Au fil des saisons, Ismaël Kamagate (2,11 m, 21 ans) confirme tout le bien que les spécialistes pensaient de lui, suivant une progression fulgurante : il est aujourd’hui Meilleur défenseur de Betclic Élite 2021-22, All-Star, deuxième joueur du championnat à l’évaluation cette année, sélectionné en équipe de France, drafté par les Denver Nuggets.
Jusqu’à Noël, Basket Europe décerne ses trophées de la saison, avec des interviews et portraits de plusieurs personnalités de l’année 2022. Voici le trophée de « la progression de l’année » pour Ismaël Kamagate (Paris Basketball). Pour découvrir l’intégralité de nos trophées, mais aussi de nombreuses nouveautés en 2023, abonnez-vous.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
Il y a seulement deux saisons, à 19 ans, Ismaël Kamagaté faisait figure de bon espoir en Pro B avec le Paris Basketball (8,9 points, 6,5 rebonds, 14,7 d’évaluation). De là à le voir dominer la Betclic Élite, et même l’Eurocup, comme il le fait aujourd’hui, il y a un immense pas, que le jeune pivot a franchi sans problème, porté par sa confiance et ses immenses qualités athlétiques.
Aujourd’hui, Ismaël Kamagaté c’est 11,0 points à 79,4 % aux tirs (meilleure adresse à deux-points), 8,5 rebonds (2e), 1,8 contre (2e) et 19,7 d’évaluation (2e) en Betclic Élite, 10,1 points, 9,5 rebonds (2e) dont 7,4 rebonds défensifs (1er), 2,1 contres (1er) pour 19,8 d’évaluation (6e) en Eurocup. Avec notamment un match de mammouth le 30 novembre dernier contre Hambourg : 12 points à 4/5 aux tirs, 19 rebonds, 4 contres, le tout pour un somptueux 41 d’évaluation ! De quoi recevoir le titre de MVP de la 6e journée d’Eurocup.
Avant même ce début de saison pétaradant, le Parisien de naissance a été drafté en 46e position par les Denver Nuggets, qui l’ont laissé poursuivre sa progression en France, élu Meilleur défenseur de Betclic Élite pour la saison 2021-22 et sélectionné par deux fois en équipe de France pendant les fenêtres internationales (6,0 points à 6/7 aux tirs, 4,5 rebonds pour 9,5 d’évaluation en 17 minutes).
Autant dire que le jeune homme n’a sans doute pas fini de progresser et de s’imposer comme l’un des meilleurs intérieurs français, attirant déjà les regards de clubs d’Euroleague. Une évolution liée à son travail et à l’encadrement du Paris Basketball, qui entoure au mieux ses jeunes pousses.
Ismaël Kamagaté a répondu à nos questions avec Bienvenu Kindoki, entraîneur adjoint de l’équipe depuis 5 ans, chargé de l’entraînement individuel des joueurs et de la partie offensive des aspects collectifs.
Comment avez-vous commencé le basket ?
Ismaël Kamagaté : J’ai commencé vers 11-12 ans à Montrouge puis au Paris Avenir. Ensuite, j’ai passé un an à Paris-Levallois avant de partir, en cadets, au centre de formation d’Orléans, où je suis resté trois ans avant de rejoindre le Paris Basket.
Comment avez-vous vécu ces années, cette progression ?
I. K. : À mes débuts, je n’étais pas dans l’optique du basket professionnel, j’y jouais surtout pour m’amuser. Le reste est venu après, au fil du temps.
Pour vous, quels sont les aspects sur lesquels vous avez le plus progressé ces dernières années ?
I. K. : Surtout sur la compréhension du jeu et le physique. Même s’il faut que je prenne encore du poids (je pèse actuellement environ 112 kg). C’étaient vraiment les deux choses sur lesquelles il fallait vraiment que je bosse.
