Jouer les Françaises, c’est pour certaines Maliennes comme une lutte fratricide. C’est le cas pour Touty Lucie Gandega (1,70 m, 31 ans), née à Paris, qui a joué dans 7 clubs de l’Hexagone en pro, et qui possède les deux nationalités. Dimanche, elle va affronter des joueuses qu’elle connaît par coeur.
Touty Gandega mesure la chance qu’elle a d’être présente à Sydney sachant que c’est le Nigéria qui aurait dû représenter l’Afrique à la Coupe du Monde. Lorsque RFI lui a demandé de situer son équipe, avec franchise, elle a répondu :
« Je ne vais pas vendre du rêve, car ça va être vraiment très compliqué. J’en ai discuté avec mon ancien entraineur à Angers, David Gautier, qui est assistant-coach en équipe de France. On s’est dit qu’on est vraiment dans le groupe de la mort ! À la rigueur, si on avait été dans l’autre groupe, celui de Porto Rico [avec la Belgique, la Bosnie, la Chine, la Corée du Sud et les États-Unis, NDLR], pourquoi pas ? Mais là, être dans ce groupe-là, c’est compliqué… Déjà, si on gagne un match, c’est « Alléluia » ! Je ne peux pas mentir ou faire semblant. On va évidemment tout donner et si on arrive à gagner des matches, tant mieux. Mais si on n’arrive pas à les gagner, il faut juste produire notre meilleur basket et prendre du plaisir. Ça nous permettra de progresser. Si on atteint les quarts de finale, ce sera plus qu’un exploit.
Les deux premiers matches ont confirmé les craintes de la Franco-Malienne: 56-89 contre le Japon et 58-118 contre l’Australie ! A l’inverse, les joueuses africaines peuvent se souvenir de la belle impression laissée contre les Bleues lors des qualifications à cette Coupe du Monde; elles ne s’étaient inclinées que de 11 points (66-77).
« Oui, quand on voit ce qu’on a pu faire en février, avec très peu de temps de préparation. On se dit qu’on veut absolument les accrocher. Maintenant, les Bleues ont eu beaucoup plus de temps de préparation qu’en qualifications. Elles seront prêtes et ne feront pas la même erreur deux fois, je pense. Quand on va jouer contre elles, on va tout donner. La dernière confrontation nous donne de l’espoir. On a réussi à ne perdre « que » de 11 points, alors qu’on était proche d’elles à un moment dans ce match, au niveau du score. Donc, pourquoi pas rééditer la même prestation ? Et, avec une victoire à la clé, ce serait le feu ! »
Photo : FIBA