L’omniprésence de Boris Diaw (23 pts, 7 rbds, 7 pds) a été grandement bénéfique aux Bleus vendredi soir au Rhénus contre la Russie (victoire 75-74 après prolongation). Paradoxalement, elle pourrait poser des problèmes à l’équipe de France si celle-ci n’arrivait pas à trouver un peu plus d’alternance dans son jeu face à la Belgique aujourd’hui à Nancy (15h).
Présentation de ce quatrième match du Groupe E comptant pour les pré-éliminatoires de la Coupe du Monde 2019 en Chine avec les éclairages de Boris Diaw et Vincent Collet qui ont répondu aux sollicitations de la presse hier au Palais des Sports Jean Weille de Gentilly avant leur séance d’entraînement.
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Comme l’a expliqué Vincent Collet peu après la victoire tricolore à Strasbourg vendredi soir, l’obstacle russe était le plus gros morceau. A priori, le plus dur est donc passé pour les Bleus, invaincus de leur groupe, au moment de recevoir la Belgique, bon dernier, pour le deuxième et ultime match de cette fenêtre internationale (la prochaine se disputera en juin-juillet). Forcément, la pression pourrait un peu redescendre dans les rangs tricolores face à une opposition d’un niveau moindre. C’est sans doute là que se situe le danger principal. Une menace que le capitaine Boris Diaw a bien su cerner. Car même si la France est déjà assurée de voir le prochain tour éliminatoire, aucun match n’est à négliger.
« On connaît bien la structure de cette qualification et le fait de devoir engranger le plus de victoires possibles en vue de la deuxième phase. Si tu arrives au second tour avec quatre victoires, tu es pratiquement qualifié derrière pour la Coupe du Monde. Tous les matchs sont importants, c’est ce qu’on avait dit au début, c’est aussi pour ça qu’on avait appelé ça une »mission commando ». C’est match après match, il faut vraiment être concentré en permanence ».
L’autre danger serait « de sous-estimer cette équipe », poursuit Babac’. Dans un contexte similaire au match contre la Russie, dont on mésestimait sans doute le niveau en l’absence de l’axe Shved-Mozgov, la France ne sait pas trop à quoi s’attendre. Le match-piège par excellence. « On n’a pas encore vu le match (contre la Bosnie, également disputé vendredi), on a juste eu le temps de dormir, prendre le bus, faire la sieste et d’arriver à la salle. Bien sûr, on a fait de la vidéo, les entraîneurs ont vu le match et ont préparé des vidéos. On a commencé à en regarder une petite avant l’entraînement et on en verra une autre sur eux demain (aujourd’hui ndlr) ».
Cependant, à la différence de l’opposition de vendredi, l’équipe de France a déjà affronté la sélection belge en novembre et sait donc à quel point celle-ci peut être coriace. « On l’avait vu sur notre premier match contre eux, c’est une équipe difficile à jouer. On a frôlé la défaite puisqu’on était mal parti sur la première mi-temps (-13). C’est une équipe qui s’est aussi renforcée et qui a récupéré des joueurs de gros calibres. Il ne faudra surtout pas la sous-estimer », ajoute Boris Diaw.
Le plus beau des « Bobo »
Après son hommage appuyé envers son capitaine en conférence de presse d’après-match la veille, Vincent Collet n’a pu que réitérer hier après-midi les louanges adressées à Boris Diaw, mué en sauveur de la nation après son match exemplaire tant au niveau purement basket que mental, dans le « leadership » que le n°13 a exercé sur ses coéquipiers, les plus jeunes notamment. La France n’avait clairement pas le même visage avec et sans Boris Diaw sur le terrain et la Russie a, elle aussi, été impactée mentalement lorsque le champion NBA 2014 avec les Spurs est passé en mode « Magic Babac’ », allant jusqu’à forcer sa nature (15 lancer-francs provoqués) pour le bien de l’équipe.
