Diplômé de l’école Centrale de Paris, Nicolas Remise alias Jean Bogey, son pseudonyme, deviendra plus tard Directeur de Projet chez Renault. Il a vécu une aventure tout à fait extraordinaire. Effectuant son service militaire à l’ambassade de France à Moscou, il a pu pénétrer dans la mystérieuse URSS, découvrir son basket, prendre contact avec ses internationaux, et livrer chaque mois des articles au magazine Maxi-Basket dont la teneur était une exclusivité mondiale. On parle de l’URSS du début des années 80, plus vaste Etat du monde, un Etat totalitaire, sous le joug du communisme, qui avait mis au pas les Pays Baltes dont la Lituanie, et dont l’équipe nationale de basket avait été sacrée championne du monde à Cali en 1982 et deviendra championne olympique six ans plus tard à Séoul. Son chant du cygne. Nicolas Remise nous ouvre sa boîte à souvenirs, nous a fourni des photos totalement inédites, et soulève ainsi le rideau de fer…
Deuxième partie de l’interview.
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Quand avez-vous fait connaissance avec les premiers joueurs soviétiques ?
Ils commençaient à me voir autour des matches. Je n’ai jamais croisé de journalistes occidentaux. J’ai montré aux joueurs ce que je faisais, notamment de prendre des statistiques pendant les matches. Ils n’avaient jamais vu ça. Ils m’ont dit que lorsque les journalistes soviétiques venaient voir les matches, ils passaient tout leur temps au bar avant de venir voir le résultat et de commenter les matches sans les voir. Donc non seulement il n’y avait pas de journalistes occidentaux mais pas non plus beaucoup de soviétiques ! (Rires) Je crois que mes deux premiers interviews c’était (Vladimir) Tkatchenko et (Ouliana) Semenova et le premier grand contact que j’ai eu, c’est un soir de coupe d’Europe quand le CSKA recevait le Real Madrid. Dans les tribunes, je vois (Sergei) Tarakanov. Je vais le voir à la mi-temps en lui demandant ce qui lui arrive. On commence à discuter, je lui dis que je suis français et il me dit que ça lui faisait vraiment plaisir car ici personne ne me demandait jamais rien, « je suis blessé mais tout le monde s’en fout. Les spectateurs ne me disent rien et il faut que ce soit les étrangers qui me tombent dessus et qui me demande comment ça va. » A la fin du match, il me dit « il faut que j’y aille, il y a le banquet avec les joueurs mais je vous donne mon numéro de téléphone. » Je lui ai dit que je travaillais à l’ambassade et « je comprends que ça puisse vous poser des problèmes et que dans ce cas, c’est terminé ». « Non, non, rappelez-moi ! » J’avais dit à Maxi-Basket : « je pense que désormais on va avoir des choses intéressantes car j’ai un contact en interne. »
« A la fin des matches, je leur distribuais des magazines et ça avait un succès incroyable. Ils n’avaient jamais vu ça »
C’était un joueur de base du CSKA et de l’équipe nationale ?
Oui. C’est quelqu’un qui était déjà installé. Il me semblait qu’il jouait un rôle un peu particulier auprès de (Alexandre) Gomelski (NDLR : le coach). J’avais vu -y compris en France avant de partir à Moscou- que Gomelski lui parlait souvent, ça m’avait déjà attiré l’œil. Je lui avais parlé une fois en France à son hôtel mais il ne s’en souvenait pas. Il se trouve que j’ai dû retourner en France pour des raisons médicales et j’ai eu la chance de pouvoir retourner en URSS alors qu’en principe ce n’était pas possible. Je l’ai recontacté au match suivant auquel j’allais. Il m’a demandé pourquoi je ne l’avais pas recontacté. De nouveau surprise et c’est comme ça que l’on a commencé à avoir des contacts.
C’est lui qui vous a permis d’avoir des infos de l’intérieur et d’entrer en contact avec d’autres joueurs ?
Exactement. Comme j’étais rentré en France, la rédaction de Maxi-Basketm’avait donné des magazines. Là-bas, ils n’avaient rien, ils ne savaient pas ce que l’on écrivait sur eux à l’étranger, en interne, il y avait très peu de choses sur le basket, quasiment jamais de photos. Et quand il y en avait dansSovetsky Sport, elles étaient en noir et blanc hyper grainées, de très mauvaise qualité. Il y avait aussi des magazines que j’achetais dont l’un s’appelait Jeux Sportifs. Il y avait beaucoup de gymnastique, d’entretien pour soi. Pendant le socialisme triomphant, il fallait prendre soin de son corps. Et quand il y avait des photos en couleur, les différentes couleurs étaient décalées et ça faisait un magma infâme. Aussi, à la fin des matches, je leur distribuais des magazines et ça avait un succès incroyable. Ils n’avaient jamais vu ça. C’est comme si un journaliste allait voir Tony Parker, lui donnait des magazines, il en raffole et en demande d’autres. C’était ça. Aussi, je commençais à être connu et populaire auprès des joueurs ! (rires)
Au fil du temps, vous vous êtes lié d’amitié avec Tarakanov. Vous vous voyez encore ?
