Jo Passave-Ducteil.
Le dimanche 11 mars à 17h, le « Nanterre 92 Show » va permettre au club des Hauts-de-Seine de battre le record d’affluences en France pour un match de basket, et même de sports collectifs en salle, en saison régulière (1). Et pas seulement. Le club nous annonce un spectacle digne d’un All-Star Game dans l’U Arena inaugurée en octobre dernier proche de La Défense mais située sur le territoire de la ville de Nanterre.
Le general manager Frédéric Donnadieu, frère du coach Pascal et fils du président Jean, nous explique les ressorts de ce qui est l’événement de ce début d’année 2018.
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Combien de personnes travaillent sur l’organisation de ce match à l’UArena et depuis combien de temps ?
Au sein du club, on est six personnes plus les dirigeants et les bénévoles. Sans parler des personnes, et elles sont nombreuses, qui nous ont aidés au sein de l’U Arena et des institutions. Il y a déjà eu du travail de fait dès le mois de septembre avec l’ébauche du projet par rapport au choix du match et les premiers contacts que j’avais initiés avec la LNB pour soumettre l’idée. La condition c’était de pouvoir choisir un adversaire parmi plusieurs dates que le club avait proposé. Des dates où l’on était sûr que l’U Arena soit libre.
Il fallait aussi un adversaire prestigieux ?
Oui, un adversaire prestigieux qui parle au grand public : l’ASVEL, le club de Tony Parker, un club historique, contre qui on avait eu des matches disputés l’année dernière. On est parti sur l’ASVEL tout en sachant que dès le début on savait que pour remplir une grande jauge pour un match de saison régulière, il ne fallait pas compter que sur le match, loin de là.
Contractuellement, vous avez la possibilité d’utiliser l’UArena une fois par an ?
C’est ça. C’est un accord avec la ville de Nanterre puisque c’est une grande salle qui a été construite sur le territoire de Nanterre. Cet accord prévoit qu’il y a une location qui est offerte à la ville de Nanterre d’une manière annuelle. Location ne veut pas dire frais d’exploitation. C’est une grande nuance. Déjà, sans l’apport de la ville de Nanterre, on n’aurait jamais pu mettre en place ce projet puisque cela aurait voulu dire que les sommes auraient été encore plus importantes et du coup, on n’aurait pas fait le match.
Que payez-vous ?
On ne paye pas le fait de rentrer dans l’enceinte, de l’avoir du mercredi au lundi matin. Par contre, à partir du moment où l’on allume une lumière et où il y a un espace qui est utilisé, on paye. Ce qui est normal puisque c’est une salle privée et tout est source de facturation, au niveau du personnel d’accueil, de sécurité, les lumières, la technique car c’est une salle technologique et c’est aussi pour ça que l’on est là. L’U Arena qui est une société ne fait pas l’événement à perte.
Ça représente un budget de combien pour le club ?
Plus de 300 000 euros.
C’est une occasion pour vous de marquer votre territoire, de changer de dimension ?
La notion de territoire est très importante car c’est une salle qui est sur le territoire de Nanterre. C’est très symbolique car la U Arena est à un kilomètre 200 du palais des sports. La deuxième chose, c’est effectivement de montrer qu’on est toujours en train d’essayer de se renouveler, de ne pas vivre sur nos acquis et de tenter de nouveaux défis. On a hésité. Aujourd’hui on sait que l’on va avoir plus de 11 000 spectateurs, mais à la base les précédents n’étaient pas vraiment rassurants. Comme la salle venait d’ouvrir, c’était maintenant qu’il fallait le tenter pour emmener le club vers une autre dimension, montrer que l’on n’est pas un club éphémère, au contraire.
Vous avez effectué plusieurs actions de promotion. Déjà les joueurs ont donné le coup d’envoi du match Racing/La Rochelle du top 14 de rugby ? C’est pour vous faire connaître en disant « nous aussi, on va venir à l’U Arena » ?
