Photo d’ouverture : Kenan Kamenjas (Bosnie-Herzégovine), Deni Avdija (Israël), Filip Petrusev (Serbie) – Photos : FIBA Europe
Avant de publier dans les prochains jours notre désormais traditionnel dossier sur la place des U21 en Europe, voici en guise d’amuse-bouche une étude sur les jeunes joueurs de 21 ans et moins ayant pris part avec leur sélection nationale aux fenêtres de qualification à l’EuroBasket. Où il est montré, une nouvelle fois, que la valeur n’attend pas le nombre des années !
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Ils ont été nombreux à critiquer le principe des fenêtres internationales décidées par la FIBA Monde (car elles s’appliquent à tous les continents, rappelons-le) pour les qualifications aux divers championnats continentaux. Entrechoquage de calendrier avec les compétitions de clubs, absence des joueurs de NBA et d’Euroleague sur fond, en Europe, de conflit entre la FIBA Europe et l’ECA (le promoteur de l’Euroleague), les arguments n’ont pas manqué. Pourtant, s’il est un point sur lequel ces fenêtres ont montré leur utilité, c’est bien sur la capacité d’un pays à aligner une sélection de joueurs compétitifs, même en l’absence des NBAers et de ceux évoluant dans une équipe d’Euroleague. En bref, ces fenêtres ont mis en avant les pays disposant d’un profond réservoir de joueurs, la France notamment a pu s’en féliciter. Autre avantage de ces fenêtres, elles ont permis à de nombreuses nations de permettre à leurs jeunes pousses d’effectuer (pour la plupart) leurs premiers pas avec leur sélection senior.
C’est ainsi que, entre 2020 et cette année, ils ont été pas moins de 81 joueurs nés en 1999 ou après à avoir évolué sous le maillot de leur pays dans ces fenêtres, à l’échelon européen. Un chiffre assez impressionnant : il signifie que les 32 équipes concernées en Europe par ces fenêtres, chacun a mis sur le terrain 2,5 U21 à au moins une reprise. Un chiffre qu’il faut moduler. En effet, deux pays n’en ont aligné aucun : le Danemark et… la France ! Pour une raison « simple » : les meilleurs U21 français évoluent en NBA (Théo Maledon, Killian Hayes, Sekou Doumbouya) alors que ceux évoluant en France (ou dans des clubs étrangers pour quelques cas, comme Tom Digbeu par exemple) n’ont pas encore le niveau international ou passent après un nombre trop important de joueurs plus âgés sur le même poste.
Le profil-type
Quel est le profil-type de cet U21 en sélection nationale ? C’est un joueur né en 2000, qui a participé à pratiquement la moitié des matchs de ces fenêtres (2,5 matchs sur 6 maximum) et qui, en 13,2 minutes, a marqué 5,0 points et généré 5,6 d’éval. En somme, un joueur qui dispose d’un véritable rôle dans sa sélection, pas venu là uniquement pour faire le nombre. Plus dans le détail, on constate qu’ils sont 52 à avoir évolué plus de 10 minutes par match, que 9 d’entre-eux ont marqué plus de 10 points de moyenne et 35 plus de 5 points. En matière d’évaluation, ils sont 38 à en avoir une supérieure ou égale à 5,0, dont 12 affichant une éval de 10 ou plus. Et 31 de ces U21 ont joué 3 matchs ou plus sur 6 possibles.
Forte génération 2000
Si l’on s’intéresse aux classes d’âge, on constate que les joueurs les plus jeunes à avoir participé à ces fenêtres sont nés en 2003, en somme des adolescents de 16 à 18 ans au début de ces fenêtres. Ils sont cinq nés cette année-là à avoir joué, dont deux avec un véritable rôle : le Bulgare du Real Madrid Konstantin Konstantadinov (1 match, 20,3 mn, 11 pts, 10 d’éval) et le Polonais jouant à Ulm (Allemagne) Jeremy Sochan, auteur d’un match à 18 pts et 20 d’éval en 29 mn dans un match décisif pour la qualification face à la Roumanie !
Chez les 2002 (17-19 ans, donc), ils sont 9 à être entrés en jeu, dont 2 avec de vraies responsabilités : Gabriele Procida, l’Italien de Cantu, auteur de 2 matchs à 12,7 mn, 5,0 pts et 5,5 d’éval et, surtout, le Turc Alperen Sengun (Besiktas), appelé à quatre reprises pour 12,0 pts et 14,0 d’éval en 23,1 mn. Logiquement, les joueurs plus âgés sont en plus grand nombre. Pour ceux nés en 2001, 11 sont entrés en jeu, dont 5 avec un vrai rôle. Chez les 2000, ces chiffres passent à 30 et 15 alors que les 1999 sont 26 à avoir joué dont 14 avec des responsabilités.
On notera dans ces chiffres le « poids » des joueurs nés en 2000, qui sont du reste 3 à figurer dans nos deux « cinq majeur » (voir plus bas). Il n’y sont devancés, en nombre, que par les 1999 (4 joueurs).