Bienvenu Kindoki : ce qui l’a fait progresser, à l’entraînement, c’est qu’on lui a fait prendre conscience de ses compétences et nous avons travaillé dessus : nous avons essayé de bâtir des séances d’entraînement où il prenne du plaisir à exécuter certains mouvements. Donc, sa progression est basée sur le fait qu’il a pris du plaisir à s’entraîner et qu’il a pris conscience des capacités et compétences acquises au fil du temps avant de les reproduire sur le parquet.
Donc à la fois une notion de travail et une notion de plaisir parce que sans plaisir, on progresse moins vite ?
B. K. : En fait, dans la notion de reconnaissance des compétences, il y a la notion de progrès car quand on se rend compte qu’on progresse, ça donne envie de s’entraîner. Je ne lui ai jamais imposé de venir s’entraîner, ça a été fait sans contrainte. Aujourd’hui, on voit les fruits de ce travail mis en œuvre depuis trois ans. Il a pris conscience de son potentiel et quand il rentre sur le parquet, on voit qu’il concrétise tout le travail qui a été mis en œuvre. Mais il n’est pas arrivé à ses limites, bien au contraire. J’espère que l’avenir nous donnera raison mais il va encore énormément progresser. Il n’y a que lui qui sait jusqu’où il peut aller, mais ce n’est que le début.
Que vous avait apporté Jean-Christophe Prat ?
I. K. : La confiance, du temps de jeu. Il fallait lui prouver qu’on pouvait jouer mais il n’hésitait pas à nous mettre sur le terrain, nous les jeunes.
Qu’apporte de différent le nouvel entraîneur, Will Weaver ?
I. K. : L’approche du jeu, ce qu’on peut apporter à l’équipe, on doit jouer de plus en plus vite, prendre beaucoup de tirs à trois-points, miser sur nos qualités athlétiques.
B. K. : On essaye de mettre en avant les compétences de chacun, faire en sorte qu’ils puissent s’exprimer sur le terrain via des systèmes de jeu à deux ou à trois notamment, ce qui fait qu’Ismaël se retrouve aujourd’hui en tête des rebondeurs (NDLR : 2e, en fait) et à l’adresse aux tirs.
Votre jeu est donc vraiment adapté aux joueurs qui forment l’équipe ?
B. K. : Oui, mais c’est aussi l’opportunité d’avoir des joueurs draftés comme Juhann Begarin ou Ismaël, d’autres qui ont fait de la G-League, aussi des jeunes joueurs comme Mohamed Diawara et Killian Malwaya, qui vont aller sur les traces de Juhann ou d’Isma. On essaye de mettre en œuvre des sysstèmes autour d’eux pour leur permettre de réaliser leurs objectifs.
Quelles sont les choses que vous travaillez le plus, quels sont les axes de progrès encore à accomplir ?
I. K. : Étant donné que je me suis renforcé physiquement, il faut maintenant que je retrouve ma mobilité et mon jump. Il faut aussi que je m’améliore en défense comme en attaque. C’est un travail quotidien sur tous ces points.
Vous en ressentez les bénéfices au fur et à mesure ?
I. K. : Oui, j’ai beaucoup plus d’impact qu’avant et je me sens mieux. Au niveau défense, je ne suis pas encore au niveau que je veux atteindre et il faut que je travaille dessus.
Vous pensez arriver en NBA l’année prochaine ou l’une des suivantes ?
I. K. : C’est un objectif, je fais tout pour essayer d’y arriver.
En Eurocup, vous avez fait un match monstrueux à 41 d’évaluation. Quelles différences voyez vous dans le jeu pratiqué en Eurocup et en Betclic Élite ?
I. K. : Je ne vois pas vraiment de différences si ce n’est qu’en championnat de France, on est beaucoup plus athlétiques. Mais sinon, en termes de tactique ou d’autres domaines, je ne vois pas vraiment de différences.
Bienvenu Kindoki, quelle a été votre démarche par rapport à Ismaël lorsqu’il est arrivé au club ?