C’est cela et puis on travaille très bien avec le personnel de la U Arena. On a mis en place ce genre d’initiative et hier (mercredi 28 février), on y est retourné pour faire la visite à toute l’équipe des vestiaires et de toute la salle, en arrivant à la fin d’un entraînement des racingmen. C’est extrêmement positif pour le club et pour le basket. Quand on a donné le coup d’envoi du Racing, c’était en direct sur Canal+ et malheureusement, ce n’est pas tous les jours que des joueurs de basket français y sont. La campagne que l’on a mise en place est sans précédent. Même quand on est allé en Euroleague, elle n’avait pas eu cette ampleur. Il y a eu une campagne dans le métro, des affiches Decaux dans toutes les villes des Haus-de-Seine, dans tout Nanterre, une demi-page de publicité dans L’Equipe, il y en avait déjà eu une il y a un mois. Ce plan média a évidemment participé au fait que les gens veuillent prendre des places.
Vous avez également fait visiter deux fois les installations à différents médias ?
C’était intéressant de voir qu’hier il y avait à peu près cinq fois plus de médias que la première fois. Ça veut dire qu’on en parle de plus en plus. On a fait aussi un événement aux 4 Temps à La Défense qui a très bien fonctionné. Il y avait beaucoup de monde qui était là. Des actions de proximité ont également bien fonctionné comme sur le marché du centre-ville de Nanterre, un dimanche matin. Ça c’est pour le grand public. Il y a eu aussi la mobilisation de tous nos partenaires qui soient privés ou publics pour soutenir notamment l’achat de places. Ce sont ces deux axes-là qui nous permettent d’avoir de la recette.
« Heiko Schaffartzik a participé à l’élaboration du scénario. C’est lui qui a fait les paroles du rap. C’est vrai que c’est tout simplement excellent »
Il y a eu aussi un clip de promotion très original avec Alade Aminu, Heiko Shaffartzik et Hugo Invernizzi qui se sont grimés en rappeur ?
Il y en a eu trois et il y a un quatrième à venir. C’est vraiment très intéressant de voir les joueurs se prêter au jeu comme ça, être dans l’autodérision. Ça montre bien que ce sont des garçons qui ne se prennent pas pour d’autres, qui sont très accessibles. Ils sont aussi convaincus du projet. Ils sont très excités à l’idée de faire ce match. Les retombées, l’image que ça renvoie, tout est positif.
Qui a eu l’idée de ce clip de rappeurs ?
C’est un travail d’équipe. C’est Anthony Marquez de chez nous, de la com, avec Amélie Barou qui tourne les images pour nous et avec les joueurs. Heiko Schaffartzik a participé à l’élaboration du scénario. C’est lui qui a fait les paroles du rap. C’est vrai que c’est tout simplement excellent.
Pour ce match, l’UArena aura une configuration spéciale ?
Ça été la grande difficulté car cette salle n’a jamais accueilli de matches de basket. Le personnel de l’U Arena est issu du milieu du rugby et on est parti du point zéro. Quel terrain ? Comment on se met, dans quel sens ? A quelle distance des tribunes ? Il fallait tout créer. En fait, on va avoir le terrain qui va être le long de la tribune qui se trouve en bas du U. La tribune principale pour ce match de basket est en fait pour les matches de rugby celle qui est dans la largeur du terrain. On va rajouter deux fois quatre cents places de tribunes provisoires, ce que l’on appelle les places en parterre qui vont être derrière les paniers. Et puis un grand rideau de jauge qui sera de l’autre côté sur lequel il y aura quatre écrans géants de 180m2 environ, ce qui va être aussi une première pour du basket. C’est la taille de l’écran géant du stade de France fois quatre et dans un volume beaucoup plus petit. Ça plus le maping qui va être fait à la présentation, ça représente 1000m2 d’écran en tout.:
Le maping, c’est ce qu’il y a en NBA et qu’il y a eu au All-Star Game de la LNB il y a quelques années ?
C’est une projection d’images sur le parquet qui devient un écran géant.
Ça sera un véritable show avec George Eddy comme animateur, une fan zone…
Dans les choses qui vont être marquantes : la personne qui sera dans la mascotte c’est le fameux Benny The Bull des Chicago Bulls qui est sur toutes les vidéos YouTube. C’est un phénomène annoncé comme la meilleure mascotte du monde. Au niveau du chearleading, j’ai demandé la meilleure troupe d’Europe, c’est celle de Barcelone avec des hommes et des femmes. Ils seront une douzaine. Il y aura des animations pyrotechniques, au niveau musical et surtout visuel. On va voir un show en trois dimensions. On a voulu faire des contenus basket et du haut de gamme. Des choses que les gens n’ont pas l’habitude de voir. Tout ça pour un prix entre 15 et 49 euros. Et pas besoin d’aller aux Etats-Unis, pour les gens, ça se passe à côté de chez eux.