Roumanie et Monténégro fans de U21
Nous l’avons vu, 30 des 32 nations européennes ayant participé aux fenêtres qualificatives ont mis sur le terrain au moins un U21 lors d’une rencontre. Les trois pays ayant le plus fait appel à cette jeune main-d’œuvre sont d’une part la Roumanie (6 joueurs dont 3 avec un vrai apport, entre 5,0 et 7,8 pts/match), l’Estonie (également 6 joueurs, dont 3 responsabilisés, Henri Drell (Pesaro, 18,5 mn sur 5 matchs, 7,8 pts, 6,6 d’éval) figurant aux côtés de Kristian Kullamae et Kaspar Treier, tous deux dans notre Top10) et le Monténégro (5 dont 2 avec de véritables responsabilités, Dino Radoncic (Saragosse), qui a joué tous les matchs pour 19,3 mn, 5,0 pts et 7,3 d’éval, et Marko Simonovic (Mega Soccerbet), qui figure dans notre Top 10 à voir plus bas).
Viennent ensuite, avec 4 U21, la République Tchèque (dont Vit Krejci (Saragosse, 2 matchs, 21,0 mn, 5,5 pts, 8,0 d’éval), la Pologne (2 joueurs responsabilisés, Jeremy Sochan et Aleksander Balcerowski, présents dans notre Top10) et, de manière plus surprenante tant le pays semble se désintéresser de ses jeunes, l’Italie, dont les 4 U21 ont eu un véritable rôle, jouant plus de 11 mn, marquant entre 3,8 et 7,0 pts et produisant de 3,2 à 7,3 d’éval).
Besiktas, Real Madrid et Ulm en force
Si les 81 U21 entrés en jeu évoluent pour la plupart pour des clubs différents, dont trois en NCAA et un, l’Israélien Deni Avdija, en NBA (Washington Wizards), quelques clubs disposent dans leur effectif de jeunes joueurs très prometteurs, de nationalité variée. Ils sont trois clubs à avoir envoyé 3 U21 en sélection nationale. Le Besiktas turc est ainsi l’équipe d’Alperen Sengun (dans notre Top10), de Sehmus Hazer (12,0 mn sur 3 matchs, 5,7 pts et 7,3 d’éval) et de Furkan Haltali (4,3 mn sur 2 matchs, 1,0 pt, -0,5 d’éval), tous Turcs. Pour sa part, le Real Madrid a fourni plusieurs sélections nationales, dont un seul Espagnol, Carlos Alocen (21,9 mn sur 2 matchs, 4,0 pts, 7,5 d’éval), à côté d’un Italien, Matteo Spagnolo (11,0 mn sur 5 matchs, 3,8 pts, 3,2 d’éval en étant né en 2003) et d’un Bulgare déjà mentionné, Konstantin Konstantadinov.
De même, le club allemand d’Ulm « fait dans l’international » avec deux Polonais, Jeremy Sochan et Igor Milicic (1 match, 4,4 mn, 2 pts, 2 d’éval) et le Hongrois Maté Fazekas (1 match, 1,9 mn, 2 pts, 3 d’éval). De leur côté, cinq clubs ont fourni deux joueurs : le Cibona Zagreb (2 responsabilisés), Gran Canaria (1 avec un vrai rôle), le Zalgiris Kaunas (2 responsabilisés), Ostende (1) et Saragosse (2). Où l’on peut noter la prépondérance des clubs espagnols, représentant 7 joueurs (dont 5 avec un vrai rôle) dont un seul espagnol…
Notre Top10
Quels ont été les U21 qui se sont le plus distingués à l’occasion de ces fenêtres internationales ? Nous avons choisi de distinguer les 10 qui, à notre avis, se sont montrés les plus à leur avantage, en privilégiant l’évaluation. Avant d’entrer dans le détail des noms, on notera que le club serbe de Mega Soccerbet, « élevage » de jeunes à fort potentiel destinés à la NBA, place deux de ses poulains dans la liste. Par ailleurs, fort logiquement, les joueurs les plus âgés, nés en 1999 et 2000, représentent une forte majorité de ce Top10, avec 7 joueurs, avec à leurs côtés un 2001, Deni Avdija, un 2002, Alperen Sengun et même un 2003, Jeremy Sochan.
Autre point à souligner, la petite (par sa superficie et sa population) Estonie place deux joueurs dans le Top10 – le pays balte travaille à son avenir, même si ces joueurs évoluent à l’étranger en club. Seule la Pologne, avec Jeremy Sochan et Aleksander Balcerowski, fait aussi bien. Par ailleurs, il est frappant de constater que seuls trois joueurs (Filip Petrusev, Kenan Kamenjas et Alperen Sengun) appartiennent à des clubs de leur pays natal – on pourrait presque y ajouter Marko Simonovic, le Monténégro étant encore rattaché à la Serbie lors de la naissance du joueur.
