Pressenti pour quitter le groupe France dans les derniers jours de préparation, Théo Maledon a finalement conservé sa place pour participer à l’EuroBasket 2022. Le meneur normand dispute sa première compétition internationale avec l’équipe de France A, avec un rôle encore « à éclaircir » mais des ambitions affirmées.
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« Je n’ai pas douté ». Peu responsabilisé contre la République tchèque puis laissé en tenue lors du dernier match des Bleus avant l’Euro, contre la Bosnie-Herzégovine à Sarajevo, on ne donnait plus cher de sa peau pour figurer parmi les douze élus. Sans pression particulière, Théo Maledon (1,93 m, 21 ans) s’est finalement frayé un chemin pour intégrer la liste de Vincent Collet. « C’était hors de mon contrôle. Je suis resté concentré sur moi-même et ce que je pouvais apporter. J’ai essayé de montrer mes qualités au coach, mais ce n’était pas moi qui allait décider de ma présence », constatait le meneur normand à l’hôtel des Bleus à Cologne, la veille du début de la compétition.
Sa sélection, au détriment de celle d’Isaïa Cordinier, s’explique à plusieurs titres : le besoin de pouvoir compter sur un meneur supplémentaire derrière Thomas Heurtel, au cas où la cuisse d’Andrew Albicy ne tiendrait pas, aussi celui de ne pas disposer de deux ailiers au même profil d’energizer – Terry Tarpey ayant été préféré à Isaïa Cordinier sur ce registre, ce qui libérait ainsi une place sur la ligne arrière -, ou de prendre rendez-vous avec l’avenir, car Théo Maledon sera sans doute amené à avoir plus de responsabilités à moyen terme.
Un pari sur l’avenir, donc ? Pas seulement. « Il progresse, se fond de mieux en mieux dans le collectif. Sa principale progression par rapport à ses dernières campagnes, c’est le comportement défensif. Il a également de vrais savoir-faire, une vraie adresse et de très bons appuis offensifs », se satisfaisait le sélectionneur Vincent Collet durant la préparation… avant de mettre en garde. « Il faut encore qu’il apprenne à utiliser ses qualités à bon escient. »
« Je ne pense pas être encore tout à fait clair avec mon rôle mais cela va venir au fil des matches »
Bien que sélectionné sur le fil, le meneur tricolore n’a pas fait de la figuration contre l’Allemagne en ouverture de l’EuroBasket. En troisième rotation au poste 1, il a apporté 6 points, 1 rebond, 1 passe décisive pour 1 perte de balle en 11 minutes. En mettant de côté sa maladresse extérieure (0/4 à 3-points, 1/5 aux tirs), son agressivité lui a valu d’aller plusieurs fois sur la ligne (4/5 aux lancers-francs), et d’apporter une forme de leadership offensif par séquence, ce dont la France a globalement et collectivement manqué jeudi soir.
Pas facile toutefois d’exister davantage aux côtés de Thomas Heurtel, présumé meneur titulaire, et Andrew Albicy, leader défensif propulsé dans le cinq de départ contre les Allemands afin de réduire l’impact de Dennis Schröder… du moins dans l’esprit de Vincent Collet. « Il y a eu un peu de rodage. Je ne pense pas être encore tout à fait clair avec mon rôle mais cela va venir au fil des matches, avoue l’intéressé. Je veux juste apporter mon énergie et tout ce que je sais faire, avec beaucoup d’intensité. Je dois trouver un juste milieu, tout en amenant mon propre jeu et mes qualités, des deux côtés du terrain. »
Cela vient certainement des différences entre la NBA, porté sur la vitesse, et le jeu FIBA, plus ancré dans les notions de collectif. « Il y a beaucoup de différences. Malgré tout, les meilleurs joueurs de cette compétition sont des joueurs NBA. Il faut s’adapter mais je ne trouve pas qu’elles soient si importantes qu’on veuille le croire. » Théo Maledon doit malgré tout faire attention à partager les responsabilités à son poste, et saisir les opportunités sans chercher spécifiquement à briller tout seul. « Le staff technique nous a pris pour notre complémentarité, mais on manque encore de repères ensemble, invoque son coéquipier Thomas Heurtel, qui n’estime pas être un mentor pour son cadet de 12 ans. Tout le monde lui donne des conseils comme il est jeune et qu’il s’agit de sa première compétition. On verra si cela porte ses fruits à la fin. »
Un an plus tard, il n’a aucun regret d’avoir manqué les Jeux
L’interrogation initiale était de savoir comment il allait revenir après deux saisons aux Etats-Unis, et un été à travailler avec le staff d’Oklahoma City, qui l’avait largement incité – pour ne pas dire obligé – à privilégier son développement individuel. Un choix qui avait déçu en interne chez les Bleus. D’autant que le leader de la génération dorée 2001, champion d’Europe U16 en 2017 et vice-champion du monde U17 en 2018, appelé comme partenaire d’entraînement à l’été 2019 à seulement 18 ans, n’était – rappelons-le – pas passé si loin de décrocher sa place dans le roster final à la Coupe du monde 2019… et qu’il était attendu après sa saison de rookie réussi à OKC. Le train est finalement repassé pour l’enfant de l’ASVEL.
