Le samedi 12 août 2023, Tony Parker sera le premier Français à être intronisé au Hall of Fame. Quelques mois après l’annonce, l'ancien meneur des Spurs a exprimé sa fierté dans un entretien en visio-conférence.
Cela ne pouvait en être autrement : Tony Parker va devenir, dans un peu plus d’une semaine, le premier joueur français à intégrer le Hall of Fame. Le quadruple champion NBA n’en revient toujours pas.
“C’est un truc de malade. J’ai toujours pris très au sérieux le rôle d’ambassadeur du basket français, du sport français. Montrer aux Américains qu’on savait jouer au basket en France a toujours été une motivation. Être le premier Français champion NBA, All-Star, c’est dans cette continuité (...). Je suis toujours le premier à dire à mes académiciens, les jeunes avec qui je discute : il faut toujours rêver en grand et quand tu parles de tes rêves à quelqu’un et qu’il ne se fout pas de toi, c’est que tu ne rêves pas assez grand. Mais même dans mes rêves les plus fous, jamais je n’aurais imaginé rentrer au Hall of Fame. A l’époque, c’était impossible, aucun Européen n’avait réussi en NBA. Alors qu’aujourd’hui, être drafté, c’est presque devenu normal. Je rêvais d’être le premier meneur européen à réussir en NBA, mais de là à gagner quatre titres, être le premier européen à devenir MVP des finales et maintenant au Hall of Fame, c’est juste fou. Même moi, j’ai du mal à réaliser. Quand j’ai reçu le coup de fil… Tu sais que ça va arriver mais tant que je ne serai pas dans le musée, à Springfield… C’est là que je vais vraiment réaliser et ressentir une pression de fou. Il faudra faire le discours, parler. Je pense que là, je m’en rendrai compte", a commenté TP.
Le Français fait partie d’une cuvée particulièrement relevée avec les autres légendes européennes, Dirk Nowitzki et Pau Gasol.
“Faire ça avec Dirk et Pau, c’est spécial. Je suis allé à la cérémonie de retrait de maillot de Dirk. Pau, je jouais avec lui aux Spurs, je le connais depuis que j’ai 14 ans… C’est tellement cool. Je me rappelle qu’à l’époque, les Américains disaient que c’était impossible de voir un Européen en tant que "franchise-player". Et on est un peu les premiers à faire ça. Et quand je vois que les franchises aujourd’hui n’hésitent pas à avoir Jokic, Antetokounmpo ou Doncic être "franchise-players"… On a fait une longue route avec Dirk et Pau. C’est vraiment un honneur”, a-t-il ajouté.
S’il a déjà eu son maillot retiré par les San Antonio Spurs, Tony Parker considère cette récompense comme la plus marquante.
“C’est carrément au-dessus ! Le retrait de maillot était quelque chose d’incroyable, surtout quand tu connais la tradition de la NBA. Là je pense que c’est fois dix. Le Hall of Fame, c’est vraiment un cran au-dessus parce que par exemple chez les Spurs, tu as dix maillots retirés mais seulement quatre sont au Hall of Fame. Donc tu vois que c’est au-dessus. Ils font une vraie séparation aux Etats-Unis, tu rentres dans une autre galaxie. Très peu de joueurs y entrent. Bien sûr que je ressens la pression. Je suis très nostalgique en ce moment, j’écris mon discours. Je revois d’anciens matchs avec la famille, les amis, ça fait bizarre ! J’ai eu la légion d’honneur, l’ordre national du mérite… Mais le Hall of Fame, je peux le comparer à ma rencontre avec Obama à la Maison Blanche. Ce sont des moments où tu ne fais pas trop le malin, il faut que tu sois prêt.”
Photo : Tony Parker (FIBA)