Auteur d’un match splendide ponctué par le panier égalisateur, Thomas Heurtel (20 points, 8 passes décisives) a porté l’équipe de France à la victoire, après prolongation, contre l’Italie (93-85). Et ainsi valider son ticket pour les demies de l’EuroBasket.
A -7 à deux minutes de la fin après une masterclass de Simone Fontecchio, tout le monde pensait l’Italie en mesure de sortir l’équipe de France. Thomas Heurtel en a décidé autrement. Intenable dans les minutes cruciales, il a distillé des passes décisives excessivement importantes, et a inscrit les paniers de la remontada, dont celui de l’égalisation pour envoyer le match en prolongation à six secondes du terme (77-77). L’Agathois a aussi porté les Bleus dans l’extra-time.
« Notre premier joueur offensif, Evan (Fournier), était sur le banc en fin de match (NDLR : exclu pour cinq fautes). C’était à moi d’élever mon niveau. Les gens qui me connaissent savent que je n’ai pas peur de prendre mes responsabilités. Ce soir, je les ai prises et, par chance, c’est rentré », a-t-il confié en conférence de presse.
Plus que la prolongation, le sélectionneur Vincent Collet salue le leadership dont a fait preuve l’ancien joueur du Real Madrid, qui termine la rencontre avec 20 points à 8/14 aux tirs et 8 passes décisives. Ce n’est que la deuxième fois de sa carrière qu’il passait d’ailleurs ce cap, après ses 23 unités contre la Pologne à l’EuroBasket 2017.
« Je crois qu’il a fait un match très plein. Vu du banc, on était persuadés que c’était à lui que devaient revenir les derniers ballons. Et ce même avant qu’Evan ait cinq fautes, on sentait bien que Thomas avait l’ascendant. Il a très bien utilisé le pick and roll. Plusieurs fois, il a créé des brèches pour aller finir, il a mis des shoots. Et, à un moment donné, j’ai eu peur qu’il en fasse trop. Pourtant, il a su trouver de l’alternance pour faire marquer les autres. C’est vraiment très positif pour notre équipe. On a besoin de ça car cette équipe a moins de créativité que ses devancières. La créativité de Thomas est précieuse. »
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Le géant Rudy Gobert a sobrement expliqué que le meneur de jeu portait ce soir « la même taille de caleçon que lui », quand Evan Fournier n’a pas fait plus subtil. « Thomas a porté ses c*******. Il a mis des gros tirs, il a bien tenu la balle. C’est notre meneur créateur. Par rapport aux années précédentes, il n’y a que lui qui est capable de tenir ce rôle-là », nous a-t-il livré en zone mixte. Après un début de compétition délicat, Thomas Heurtel a activé le mode patron. Sans doute a-t-il encore envie de donner son short.
À Berlin (Allemagne).
Photo : Thomas Heurtel (FIBA)