« Son agressivité est montée tout au long du match jusqu’à cette prolongation, rappelle le sélectionneur. Quand il a mis ses deux paniers à 3-points, il n’en avait pas pris un seul auparavant, et là il les a pris spontanément. Il est très à l’aise dans ce groupe, il a beaucoup de poids auprès de tous les jeunes qui, je pense, l’admirent et à juste titre. Je crois que ça a de l’importance, parce qu’il a envie de les tirer vers le haut. Il sent aussi les difficultés qu’on peut avoir, il ne faut pas se mentir. Hier on aurait pu perdre. Contre la Belgique à la mi-temps du match aller, on était en grande difficulté. On est quand même sur le fil du rasoir et on a besoin de son leadership. On l’a senti face aux Russes ».
A sa manière, ce rôle de leader par l’exemple mais qui sait aussi être vocal quand il faut, lui va aujourd’hui comme un gant.
« J’essaie simplement de leur apporter le plus d’expérience possible, confie l’intéressé. Quand ils en ont besoin, ils savent qu’ils peuvent s’appuyer sur moi, me poser des questions. En terme de jeu aussi, j’essaie d’être présent pour eux. Ce sont des choses qui se font au jour le jour, de manière assez naturelle ».
Éviter la « Diawpendance »
C’est là que réside tout le paradoxe. La France du basket s’est régalée à voir son protégé, amoureux du maillot bleu comme personne, régaler le public strasbourgeois et ses coéquipiers avec sa vision du jeu et ses mains uniques. Pour autant, Vincent Collet sera le plus heureux des coachs ce soir si la France parvenait à construire sa victoire sans avoir à se reposer autant sur l’intérieur de Levallois.
« Au niveau offensif il a été une plaque tournante, j’allais dire presque de façon exagérée ». La bombe est lâché par le sélectionneur qui ne pouvait de toute façon pas nier l’évidence, justifiant cette « Diaw-dépendance » par l’urgence dans laquelle l’équipe s’est trouvée face à la Russie. « On avait tellement peu d’autres solutions qu’on avait de toute façon intérêt à faire passer la balle par lui le plus souvent possible ».
Interrogé sur la question, Boris Diaw s’est montré plus mesuré, mettant d’abord en avant « la très bonne intensité défensive » de ses coéquipiers sur l’ensemble du match.
« Tous les joueurs ont vraiment été impliqués, ce qui montre le caractère de l’équipe et la volonté qu’ils ont sur le terrain. On a eu plus de mal à trouver des solutions offensives, et c’est effectivement quelque chose qu’il faut arriver à mettre en place. Il y a pas mal de joueurs qui auront un rôle à jouer à ce niveau là ».
Face à la Belgique aujourd’hui, la mission de maintenir une menace offensive diluée dans le collectif sur 40 minutes a été compliquée par la performance XXL de Boris Diaw et contraint de fait la France à évoluer à visage découvert.
« Ça nous oblige à réfléchir et à anticiper sur ce que les Belges vont pouvoir faire. A l’aller à Anvers, il (Boris Diaw) avait systématiquement été pris à deux. Ça devrait être la même chose. Il va falloir qu’on soit performant sur ce genre de situations. Parce qu’on sait que lui sait très bien les exploiter mais il faut aussi que ses coéquipiers soient aux bons endroits et utilisent bien les ballons qu’il va ressortir. Clairement, on peut s’attendre à une adaptation des Belges d’autant qu’ils ont récupéré des joueurs extérieurs de talent qui ont été bons contre la Bosnie (19pts pour Quentin Serron, 13 pour Jonathan Tabu). Ils n’ont pas De Zeeuw, ni Boukichou et auront donc moins de joueurs à l’intérieur. Forcément, c’est une raison supplémentaire pour protéger ceux qu’ils ont. On s’attend à cette fermeture avec ces aides dans le jeu intérieur, on doit être prêt à jouer contre ça parce que contre les Russes, quand on a réussi à scorer en attaque c’est en transitant beaucoup par le jeu intérieur ».