Oui. Il m’invite chez lui régulièrement quand je vais à Moscou. Pour la petite histoire, il est le parrain de ma fille aînée. Ce que j’ai découvert après, c’est qu’il était le chef des Komsomols de l’équipe nationale (NDLR : Organisation de jeunesse dépendante du Parti communiste de l’Union soviétique). Il était le représentant du Parti Communiste pour les joueurs. Il avait donc un rôle un peu officiel. La religion n’était pas ouverte à l’époque, alors devenir le parrain d’une occidentale c’était quand même un peu étrange même s’il l’a été en 92 ou 93 après la chute de l’URSS. C’est savoureux.
« Valdemaras Chomicius s’est levé et a dit « oui, Nicolas ! ». C’est pour dire à quel point ils se souvenaient bien de moi »
Combien de temps êtes-vous resté à Moscou ?
D’avril 82 à août 83. Je m’étais donc abonné à Sovetsky Sportmais c’était sec et ça ne permettait pas de suivre. En revanche, ensuite, à chaque fois qu’il y avait une équipe soviétique qui venait en France ou l’équipe nationale, je m’arrangeais pour y être, les rencontrer, discuter, obtenir des renseignements. Y compris quand j’étais en poste à l’étranger. Je me souviens d’une tournée de l’équipe nationale aux Etats-Unis où ils avaient notamment rencontré Michigan State à Lansing, la capitale de l’Etat. Je me suis déplacé là-bas, on a fait des interviews, on a été dîner ensemble. Je faisais presque partie de la famille. Je travaillais chez Renault et j’étais à l’époque ingénieur d’études mais sur la fin des articles j’avais déjà des positions de management intermédiaire.
Ça vous a amené à retourner en Russie ?
Je parle russe, ma femme parle russe -on s’est connu là-bas- et on avait un intérêt culturel pour la Russie, on a fait des voyages là-bas et au minimum, je rencontrais Tarakanov et parfois d’autres joueurs.
Parmi l’équipe soviétique qui a gagné l’or aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988, qui connaissiez-vous ?
Tous les joueurs. Il n’y avait que les plus récents que je connaissais moins comme Igors Miglinieks ou Tiit Sokk mais ils me connaissaient. A tel point que lorsque j’ai été invité pour les trente ans de leur titre de Séoul, Tarakanov a fait une petite présentation des gens qui étaient autour de l’équipe. Il était resté un peu le Komsomol et il organisait ça avec le docteur qui est très actif plus (Alexander) Volkov car il a été ministre (NDLR : en Ukraine). Il m’a présenté et quand il a refait ça lors d’une cérémonie dans le bar de (Sarunas) Marculionis et qu’il a dit, « on va présenter les personnes qui étaient dans notre environnement », Valdemaras Chomicius s’est levé et a dit « oui, Nicolas ! ». C’est pour dire à quel point ils se souvenaient bien de moi.
« Il arrive et se positionne à l’extérieur de la raquette, il s’arrête, et j’ai vu ses yeux tourner comme s’il était au bord de l’évanouissement. C’était un peu un monstre de foire »
Pour reparler de votre séjour en URSS, vous aviez assisté à d’autres tournois ?
Oui, à Vilnius, à Moscou…
Vous avez notamment vu jouer le géant Alexander Sizonenko ?
Oui à Vilnius avec son équipe du Stroitel Kuibyshev qui est maintenant la ville de Samara. Une ville où je suis retourné à titre professionnel. Je l’avais décrit, c’était un géant qui avait des malformations, il avait du mal à courir. Il était annoncé à l’époque à 2,37m, il grandissait encore, et c’est vrai qu’il était par exemple largement plus grand qu’un Tkachenko et ses 2,20m (NDLR : Durant sa scolarité, Sizonenko a subi une intervention chirurgicale sur l’hypophyse, deux fois il a subi une trépanation du crâne, mais il a continué à grandir jusqu’à 2,43m. Il est décédé à l’âge de 52 ans, infirme). Je l’avais suivi dans la rue et ça faisait mal au cœur, il avait tout simplement du mal à marcher. Je me souviens d’une anecdote que j’avais décrite. Il suivait son équipe sur une contre-attaque, il arrive et se positionne à l’extérieur de la raquette, il s’arrête, et j’ai vu ses yeux tourner comme s’il était au bord de l’évanouissement. C’était un peu un monstre de foire. Tarakanov m’a dit après que c’était une histoire assez triste car il avait été utilisé et ce n’était pas très éthique de le faire jouer. J’avais fait mon petit appareil et j’étais tout fier d’avoir fait des photos de lui. Je les ai fait développer à Moscou et par des gens au-dessus de tous soupçons. Et on m’a dit « tes photos ont été voilées ». Malheureusement, j’avais laissé mes pellicules déjà impressionnées à l’hôtel et on était venu les ouvrir. Donc il n’y avait rien.
