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Tony Parker sur l'arrivée de Gianmarco Pozzecco à l'ASVEL : « On ne va pas s'ennuyer à l'Astroballe »

En marge de la première conférence de presse de Gianmarco Pozzecco, le président de l'ASVEL Tony Parker s’est lui aussi exprimé sur les remous qui ont conduit à l’éviction de son frère, l’imbroglio autour de Gordon Herbert ou encore son avis sur la première de Victor Wembanyama avec les San Antonio Spurs. Extraits.

Le sportif est-il le seul élément qui est entré en considération dans votre décision de changer de coach ?
"C'était une réflexion globale comme sportive. Tu prends tout en considération quand tu changes de coach. Ce qui a motivé ma décision, c'était d'avoir un électrochoc. Il était temps de changer, de rentrer dans une nouvelle ère. J'avais vraiment l'impression que c'était le bon moment. Et quand je vois l'arrivée de notre nouveau coach, l'ambiance qu'il y a à l’entraînement, cette nouvelle énergie, je pense qu'on a fait le bon choix. (...) C’est un coach avec beaucoup de caractère. C'est le moins qu'on puisse dire. C'est clair qu'on ne va pas s'ennuyer avec lui (rires). Vous connaissez les noms qui étaient sur ma liste (NDLR : Gordon Herbert et Sergio Scariolo notamment), on n'en avait pas beaucoup. Je voulais quelqu'un qui puisse être dans l'humain, trouver les mots justes pour relancer la machine parce que, clairement, notre équipe en ce moment ne joue pas à son niveau. Je pense que tout le monde le sait. Il y a un petit problème de confiance et je voulais un coach qui mette un coup de pied dans la fourmilière. Il est connu pour ça et j'espère qu'il va réussir à sortir le meilleur des joueurs pour qu'ils jouent à leur meilleur niveau.

Il fallait un coach pour faire sortir les joueurs de leur zone de confort ?
Aussi, bien sûr, je pense qu'on en a besoin. Je veux vraiment changer les habitudes qu'on avait. Si tu comptes les années d'assistant et les années de coach principal, T.J. (Parker) est quand même resté plus de 10 ans au sein du club. Certains joueurs sont dans une situation confortable depuis longtemps et j'avais juste envie de faire quelque chose de totalement différent. C’est vrai que quand tu gagnes quatre titres en six ans, trois de suite, tu as tendance à rester sur tes acquis. Rien qu'hier, je crois que ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un entraînement avec une intensité aussi haute. Chaque joueur veut prouver au nouveau coach, et c'est humain de faire ça, d'avoir une autre énergie. Je pense que Gianmarco va réussir à prendre le meilleur de nos joueurs.



Entre Gordon Herbert et Gianmarco Pozzecco, c’est une vraie différence de profil. Une fois le dossier Gordie refermé, était-ce important d’aller chercher autre chose ?
On ne va pas se cacher, Gordie (Herbert) était notre premier choix, c’est vrai. La Fédération allemande avait donné un accord positif au début. Après, ils ont décidé de changer d’avis. Ils ont leurs raisons. C'est dommage. J’ai parlé avec Dennis Schröder, je sais que Gordie avait le soutien de tous ses joueurs. C'était une opportunité incroyable pour lui, surtout à son âge (64 ans). C’était peut-être sa dernière chance de pouvoir coacher en Euroleague et d'avoir un beau contrat, parce qu'apparemment, il n’en a pas un super gros avec l'Allemagne. Je pense que ça aurait été un bon profil. Après, il y avait d’autres noms sur ma liste et c’est marrant car le nom de Gianmarco Pozzecco n’est jamais sorti dans les rumeurs mais c’est quelqu'un qui était sur sur notre liste. La Fédération italienne a dit oui. Après, on a foncé.