B. K. : J’étais à son premier entraînement avec Jean-Christophe Prat. Je m’occupe du développement individuel des joueurs. Ce que j’aime bien faire, c’est donner confiance aux gens, les sécuriser dans ce que nous on peut exiger, tout est fait pour les mettre en condition de progresser, que rien ne vienne les freiner. Comme on laisse beaucoup de libertés aux joueurs dans son expression technique, ça donne confiance au joueur, ça lui faire prendre conscience de ce qu’il est capable de faire. À partir de là, on a un maximum de plaisir à s’entraîner. Donc on compte pas les heures.
Comment définiriez-vous le jeu d’Ismaël ?
B. K. : Aujourd’hui, il joue juste, il utilise ses points forts sur le parquet, même s’il pourrait faire autre chose, s’éloigner de la raquette, mais il a cette intelligence de savoir son rôle sur le terrain et de rester dans son registre. Tout ce qui est rebond, claquette, présence sous le cercle et de l’autre côté du parquet, dissuasion du tir adverse. Au lieu de s’écarter et de s’éparpiller dans différentes choses comme le tir extérieur ou même à trois-points, bien qu’il soit capable de le faire, il réussit des belles séries quand on s’amuse à faire des concours. Mais on met plus l’accent sur la réussite aux lancers francs, sa présence et son efficacité près du cercle.
Mieux vaut optimiser ce qu’on fait déjà bien que de se disperser, en somme ?
B. K. : Pour moi, il va devenir un joueur à suivre dans les années qui viennent par rapport à son poste de jeu. En parlant de son match à 19 rebonds, on souhaite qu’il banalise ce genre de performance parce qu’on sait qu’il est capable de le reproduire à tous les matchs. On ne va pas se réjouir d’une performance comme ça, bien au contraire. On va dire que c’est un standard à atteindre.
Sur quoi doit-il travailler pour continuer à progresser ?
B. K. : La régularité, comme je le disais, si on fait un match à 19 rebonds, c’est bien, mais si on enchaîne ce genre de performance, c’est encore mieux. Pour le reste, il a confiance en lui pour l’instant et j’essaie de faire en sorte qu’il ne la perde pas.
.
.
[armelse]
Il y a seulement deux saisons, à 19 ans, Ismaël Kamagaté faisait figure de bon espoir en Pro B avec le Paris Basketball (8,9 points, 6,5 rebonds, 14,7 d’évaluation). De là à le voir dominer la Betclic Élite, et même l’Eurocup, comme il le fait aujourd’hui, il y a un immense pas, que le jeune pivot a franchi sans problème, porté par sa confiance et ses immenses qualités athlétiques.
Aujourd’hui, Ismaël Kamagate, c’est 11,0 points à 79,4 % aux tirs (meilleure adresse à deux-points), 8,5 rebonds (2e), 1,8 contre (2e) et 19,7 d’évaluation (2e) en Betclic Élite, 10,1 points, 9,5 rebonds (2e) dont 7,4 rebonds défensifs (1er), 2,1 contres (1er) pour 19,8 d’évaluation (6e) en Eurocup. Avec notamment un match de mammouth le 30 novembre dernier contre Hambourg : 12 points à 4/5 aux tirs, 19 rebonds, 4 contres, le tout pour un somptueux 41 d’évaluation ! De quoi recevoir le titre de MVP de la 6e journée d’Eurocup.
Avant même ce début de saison pétaradant, le Parisien de naissance a été drafté en 46e position par les Denver Nuggets, qui l’ont laissé poursuivre sa progression en France, élu Meilleur défenseur de Betclic Élite pour la saison 2021-22 et sélectionné par deux fois en équipe de France pendant les fenêtres internationales (6,0 points à 6/7 aux tirs, 4,5 rebonds pour 9,5 d’évaluation en 17 minutes).
Autant dire que le jeune homme n’a sans doute pas fini…
[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]
Photo d’ouverture : Ismael Kamagate (Thomas Savoja)