« Tarakanov m’avait raconté qu’ils avaient affronté Magic Johnson quand il était étudiant et on ne leur avait pas dit qui c’était »
Avez-vous tout de même ramené des documents de là-bas ? Vous avez enregistré des matches à la télévision soviétique ?
Oui. C’était là-bas le début des magnétoscopes et il y avait un marché noir qui se faisait pour en importer d’occident. J’en avais ramené un et j’avais enregistré des matches à la télé. Tarakanov en enregistrait aussi et m’en donnait. Donc j’ai quelques matchs de 1982-83 avec le jeune Arvidas Sabonis et des équipes que l’on ne connaissait pas chez nous.
A cette époque, entre joueurs soviétiques et occidentaux, il y avait des échanges, du style caviar contre jeans ?
Oui. On ne trouvait pas de jeans en URSS. Une fois que j’étais revenu en France, j’avais écris ça dans un article. J’ai essayé d’expliquer la réalité de l’URSS, le basket et ses à-côtés mais il ne fallait pas non plus les mettre en danger, ces joueurs. Je filtrais, je ne mettais pas forcément tout, je ne disais pas forcément à qui cela arrivait, je m’arrangeais pour mettre ça de manière générale. Si ça tournait mal, je savais que moi je serais renvoyé en occident mais eux ça pouvait être plus grave. J’ai donc écris, en leur demandant leur autorisation, un article sur tout ce qui entourait une équipe soviétique en tournée en occident. Et le fait qu’ils ne pensaient qu’à faire du marché noir. Ils avaient des listes que leur donnaient, pas seulement leur famille, mais aussi leurs amis. « Puisque tu vas là-bas, ramènes nous ça, ça, ça… » Quand ils jouaient une équipe étrangère, leur motivation était de savoir comment ils allaient pouvoir échapper à la surveillance pour aller dans un magasin et acheter un jean ou autre chose.
Vous aviez réalisé une interview de Valeri Tikhonenko et Alexander Volkov en Espagne lors de la Coupe du monde 1986. Ils avaient raconté qu’ils avaient appris leur draft NBA dans une publication espagnole. C’est fou ?
Ils n’avaient aucune information sur ce qui se passait à l’étranger. Le cas le plus simple lié au basket c’est que lorsqu’ils effectuaient une tournée, ils ne savaient même pas qui ils rencontraient. Tarakanov m’avait raconté qu’ils avaient affronté Magic Johnson quand il était étudiant (NDLR : à Michigan State) et on ne leur avait pas dit qui c’était. Aucun scouting, rien du tout. Ils rencontraient des Américains. Ça les pénalisait par rapport à leur tournée. Sur place, ils n’avaient pas le droit de sortir. Il y avait une tournée des chambres, il ne fallait pas qu’ils bougent. Et quand ils partaient en tournée c’était pour eux la seule occasion d’aller à l’étranger. Ils étaient un peu retenus en otage du système.
C’était une chance extraordinaire pour eux d’être basketteurs internationaux ?
Bien sûr. C’était des privilégiés et ils le savaient donc ils faisaient attention. Ils faisaient un peu de marché noir mais il ne fallait pas se faire pincer. Plusieurs ont eu des problèmes et ont été privés de tournée pendant deux ans. C’est dur.
Etiez-vous à même de voir la différence de personnalités entre les différentes nationalités ? Y avait-il par exemple un clivage entre les Lituaniens et les Russes ?
Le CSKA, qui était le champion multimédaillé, représentait le pouvoir central parce que c’est le club de l’armée. Donc, les Lituaniens qui étaient épris de liberté alors que l’annexion ne datait que de 35-40 ans, étaient beaucoup plus proches de l’occident que les Russes de Moscou. Ça se voyait, rien que dans leurs vêtements. Il y avait cette rivalité, le Zalgiris (Kaunas) essayant de faire tomber le CSKA. C’était un symbole : la Lituanie prenant le pouvoir sur la Russie, c’était quelque chose ! Il y avait vraiment ce clivage.
Marculionis a eu très tôt des tenues occidentales même au temps de l’URSS. On les trouvait en Lituanie ?