Les bleus dans la lumière
La tâche ne s’annonce pas si facile pour Vincent Collet et son staff, surtout sur un rassemblement aussi court, mais ce groupe a les capacités mentales et techniques pour s’épanouir quand « Diaw le père » est mis au repos. Pour y parvenir, la France pourra s’appuyer sur d’autres cadres comme Charles Kahudi (31 ans), Alain Koffi (34 ans), Andrew Albicy (27 ans) ou Paul Lacombe (27 ans), également décisif en fin de match vendredi, mais espère aussi compter sur son noyau de joueurs plus jeunes. Des bleus, ou presque, pour la plupart en équipe de France A à qui on a confié une mission de la plus haute importance et qui ont encore un peu de mal.
« On l’avait déjà un peu senti aussi sur la première fenêtre ou c’était déjà un peu le cas avec des premières sélections pour certains, tempère Boris Diaw. Il s’est passé quelques mois, mais le fait de revenir c’est un peu pareil. Il faut savoir basculer entre son rôle en club et en équipe nationale, ce n’est pas forcément facile à faire. D’avoir fait un match déjà, ça va améliorer les choses comme on avait déjà pu le constater lors de la première fenêtre ».
Pour Vincent Collet qui a lui aussi observé une petite amélioration par rapport au précédent rassemblement, les raisons sont multiples, entre l’inhibition des plus jeunes qui découvrent un nouvel environnement et le poids de ces matchs où la pression mais aussi les enjeux sont pour le moins de taille.
« Dans leur discours, on entend souvent qu’ils sont au service de la sélection, qu’ils savent que d’autres vont probablement les remplacer si on se qualifie à la Coupe du Monde… C’est un discours très positif. Mais ils savent aussi que c’est quand même une grande responsabilité. C’est notre nation qui peut ne pas se qualifier à un événement majeur, ce qui n’est pas arrivé depuis quasiment 10 ans. Ils veulent réussir et ça leur met certainement une pression. Pour certains comme William Howard, c’était leur première sélection. On peut comprendre qu’on le sentait très timoré ».
Pour rester positif, on retiendra les prestations d’Elie Okobo ou d’Hugo Invernizzi qui vivaient également leurs premières sensations en sélection et qui ont su apporter à l’équipe offensivement lors de leurs passages. En espérant qu’elles soient sources d’inspiration pour les autres jeunes éléments, avec pour mot d’ordre face à des Belges qui n’auront clairement rien à perdre, un simple mais efficace : lâchez-vous !
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Comme l’a expliqué Vincent Collet peu après la victoire tricolore à Strasbourg vendredi soir, l’obstacle russe était le plus gros morceau. A priori, le plus dur est donc passé pour les Bleus, invaincus de leur groupe, au moment de recevoir la Belgique, bon dernier, pour le deuxième et ultime match de cette fenêtre internationale (la prochaine se disputera en juin-juillet). Forcément, la pression pourrait un peu redescendre dans les rangs tricolores face à une opposition d’un niveau moindre. C’est sans doute là que se situe le danger principal. Une menace que le capitaine Boris Diaw a bien su cerner. Car même si la France est déjà assurée de voir le prochain tour éliminatoire, aucun match n’est à négliger.
« On connaît bien la structure de cette qualification et le fait de devoir engranger le plus de victoires possibles en vue de la deuxième phase. Si tu arrives au second tour avec quatre victoires, tu es pratiquement qualifié derrière pour la Coupe du Monde. Tous les matchs sont importants, c’est ce qu’on avait dit au début, c’est aussi pour ça qu’on avait appelé ça une »mission commando ». C’est match après match, il faut vraiment être concentré en permanence ».
L’autre danger serait « de sous-estimer cette équipe », poursuit Babac’.
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