« Un an plus tard, je n’ai pas de regrets. C’était la bonne décision de ne pas faire les Jeux, dit-il au sujet de sa non-venue en équipe de France l’été dernier. D’autres obligations m’ont aussi forcé à faire l’impasse. Pour mon développement personnel et au vu de ce qu’OKC me demandait, je devais passer par là. » La relation de confiance entre la franchise et son poulain n’a pas posé de problème cette fois-ci : « Dès que j’ai évoqué le sujet de nouveau, OKC m’a tout de suite laissé participer cet été. »
À tout juste 21 ans, le Normand reste en avance sur son temps. Sa marge de progression est évidente et, quand bien même sa saison de sophomore aux Etats-Unis ne fut pas une franche réussite (7,1 points, 2,6 rebonds et 2,2 passes en 51 matches NBA pour une 14e place avec le Thunder dans la conférence Ouest), sa présence est essentielle pour l’équipe de France, dont il a déjà porté le maillot à 13 reprises. Dans le futur mais, ne l’oublions pas, le présent aussi, dans un Euro ô combien relevé.
Cela passera aussi par les notions d’intégration et de plaisir. « Aujourd’hui, on peut dire que je suis un basketteur épanoui, oui. J’ai déjà connu pas mal de choses dans ma carrière : l’Euroleague, la NBA, l’équipe de France, avec des phases compliquées et des phases avec plus de réussite. Tout ça m’a permis d’engranger de l’expérience et devenir un meilleur joueur. Je suis simplement heureux et excité de disputer cette première compétition internationale avec les A, de découvrir ce monde, de voir ce que cela représente de faire un Euro. » Il lui reste presque une compétition entière pour prouver définitivement sa valeur sans contrarier les ambitions collectives des Bleus.
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« Je n’ai pas douté ». Peu responsabilisé contre la République tchèque puis laissé en tenue lors du dernier match des Bleus avant l’Euro, contre la Bosnie-Herzégovine à Sarajevo, on ne donnait plus cher de sa peau pour figurer parmi les douze élus. Sans pression particulière, Théo Maledon (1,93 m, 21 ans) s’est finalement frayé un chemin pour intégrer la liste de Vincent Collet. « C’était hors de mon contrôle. Je suis resté concentré sur moi-même et ce que je pouvais apporter. J’ai essayé de montrer mes qualités au coach, mais ce n’était pas moi qui allait décider de ma présence », constatait le meneur normand à l’hôtel des Bleus à Cologne, la veille du début de la compétition.
Sa sélection, au détriment de celle d’Isaïa Cordinier, s’explique à plusieurs titres : le besoin de pouvoir compter sur un meneur supplémentaire derrière Thomas Heurtel, au cas où la cuisse d’Andrew Albicy ne tiendrait pas, aussi celui de ne pas disposer de deux ailiers au même profil d’energizer – Terry Tarpey ayant été préféré à Isaïa Cordinier sur ce registre, ce qui libérait ainsi une place sur la ligne arrière -, ou de prendre rendez-vous avec l’avenir, car Théo Maledon sera sans doute amené à avoir plus de responsabilités à moyen terme.
Un pari sur l’avenir, donc ? Pas seulement. « Il progresse, se fond de mieux en mieux dans le collectif. Sa principale progression par rapport à ses dernières campagnes, c’est le comportement défensif », estime Vincent Collet…
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De l’un de nos envoyés spéciaux à Cologne (Allemagne).
Photo : Theo Maledon (FIBA)