Tony Parker était au milieu de ses troupes à la Kindarena de Rouen pour son troisième titre de champion de France, en tant que président/propriétaire après ceux de 2016 et 2019. Voici ses réflexions d’après finale.
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Sur la victoire :
J’ai beaucoup de fierté et je suis vraiment, vraiment content pour le club, pour tout le monde. Il y a eu un travail monstrueux pendant toute l’année, ce fut une longue, longue saison. De terminer avec un doublé (NDLR : Coupe de France et championnat) et de la façon dont ça a été fait -parce qu’il nous manquait pas mal de joueurs, la moitié de l’équipe-, ça a montré la force collective et comment on construit nos équipes. Tout le monde peut apporter. Sur ce Final Four, on a montré du caractère. Félicitations à Dijon pour une saison incroyable, mais sûr ce match-là, notre équipe a vraiment montré beaucoup de caractère, et l’expérience a aussi aidé.
Sur le 3e titre en tant que propriétaire :
C’est très difficile de gagner un titre, et celui-là était dur à aller chercher. Toute la saison d’Euroleague a été très longue. Après, on a dû enchainer pendant deux mois avec beaucoup de matches du championnat de France. Ce titre est vraiment spécial. En plus, c’est le 20e titre pour le club, et en plus la 10e Coupe de France, la même année, c’est encore un doublé historique, comme en 2019. On est à Rouen, à la maison, il y a tous mes amis d’enfance, mes coaches de benjamins, minimes, tout le monde était là. Je suis content aussi pour Paul Lacombe. Lorsque je l’ai recruté, je lui ai dit que s’il voulait gagner un titre, il fallait venir à l’ASVEL. Il y a des raisons qui font que des équipes gagnent des titres. Je suis vraiment content pour lui car je sais que ça lui tenait à cœur. Antoine (Diot) n’avait jamais gagné un titre (NDLR : de champion de France), et ils sont tous venus pour ça. Je suis bien sûr content pour mon frère, pour l’aventure humaine avec la famille, et pour tous ceux qui nous soutiennent. Et il y a tellement de gens qui nous soutiennent dans ce projet. On travaille tellement dur, on est tellement passionné. Je voulais tellement que cette équipe gagne un titre, que l’on se rappelle d’elle, parce qu’ils ont été monstrueux en Euroleague cette année. Faire six victoires d’affilée, c’est très rare. Ce n’est pas tous les jours que l’on aura des Moustapha Fall, des Thomas Heurtel, qui viennent nous aider dans le championnat français. On se rappellera de cette équipe 2021. Et puis nous et les journalistes, on pourra s’amuser à se dire : quelle est la meilleure équipe de l’ASVEL de tous les temps ? Quand on a commencé la saison, on disait que l’on avait la plus grosse équipe, mais je disais que tant que tu n’as pas gagné un titre, tu ne peux pas la comparer avec les autres. Maintenant, on va pouvoir commencer à s’amuser… Chacun des trois titres est différent. 2016, c’est le premier et c’est toujours spécial, surtout dans les circonstances dans lesquelles c’est arrivé. On perdait 2-0 et on fait un comeback de malade. 2019, pareil, c’était le doublé et ça faisait longtemps qu’on en avait fait un à l’ASVEL. En plus, on gagne au Game 5 à domicile devant notre public, et on gagne aussi avec les filles au Game 5. Et 2021 restera très spécial pour toutes les raisons que je vous ai évoqués.
« J’aimerais bien garder tout le monde, mais on est un peu victimes de notre propre succès »
Sur le 1er titre de son frère TJ comme coach :
Ça m’a fait chaud au cœur de le voir pleurer à la fin du match. En tant que grand frère, je sais par quoi il est passé, comment ça a été dur toute la saison. Ce n’est pas facile d’être le frère. Et en début de saison, il y avait le Covid. On commence par un 1-6 en Euroleague et toutes les critiques arrivent. « Il faut le virer », tout ça. Lui, il prend tout ça, il emmagasine tout ça. On l’a tous soutenu, sa famille, ses amis, tout le club, à commencer par Gaétan (NDLR : Muller, le président délégué). Moi, je crois en lui, dans le jeu qu’il propose. Le jeu qu’il a proposé sur le Final Four, c’est encore plus révélateur que lorsqu’on avait tout le monde. Il a été vraiment fort tactiquement. Défensivement, on a vu ce soir les choix qu’il a fait. Je suis juste fier et content pour lui. Il le mérite car il travaille très dur, c’est toujours le premier arrivé à l’entraînement et le dernier à partir. Il a vraiment envie de réussir. Je dis toujours que le travail, ça paie, et sur ce Final Four, il a vraiment prouvé.