Dans ce contexte où vous enchaîniez les défaites, quelle était l'ambiance dans le vestiaire ?
Tu peux changer de coach pour pas mal de raisons mais une des grandes raisons, c'est quand l’entraîneur perd le vestiaire et que les joueurs ne veulent plus jouer pour lui. Ça n'a jamais été le cas avec T.J. Vous le savez, je suis très proche des joueurs, j’ai joué avec Joffrey (Lauvergne), Nando (De Colo), Edwin (Jackson), Charles (Kahudi), je sais qu’ils sont toujours très honnêtes avec moi et ils n’étaient même pas pour changer de coach, ils avaient envie de se battre pour lui. On savait que ça allait être un début de saison difficile. C’est vrai qu’on a joué beaucoup de matches à l’extérieur depuis le début de saison - et c’était une demande de ma part pour l’Euroleague de jouer le maximum de matches à la LDLC Arena. Mais même si T.J. n’a pas perdu le vestiaire, je trouve que c'était le moment de changer. L'année dernière, je n’étais pas d'accord, on ne vire pas un coach juste parce qu'il n'est pas allé en finale quoi, en tout cas je n’ai pas cette philosophie-là. Il avait gagné des titres avant. Par contre, je savais que si on ne faisait pas un bon début de saison, je n’avais pas envie de prendre le risque avec l’arrivée de la nouvelle salle notamment.



Vous avez souvent dit que vous n’auriez pas d’état d'âme le jour où il faudrait arrêter avec votre frère. Était-ce une décision difficile ?
Bien sûr que ça a été difficile, c'est mon frère. On a une très bonne relation. On est très fusionnels avec mes frères, que ce soit T.J. ou Pierre. On est très proches et c'est vrai que ça n’a pas été facile. Bien sûr qu'il était déçu, qu'il aurait voulu participer au redressement du club. Mais il respecte ma décision. On savait très bien qu’à un moment donné, ce jour-là pouvait arriver. Ça fait partie de la vie d'un coach (de changer de club). Les coachs qui durent 10 ans ou 20 ans dans le même club, c’est très rare. A part Pop, c'est une exception à la règle. Si tu regardes les autres coaches, c'est très très rare. Il a quand même fait 12 ans ici. Maintenant, il a lancé sa carrière, il a gagné des trophées, il a une expérience incroyable de l'Euroleague. Il va voler de ses propres ailes. Je ne sais pas où il va rebondir, en France, en Europe, en NBA... On verra ce qu’il va décider. J’ai hâte de voir ce qu'il va faire de la suite de sa carrière.

L'électrochoc doit également avoir lieu sur le terrain. Dès vendredi contre la Virtus Bologne ?
Il faut être patient, ça prend du temps de créer du lien. Les joueurs sont très motivés pour gagner un match d'Euroleague. J'espère que les résultats vont venir. Il faut que l'entraîneur mette sa patte, il faut du temps pour voir la différence. Mais, avec sa passion et son énergie, je pense qu'on verra tout de suite une différence. Avec un coach comme ça, on ne va pas s'ennuyer à l'Astroballe, ça c'est sûr. Ça peut être très positif pour notre équipe. Donc oui, j'attends une grosse réaction de l'équipe et j'espère que, demain, on pourra voir la première victoire de la saison en Euroleague (NDLR : ce vendredi à 20h contre la Virtus Bologne). En plus, c’est un weekend particulier pour lui parce qu’il joue une équipe italienne puis après il dimanche contre un coach italien (Massimo Cancellieri, entraîneur de la SIG Strasbourg, à 19h). C'est marrant.



Pouvez-vous confirmer que les deux assistants Gianmarco Pozzecco seront Edoardo Casalone et Pierric Poupet ?
Oui, ils seront nos deux assistants jusqu'à la fin de la saison, je le confirme, parce que Jean-Christophe Prat a eu une offre de Gravelines. On était partis pour le garder. Mais je ne me vois pas forcer un coach à rester. Je l'aurais bien gardé mais je comprends sa décision.

Avez-vous regardé la première de Victor Wembanyama hier soir avec San Antonio ? Et qu'en avez-vous pensé ?
Bien sûr que j'ai regardé son premier match ! C'est dommage les problèmes de fautes, il n'a joué que 23 minutes, mais c'est plus que correct pour un premier match. Il a été clutch dans le quatrième quart. Ça s'est joué à des détails à la fin du match. Ça montre que chez les Spurs, on est encore un peu jeunes. Pour un premier match, c'est satisfaisant. Le connaissant, il doit être bien énervé et déçu. La saison est longue. J'aime bien l'équipe, les joueurs, je pense qu'on (les Spurs) peut faire une bonne saison.

À Villeurbanne.

https://www.basketeurope.com/livenews-fr/premium-fr/696783/itw-gianmarco-pozzecco-asvel-toute-ma-vie-je-nai-jamais-ete-la-premiere-option/


Photo : Tony Parker (LNB)

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