Le Serbe Dimitrije Curcic de Run Repeat a réalisé un dossier statistique très complet intitulé « Un avenir sombre pour les joueurs nationaux en Euroleague ».
Dimitrije Curcic a analysé 2 634 joueurs de l’EuroLeague sur 21 saisons pour voir comment les chiffres globaux et les contributions des joueurs nationaux ont évolué ces dernières années par rapport aux premières saisons.
Ses principales conclusions sont :
- Le temps des joueurs nationaux passé sur les terrains au cours des 3 dernières saisons de l’EuroLeague a diminué de 36% par rapport aux 3 premières saisons.
- Le temps de jeu des jeunes joueurs nationaux (U26) a chuté de 66% au cours de la même période.
- Et… les équipes françaises (donc l’ASVEL) et grecques sont les seules équipes qui ont maintenu le niveau de temps de jeu des joueurs nationaux au fil des ans.
Au cours des cinq premières saisons de l’EuroLeague, 44% de toutes les minutes sur le terrain ont été accordées à des joueurs nationaux. Au cours des trois dernières saisons, ce nombre est tombé en dessous de 30% et a tendance à baisser encore.
Un petit rebond au cours des saisons 2020 et 2021 pourrait être attribué à l’indisponibilité de certains joueurs étrangers en raison de l’épidémie de COVID-19.
Les jeunes joueurs nationaux (de moins de 26 ans) ont subi une baisse encore plus marquée au cours de la même période. 27% de tout le temps de jeu disponible a été accordé à cette catégorie au cours des 3 premières années d’EL et a chuté de 63% au cours des 3 dernières années.
A l’exception de la Grèce et de la France, les équipes de tous les autres pays accordent désormais beaucoup moins de temps aux joueurs nationaux par rapport aux premières années de l’EuroLeague.
Les talents locaux de Russie, d’Israël, de Turquie et d’Italie sont confrontés à la baisse la plus spectaculaire du temps de jeu avec une diminution de plus de 50%. Par exemple, les joueurs italiens ont utilisé 39% du temps de jeu disponible jusqu’en 2003. Les 3 dernières saisons, ce nombre a chuté de 76% à à peine 9%.
Les joueurs U26 font face à une diminution du temps de jeu dans tous les pays de l’EuroLeague. L’Italie, la Russie et la Turquie n’accordent pas plus de 5% du temps de jeu aux jeunes joueurs nationaux.
7 pays sur 10 ont réduit le temps de jeu des U26 de plus de 50%.
Plus intéressant encore, seuls 5 pays ont accordé aux jeunes talents locaux plus de minutes sur le terrain qu’aux jeunes talents étrangers.
Compte tenu de la tendance à la baisse du nombre de jeunes joueurs, nous ne pouvons que nous attendre à ce que les équipes continuent de donner à l’avenir la priorité aux joueurs étrangers par rapport aux talents nationaux.
Photo: Matthew Strazel (ASVEL, Euroleague)