Sur la saison prochaine :
Il va falloir se concentrer sur la saison prochaine, et ça ne va pas être facile. On va essayer de tout faire pour garder David Lighty. Je sais qu’il y a beaucoup de rumeurs qui tourne autour de lui (NDLR : il est annoncé à Olympiakos). En plus, il ne m’arrange pas l’affaire en étant MVP ce soir (rires). Ça va être difficile de le garder mais on va essayer de tout faire. Moustapha Fall a été incroyable cette saison pour nous. Il a crû en nous, en notre projet, et il a fait une grosse saison, meilleur pivot et meilleur défenseur du championnat. Je suis très content pour lui qu’il parte à Olympiakos. Guerschon Yabusele aussi, incroyable. Il nous a fait confiance, et je suis très content qu’il signe au Real Madrid. Tout le reste, on va voir. Il va falloir que l’on manage le budget car il va vraiment baisser, par rapport à ce qui se passe avec l’OL, le fait que l’on n’ait pas la Champions League, le fait aussi que l’on doit payer un gros fees à l’Euroleague. D’un côté, on est super contents d’être en Euroleague pour les dix prochaines années, mais il y a un gros franchise fees à payer. Il va falloir être malin et intelligent dans le recrutement, faire des choix. Ce n’est jamais facile. J’aimerais bien garder tout le monde, mais on est un peu victimes de notre propre succès. On a fait une grosse saison en Euroleague avec six victoires d’affilée, le record pour un club français, des joueurs ont été performants. Si on fait de bonnes saisons, la moitié de l’équipe va partir. Il va falloir être fort au recrutement avec Nico Batum et François (Lamy). On va travailler dur pour essayer de trouver les joueurs qu’il faut pour construire une équipe en championnat de France pour défendre le titre, et encore faire une bonne saison en Euroleague (…) Ça va être un choix de diminuer le nombre de joueurs et de se concentrer sur un top 10 et de mettre nos jeunes de 10 à 15. On est déjà l’équipe d’Euroleague qui fait jouer le plus nos joueurs locaux. Il faut que l’on lance nos jeunes. Je crois beaucoup au basket français. On est quand même le pays le plus représenté en NBA (NDLR : derrière le Canada), on a un talent incroyable ici. TJ est dans cette mentalité-là et c’est très important d’avoir un coach qui respecte les jeunes, le plan de l’Académie, la vision sur le long terme. C’est pour ça que l’on a donné trois contrats à nos jeunes. On va continuer dans ce sens-là avec nos clubs satellites, continuer de faire grandir les jeunes formés chez nous.
Sur la venue de Victor Wembanyama à Villeurbanne :
J’espère ! Les discussions se passent bien, mais pour l’instant, il n’y a rien d’officiel.
« Il y a des raisons pour lesquelles des équipes gagnent. C’est une discipline, un travail au quotidien, c’est une culture »
Sur les prochaines étapes :
Il faut continuer, ne pas se reposer sur nos lauriers. On va perdre la moitié de notre équipe. Il va falloir commencer à réfléchir. On sait que l’Académie, c’est une grosse base pour nous. Nos jeunes ont été champions de France espoirs, on veut construire sur ça. Il y en a trois à qui on a donné des contrats professionnels. On a une identité forte avec notre Académie. Bien sûr que l’on veut être une bonne locomotive et tirer le basket français vers le haut. Il y a encore plein de choses où l’on peut progresser. On va continuer à travailler dur (…) J’ai été des deux côtés : j’ai été joueur, je suis maintenant président et je suis dans tous les conseils d’administration, dans tous les boards. Si j’ai investi autant d’argent et que je passe autant de temps, jeunes, basket masculin, basket féminin, tout, c’est pour tirer le basket français vers le haut, que l’on soit reconnu en Europe. Si les gens n’arrivent pas à comprendre ça, je ne sais pas ce que je peux faire d’autre. Mon intérêt, c’est que le basket français soit en bonne santé, que l’on ait des contrats TV, que l’on arrive à fidéliser nos partenaires dans toute la France. Je suis content que Monaco soit en Euroleague et j’espère que l’on en aura trois. Strasbourg travaille très dur pour y arriver, il y a peut-être un projet parisien. Monaco, ça va leur donner des idées quand ils vont venir avec nous l’année prochaine. L’Euroleague, c’est quand même la deuxième meilleure ligue du monde. Et nous, l’ASVEL, on essaye d’être une bonne locomotive et de tirer tout le monde vers le haut (…) Il y a des raisons pour lesquelles des équipes gagnent. C’est une discipline, un travail au quotidien, c’est une culture. Et nous, cette culture, on la cultive tous les jours dans notre club. Cet esprit famille et d’être exigeants avec nous-mêmes. On travaille tellement dur, on mérite. On essaye aussi de prendre des joueurs qui ont la culture de la gagne. Si tu viens à l’ASVEL, on va être exigeant avec toi, on va te coacher parce que nous, on veut gagner des titres. On a des joueurs qui cultivent ça tous les jours et qui montrent le bon exemple pour nos jeunes. Norris Cole, très bon exemple, Antoine Diot, David Lighty. Des joueurs primordiaux quand tu veux gagner des titres. J’ai déjà reçu un texto de Jean-Michel Aulas, qui me dit « il faut absolument garder David Lighty. » Oui, oui, je sais (rires !).