C’est le type d’animation que l’on ne voit en France que pour le All-Star Game ?
Personne n’a mis autant de moyens dans les animations pour un match. Il n’y a effectivement que le All-Star Game qui a le même concept mais là y a des contraintes règlementaires. On ne peut pas faire les temps-morts ou la mi-temps comme on le souhaite.
« Ce que je tiens à dire, c’est que ce ne sont que des places payantes. Il y a certes des entreprises qui ont pris 200, 300 places, la ville de Nanterre en a acheté aussi un grand nombre, mais il n’y a aucune invitation »
C’est l’UArena qui s’est chargé du ticketing ou le club directement ?
Les deux. C’est un travail en commun avec beaucoup de réunions avec le responsable ticketing chez nous et ceux qui bossent à la U Arena.
Combien de billets sont-ils à vendre ?
La jauge maximum est de 15 000 personnes. Ce qui est bien c’est que c’est modulable, que ce soit dans l’orientation des écrans sur le côté, les rideaux. Evidemment avec 4 ou 5 000 personnes, on n’était pas sûr de donner une belle impression, mais là à 12 ou 13 000, l’impression générale sera bonne, à mon avis.
Pour l’instant, à l’U Arena, il y a eu les Stones, du rugby…
Ce qui se rapproche un petit peu, c’est Stars 80. Ils avaient à peu près cette jauge-là mais ils n’avaient pas ouvert tout à fait pareil. La scène était mise au fond et ils avaient des gens qui étaient dans la fosse, et ils n’avaient pas ouverts le deuxième anneau.
Pour le basket, on peut imaginer des jauges inférieures et aussi supérieures ?
Dans l’absolu, on peut imaginer de mettre le terrain en plein milieu et d’avoir les 32 000 places de tribunes d’ouvertes plus des places autour. Ce que je leur ai expliqué à l’UArena, c’est qu’au basket on a besoin d’avoir une proximité de terrain la meilleure possible. Il y a plein d’autres possibilités et c’est certain qu’il y a moyen de faire une salle de basket avec une très grande capacité, de 20-25 000 facilement.
A dix jours du Jour J, vous aviez déjà battu le record de spectateurs détenu par le club de hand de Nantes. C’est donc une réussite ?
Ce que je tiens à dire, c’est que ce ne sont que des places payantes. Il y a certes des entreprises qui ont pris 200, 300 places, la ville de Nanterre en a acheté aussi un grand nombre, mais il n’y a aucune invitation.
Photo: Alade Aminu
« C’était de telles grosses sommes qu’au début, ça fait peur. Aujourd’hui, on va tout faire pour même peut-être dégager du bénéfice. L’aspect financier est important pour faire perdurer ce genre d’événement »
12 000, ce n’est pas le chiffre définitif. Vous pouvez faire le plein ?
C’est même fort probable. Je sais qu’il y a des gens qui viennent de province pour voir le match, du Mans, bien sûr de l’ASVEL. La quantité exacte, je n’en sais rien. Des clubs d’Ile-de-France organisent des déplacements en cars. J’en ai deux en tête qui ont acheté plus de cent places. La limite sera d’être à guichets fermés à 15 000.
Combien y a-t-il de places au Palais des Sports Maurice-Thorez ?
3 000 pile.
Ça fait donc plus de quatre fois plus de spectateurs. Le but est de convaincre les gens de venir ensuite vous voir dans votre salle et de montrer à toute l’Europe que Nanterre existe dans une autre dimension ?
Déjà, il faut bien connaître son public. Celui qui va être majoritairement présent, c’est un public d’Ile-de-France. S’il se déplace c’est qu’il pense que ça va être un bon moment et que ça vaut le coup de venir. Il y a tellement d’offres de spectacle qu’il faut montrer par la communication que c’est bien de venir. Sinon ils n’aiment pas surtout quand c’est payant ! Effectivement l’idée c’est de les inciter à venir ultérieurement à Maurice-Thorez. En plus si on arrive à montrer notre capacité à organiser ce genre d’événement, l’objectif c’est de le refaire au moins une fois par an. Forcément ça sera sur la saison régulière car on ne peut pas partir sur un match qui n’est pas sûr comme en playoffs. On verra pour l’avenir. Maintenant on sait exactement comment installer le parquet alors que là on a dû faire des essais avec trois joueurs. On a monté 20m2 de parquet directement sur les dalles et on s’est rendu compte qu’il fallait absolument mettre un plancher sous le parquet. Maintenant, on le sait. Déjà, on verra quand on fera le bilan complet financier. Le but c’était déjà que le club ne perde pas d’argent. C’était de telles grosses sommes qu’au début, ça fait peur. Aujourd’hui, on va tout faire pour même peut-être dégager du bénéfice. L’aspect financier est important pour faire perdurer ce genre d’événement.
