilleurs joueurs », analyse Evan Fournier qui se bidonne des remarques stipulant que Team USA manquerait de stars en conférence de presse. L’équipe de France entrera en lice contre les Américains ce dimanche 25 juillet, sans faire de ce match une priorité. « Commencer par Team USA, ça nous permet de commencer la compétition concentrés. Mais on ne se focalise pas spécialement sur les Etats-Unis, plutôt sur la compétition entière », résume le Villeurbannais Guerschon Yabusele.
A 72 ans, Pop a toujours la rage de vaincre
Si les Bleus attendent Team USA pour une entrée en lice sans pression particulière, ça ne sera pas le cas de Gregg Popovich qui n’a pas le droit au faux-pas. « Coach Collet et ce groupe ont fait un travail dingue. C’est la meilleure équipe française que j’aie vu. Pas juste des mecs qui jouent de leur côté, mais ensemble en attaque et en défense », avait-il confié après la défaite en quart de finale du Mondial 2019. Pour être sacrée championne olympique, la Team USA version Pop devra donc battre la France en ouverture, le premier de ses six matches : trois en phase de groupe et trois en phase finale (quarts de finale, demi-finales, match pour la médaille d’or) au lieu de huit comme lors des Jeux Olympiques précédents. L’erreur n’est donc pas permise pour celui qui, à 72 ans pourrait ajouter à son palmarès exceptionnel l’une des lignes les plus prestigieuses de sa carrière. Quoi qu’il arrive, si Gregg Popovich n’est peut-être plus aussi influent sur le jeu de son équipe qu’à la grande époque des Spurs, on ne pourra jamais lui enlever une chose : sa passion. Une photo virale prise cette saison face aux Lakers illustre d’ailleurs parfaitement le feu qui brûle encore en lui. Car oui, du haut de ses 72 ans, Pop est toujours capable de sauter de rage auprès des arbitres après une décision litigieuse. Inimitable.
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Tous les fans de basket tricolore se souviennent de ce 11 septembre 2019. Non pas pour le – triste – 18e anniversaire des attentats du World Trade Center mais bien pour se remémorer l’une des plus belles victoires de l’histoire de l’équipe de France contre Team USA en quart de finale de la Coupe du Monde en Chine. Un véritable coup d’arrêt pour les Etats-Unis qui n’avaient plus perdu en compétition internationale depuis le Mondial 2006 et leur détonnant revers face à la Grèce. A cette époque, Gregg Popovich ne faisait déjà plus partie du staff de Team USA, lui qui n’était qu’un assistant de George Karl de 2002 à 2004. Période pendant laquelle l’équipe américaine, en reconstruction, n’a remporté aucun titre. Ce qui signifie paradoxalement que le coach de légende des Spurs, qui a tout gagné ou presque en NBA, n’a jamais soulevé de trophée avec Team USA lors de ses trois tentatives internationales, dont la dernière en tant que coach principal en 2019. C’est à coup sûr avec l’esprit revanchard qu’il aborde ces Jeux Olympiques de Tokyo, où il défiera les Bleus en ouverture.
« J’y pense tout le temps, accordait Pop en avril dernier. Je pense aux Jeux Olympiques chaque jour d’une manière ou d’une autre. La préparation a commencé il y a bien longtemps. Comme mettre en place ce que vous aimeriez faire offensivement ou défensivement avec 15 versions différentes de ce à quoi l’équipe pourrait ressembler parce que vous n’avez aucune idée de qui sera présent et qui voudra y aller. Cela prend beaucoup de temps. Je regarde aussi des vidéos des équipes que nous allons jouer. Je ne passe pas la moitié de mes journées sur ça, mais c’est toujours présent. Coach K m’avait dit que ce serait ainsi, que j’aurais toujours ça en tête. C’est une énorme responsabilité et vous voulez faire du bon boulot, donc vous faites tout ce que vous pouvez pour être préparé quand le moment viendra. »
Une application d’autant plus assidue que certaines rumeurs américaines laissent entendre qu’il s’agira de la dernière compétition internationale de l’ancien mentor de Tony Parker, mais peut-être également sa dernière compétition tout court, alors qu’il est toujours sous contrat avec les San Antonio Spurs. Éliminé lors du playin NBA en mai dernier et absent aux playoffs depuis deux ans, on imagine que le coach texan a eu plus de temps pour étudier le principes de jeu de ses futurs adversaires olympiques, à commencer par la France, la République Tchèque et l’Iran mais aussi ses potentiels adversaires de la phase à élimination directe.
Un palmarès long comme le bras mais aucun titre avec Team USA
Fin de carrière ou non, Gregg Popovich veut mettre un point d’honneur à faire briller Team USA. « Je suis extrêmement touché et honoré d’avoir l’opportunité de représenter notre pays en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale des États-Unis. Je ferai tout mon possible pour maintenir les normes élevées de réussite, de classe et de caractère établies par Jerry (Colangelo), Coach K et les nombreux joueurs qui ont sacrifié leur temps au nom de Team USA », avait-il confié lors de son intronisation en 2015. A n’en pas douter, son désir inébranlable de victoires reste aujourd’hui intacte. Lui qui vient d’achever sa 25e saison à la tête des Spurs, lui qui est le coach le plus expérimenté de toutes les grandes ligues sportives américaines, lui qui a emmené San Antonio en playoffs pendant 22 saisons consécutives et soulevé cinq trophées NBA (1999, 2003, 2005, 2007 et 2014), lui qui a remporté plus de matches que n’importe quel autre entraîneur NBA actif avec… 1 310 victoires. Evidemment un record…
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Photo : Gregg Popovich (FIBA)