Non. En Lituanie, il y avait une production locale qui était en général de meilleure qualité que ce qui se faisait en URSS. Je pense notamment aux meubles. Ils avaient premièrement un goût et aussi du savoir-faire. Je vais être brutal mais ça représente une réalité : ils avaient 40 ans de communisme quand les autres en avaient 70 car ce qui m’avait frappé là-bas c’est la perte du savoir-faire dans l’industrie, dans les services. Comme personne n’était intéressé par son travail, les gens s’en fichaient et ils avaient fini par perdre non seulement le goût du travail mais aussi le sens du travail ou l’amour d’un travail bien fait. La Lituanie était un peu différente mais ses vêtements, ils ne les trouvaient pas là-bas, ils les achetaient à l’étranger.
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Quand avez-vous fait connaissance avec les premiers joueurs soviétiques ?
Ils commençaient à me voir autour des matches. Je n’ai jamais croisé de journalistes occidentaux. J’ai montré aux joueurs ce que je faisais, notamment de prendre des statistiques pendant les matches. Ils n’avaient jamais vu ça. Ils m’ont dit que lorsque les journalistes soviétiques venaient voir les matches, ils passaient tout leur temps au bar avant de venir voir le résultat et de commenter les matches sans les voir. Donc non seulement il n’y avait pas de journalistes occidentaux mais pas non plus beaucoup de soviétiques ! (Rires) Je crois que mes deux premiers interviews c’était (Vladimir) Tkatchenko et (Ouliana) Semenova et le premier grand contact que j’ai eu, c’est un soir de coupe d’Europe quand le CSKA recevait le Real Madrid. Dans les tribunes, je vois (Sergei) Tarakanov. Je vais le voir à la mi-temps en lui demandant ce qui lui arrive. On commence à discuter, je lui dis que je suis français et il me dit que ça lui faisait vraiment plaisir car ici personne ne me demandait jamais rien, « je suis blessé mais tout le monde s’en fout. Les spectateurs ne me disent rien et il faut que ce soit les étrangers qui me tombent dessus et qui me demande comment ça va. » A la fin du match, il me dit « il faut que j’y aille, il y a le banquet avec les joueurs mais je vous donne mon numéro de téléphone. » Je lui ai dit que je travaillais à l’ambassade et « je comprends que ça puisse vous poser des problèmes et que dans ce cas, c’est terminé ». « Non, non, rappelez-moi ! » J’avais dit à Maxi-Basket : « je pense que désormais on va avoir des choses intéressantes car j’ai un contact en interne. »
« A la fin des matches, je leur distribuais des magazines et ça avait un succès incroyable. Ils n’avaient jamais vu ça »
C’était un joueur de base du CSKA et de l’équipe nationale ?
Oui. C’est quelqu’un qui était déjà installé. Il me semblait qu’il jouait un rôle un peu particulier auprès de (Alexandre) Gomelski (NDLR : le coach). J’avais vu -y compris en France avant de partir à Moscou- que Gomelski lui parlait souvent, ça m’avait déjà attiré l’œil. Je lui avais parlé une fois en France à son hôtel mais il ne s’en souvenait pas. Il se trouve que j’ai dû retourner en France pour des raisons médicales et j’ai eu la chance de pouvoir retourner en URSS alors qu’en principe ce n’était pas possible. Je l’ai recontacté au match suivant auquel j’allais. Il m’a demandé pourquoi je ne l’avais pas recontacté. De nouveau surprise et c’est comme ça que l’on a commencé à avoir des contacts.
C’est lui qui vous a permis d’avoir des infos de l’intérieur et d’entrer en contact avec d’autres joueurs ?
Exactement. Comme j’étais rentré en France, la rédaction de Maxi-Basketm’avait donné des magazines. Là-bas, ils n’avaient rien, ils ne savaient pas ce que l’on écrivait sur eux à l’étranger, en interne, il y avait très peu de choses sur le basket, quasiment jamais de photos. Et quand il y en avait dansSovetsky Sport, elles étaient en noir et blanc hyper grainées, de très mauvaise qualité. Il y avait aussi des magazines que j’achetais dont l’un s’appelait Jeux Sportifs. Il y avait beaucoup de gymnastique, d’entretien pour soi. Pendant le socialisme triomphant, il fallait prendre soin de son corps. Et quand il y avait des photos en couleur, les différentes couleurs étaient décalées et ça faisait un magma infâme. Aussi, à la fin des matches, je leur distribuais des magazines et ça avait un succès incroyable. Ils n’avaient jamais vu ça. C’est comme si un journaliste allait voir Tony Parker, lui donnait des magazines, il en raffole et en demande d’autres. C’était ça. Aussi, je commençais à être connu et populaire auprès des joueurs ! (rires)
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Photo d’ouverture: Sergei Tarakanov revenu sur les « lieux du crime » à Séoul, trois décennies après avoir été champion olympique avec l’URSS.
A suivre