L’appellation est un peu longue : il s’agit du record de spectateurs en France pour un match de sports collectifs indoor en saison régulière ?
Je ne suis même pas sûr du tout que le championnat de France de gymnastique ou de natation aient donné lieu à plus de 12 000 spectateurs. Il faudrait le vérifier. Pour moi, à part le football et le rugby, c’est bien le record d’affluences pour un sport en salle du championnat de France.
Sinon le championnat d’Europe à Lille, le record d’affluences pour le basket a été battu pour le dernier all-Star Game à l’AccorHôtels Arena avec 15 905 spectateurs ?
Et le record absolu pour un match de saison régulière, c’est la finale des playoffs 2009 ASVEL-Orléans avec 14 665 spectateurs.
Sur un plan purement basket, les joueurs ne risquent t-ils pas d’avoir un peu le vertige dans l’aréna, de ne pas avoir leurs repères ?
Non. Ils sont hyper excités, il y a beaucoup d’enthousiasme. Et puis, malgré tout, il y a des joueurs américains qui ont évolué en NCAA première division et qui ont connu de très grandes salles. Pour les autres, c’est un rêve de jouer devant 12 000 personnes. On s’organise pour qu’ils aient des entraînements avant. Ce n’est que du positif. Je disais hier à Kevin Jones, « toi tu arrives au bon moment ! »
- Il est détenu par le HBC Nantes, qui avait atteint 11 019 personnes pour son match face au PSG le 22 décembre 2016 dans le cadre de la Lidl Starligue de handball
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Combien de personnes travaillent sur l’organisation de ce match à l’UArena et depuis combien de temps ?
Au sein du club, on est six personnes plus les dirigeants et les bénévoles. Sans parler des personnes, et elles sont nombreuses, qui nous ont aidés au sein de l’U Arena et des institutions. Il y a déjà eu du travail de fait dès le mois de septembre avec l’ébauche du projet par rapport au choix du match et les premiers contacts que j’avais initiés avec la LNB pour soumettre l’idée. La condition c’était de pouvoir choisir un adversaire parmi plusieurs dates que le club avait proposé. Des dates où l’on était sûr que l’U Arena soit libre.
Il fallait aussi un adversaire prestigieux ?
Oui, un adversaire prestigieux qui parle au grand public : l’ASVEL, le club de Tony Parker, un club historique, contre qui on avait eu des matches disputés l’année dernière. On est parti sur l’ASVEL tout en sachant que dès le début on savait que pour remplir une grande jauge pour un match de saison régulière, il ne fallait pas compter que sur le match, loin de là.
Contractuellement, vous avez la possibilité d’utiliser l’UArena une fois par an ?
C’est ça. C’est un accord avec la ville de Nanterre puisque c’est une grande salle qui a été construite sur le territoire de Nanterre. Cet accord prévoit qu’il y a une location qui est offerte à la ville de Nanterre d’une manière annuelle. Location ne veut pas dire frais d’exploitation. C’est une grande nuance. Déjà, sans l’apport de la ville de Nanterre, on n’aurait jamais pu mettre en place ce projet puisque cela aurait voulu dire que les sommes auraient été encore plus importantes et du coup, on n’aurait pas fait le match.
Que payez-vous ?
On ne paye pas le fait de rentrer dans l’enceinte, de l’avoir du mercredi au lundi matin. Par contre, à partir du moment où l’on allume une lumière et où il y a un espace qui est utilisé, on paye. Ce qui est normal puisque c’est une salle privée et tout est source de facturation, au niveau du personnel d’accueil, de sécurité, les lumières, la technique car c’est une salle technologique et c’est aussi pour ça que l’on est là. L’U Arena qui est une société ne fait pas l’événement à perte.
Ça représente un budget de combien pour le club ?
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Photos: FIBA Europe