QUELQUES DECLARATIONS :
David Lighty, joueur de LDLC ASVEL
« On savait que défensivement, il fallait stopper Axel Julien et David Holston. On avait tous un bon rythme, on a suivi le plan de jeu et ça a marché pour nous. Tous mes titres de champions de France sont importants. C’est marrant, ma première année à Nanterre, je finis MVP en marquant 21 points également en finale. Gagner 4 titres de champion de France sur 7 possibles, ca veut dire beaucoup pour moi «
Antoine Diot, joueur de LDLC ASVEL
« C’est une ligne qui manquait à mon palmarès. Ce groupe a montré énormément de caractère sur cette fin de saison. On a répondu, collectivement, présent et c’est grâce à ça qu’on gagne ce soir. Ce titre représente beaucoup. C’est l’aboutissement du travail de toute la saison «
Laurent Legname, coach JDA Dijon
« On savait que pour espérer gagner ce genre de match, il fallait que tout le monde soit à son meilleur niveau. Avec notre effectif restreint, on voit vite la différence quand nos joueurs leaders ne sont pas à leur meilleur niveau. Malgré ça, on était plutôt bien dans le match. On perd le match sur les 4 min avant la mi-temps, où malheureusement on oublie les fondamentaux défensifs. Défensivement on a manqué de jus. On a fait beaucoup trop d’erreurs. Je félicite l’ASVEL pour son titre. J’ai un petit clin d’œil à Paul Lacombe, qui mérite ce titre. Après avoir perdu plusieurs finales, je suis content pour ce joueur talentueux, qui a un état d’esprit remarquable. »
Jacques Alingue, joueur de la JDA Dijon
« Oui nous avons été mis en difficulté. Notre jeu est basé sur David et Axel, ce sont eux les 2 principaux créateurs. Ils ont été très très bien coupés et défendus. Ils avaient toujours deux joueurs sur eux, donc ça a été très compliqué pour nous de jouer notre jeu habituel. Tout le monde a essayé de donner son maximum jusqu’au bout. Ce n’est pas sur cette défaite qu’on va résumer notre saison. Malgré l’absence des internationaux, l’ASVEL a très bien géré son match. »
RESULTATS FINAL FOUR :
- Jeudi 24 Juin :
- 15h30: JDA Dijon / AS Monaco Basket : 79 – 68
- 21h: LDLC ASVEL / SIG Strasbourg: 83 – 67
- Samedi 26 Juin :
- 13H40: JDA Dijon / LDLC ASVEL: 74-87
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Sur la victoire :
J’ai beaucoup de fierté et je suis vraiment, vraiment content pour le club, pour tout le monde. Il y a eu un travail monstrueux pendant toute l’année, ce fut une longue, longue saison. De terminer avec un doublé (NDLR : Coupe de France et championnat) et de la façon dont ça a été fait -parce qu’il nous manquait pas mal de joueurs, la moitié de l’équipe-, ça a montré la force collective et comment on construit nos équipes. Tout le monde peut apporter. Sur ce Final Four, on a montré du caractère. Félicitations à Dijon pour une saison incroyable, mais sûr ce match-là, notre équipe a vraiment montré beaucoup de caractère, et l’expérience a aussi aidé.
Sur le 3e titre en tant que propriétaire :
C’est très difficile de gagner un titre, et celui-là était dur à aller chercher. Toute la saison d’Euroleague a été très longue. Après, on a dû enchainer pendant deux mois avec beaucoup de matches du championnat de France. Ce titre est vraiment spécial. En plus, c’est le 20e titre pour le club, et en plus la 10e Coupe de France, la même année, c’est encore un doublé historique, comme en 2019. On est à Rouen, à la maison, il y a tous mes amis d’enfance, mes coaches de benjamins, minimes, tout le monde était là. Je suis content aussi pour Paul Lacombe. Lorsque je l’ai recruté, je lui ai dit que s’il voulait gagner un titre, il fallait venir à l’ASVEL. Il y a des raisons qui font que des équipes gagnent des titres. Je suis vraiment content pour lui car je sais que ça lui tenait à cœur. Antoine (Diot) n’avait jamais gagné un titre (NDLR : de champion de France), et ils sont tous venus pour ça. Je suis bien sûr content pour mon frère, pour l’aventure humaine avec la famille, et pour tous ceux qui nous soutiennent. Et il y a tellement de gens qui nous soutiennent dans ce projet. On travaille tellement dur, on est tellement passionné. Je voulais tellement que cette équipe gagne un titre, que l’on se rappelle d’elle, parce qu’ils ont été monstrueux en Euroleague cette année. Faire six victoires d’affilée, c’est très rare. Ce n’est pas tous les jours que l’on aura des Moustapha Fall, des Thomas Heurtel, qui viennent nous aider dans le championnat français. On se rappellera de cette équipe 2021. Et puis nous et les journalistes, on pourra s’amuser à se dire : quelle est la meilleure équipe de l’ASVEL de tous les temps ? Quand on a commencé la saison,
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Photo d’ouverture: Tony Parker et son frère TJ(LNB)