Un Filip Petrusev bluffant
Dans le détail, on ne peut être que bluffé par les performances du pivot serbe Filip Petrusev qui, s’il n’a joué que deux matchs qualificatifs, a été tout simplement énorme : 24,5 points, 28,5 d’éval. De même, le NBAer Deni Avdija a montré pourquoi il évoluait désormais aux Wizards, en produisant 25 d’éval lors de son seul match sous le maillot israélien. Juste derrière, il est peut-être moins connu mais se montre très prometteur, le Bosnien Kenan Kamenjas, ultra-dominant dans son championnat national et en D2 de Ligue Adriatique, fait fort avec ses 16,0 pts et 22,0 d’éval. Peu connu lui aussi, qui plus est n’évoluant pas dans l’équipe première d’Ulm, le Polonais Jeremy Sochan a, comme nous l’avons déjà dit, frappé les esprits lors de son seul match, avec 18 pts et 20 d’éval alors qu’il est né en 2003.
Autre joueur pas forcément répertorié, le Finlandais Elias Valtonen s’est distingué en ajoutant 5,0 rebonds et 3,5 passes à ses 10,8 pts pour produire 17,0 d’éval. Vient ensuite un joueur bien plus coté, le Turc Alperen Sengun, auteur de cartons mémorables avec son club en championnat et produisant 12,0 pts et 14,0 d’éval lors de ces fenêtres. Pas mal pour un joueur né en 2002. L’Estonien Kristian Kullamae est également à remarquer pour ses 16,0 pts alors que Marko Simonovic, le compère des raquettes de Filip Petrusev au Mega Soccerbet, ne marque « que » 8,8 pts mais prend 6,2 rbds pour une éval de 12,8.
Enfin, le Polonais Aleksander Balcerowski s’est lui aussi imposé dans les raquettes pour générer 11,0 d’éval (merci à ses 81,8 % d’adresse à deux-points !) alors que l’Estonien Kaspar Treier a gobé 6,5 rbds pour aller avec ses 8,8 pts pour lui aussi 11,0 d’éval. Pour finir, notons que, en moyenne, le membre de ce Top10 a joué un peu plus de 3 matchs et pratiquement 25 minutes à chaque apparition pour une moyenne de 14,3 pointes et 17,5 d’éval. Il est clair que ces dix joueurs sont des noms à retenir pour les années à venir !
Joueur | Poste | Nationalité | Club | Année naissance | Matchs | Minutes | Points | Evaluation |
Filip Petrusev | 5 | Serbie | Mega Soccerbet | 2000 | 2 | 34,1 | 24,5 | 28,5 |
Deni Avdija | 2 | Israél | Washington Wizards – NBA | 2001 | 1 | 24,0 | 21,0 | 25,0 |
Kenan Kamenjas | 5 | Bosnie | Spars | 2000 | 4 | 28,1 | 16,0 | 22,0 |
Jeremy Sochan | 2 | Pologne | Ulm | 2003 | 1 | 29,0 | 18,0 | 20,0 |
Elias Valtonen | 3 | Finlande | Tubingen | 1999 | 4 | 23,5 | 10,8 | 17,0 |
Alperen Sengun | 4 | Turquie | Besiktas | 2002 | 4 | 23,1 | 12,0 | 14,0 |
Kristian Kullamae | 1 | Estonie | Burgos | 1999 | 5 | 28,6 | 16,0 | 13,8 |
Marko Simonovic | 5 | Monténégro | Mega Soccerbet | 1999 | 6 | 20,2 | 8,8 | 12,8 |
Aleksander Balcerowski | 4 | Pologne | Gran Canaria | 2000 | 3 | 13,8 | 7,3 | 11,0 |
Kaspar Treier | 3 | Estonie | Sassari | 1999 | 4 | 21,5 | 8,8 | 11,0 |
Photos : FIBA Europe
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Ils ont été nombreux à critiquer le principe des fenêtres internationales décidées par la FIBA Monde (car elles s’appliquent à tous les continents, rappelons-le) pour les qualifications aux divers championnats continentaux. Entrechoquage de calendrier avec les compétitions de clubs, absence des joueurs de NBA et d’Euroleague sur fond, en Europe, de conflit entre la FIBA Europe et l’ECA (le promoteur de l’Euroleague), les arguments n’ont pas manqué. Pourtant, s’il est un point sur lequel ces fenêtres ont montré leur utilité, c’est bien sur la capacité d’un pays à aligner une sélection de joueurs compétitifs, même en l’absence des NBAers et de ceux évoluant dans une équipe d’Euroleague. En bref, ces fenêtres ont mis en avant les pays disposant d’un profond réservoir de joueurs, la France notamment a pu s’en féliciter. Autre avantage de ces fenêtres, elles ont permis à de nombreuses nations de permettre à leurs jeunes pousses d’effectuer (pour la plupart) leurs premiers pas avec leur sélection senior.
C’est ainsi que, entre 2020 et cette année, ils ont été pas moins de 81 joueurs nés en 1999 ou après à avoir évolué sous le maillot de leur pays dans ces fenêtres, à l’échelon européen. Un chiffre assez impressionnant : il signifie que les 32 équipes concernées en Europe par ces fenêtres, chacun a mis sur le terrain 2,5 U21 à au moins une reprise. Un chiffre qu’il faut moduler. En effet, deux pays n’en ont aligné aucun : le Danemark et…
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