Le journaliste ukrainien Oleksandr Proshuta a écrit sur Medium.com, une longue diatribe au vitriol intitulé « Guerre & Basket, mes réflexions et pronostics sur mes anciens frères ». On vous partage sa conclusion :
« Maintenant, je veux dire quelque chose à nos voisins pas si chers. Notamment au niveau du basket. Voici ce que vous obtiendrez dans quelques années à venir, croyez mon expérience. J’en ai beaucoup. Et lisez-le attentivement :
- Votre monnaie est morte. Elle devra faire face à une dévaluation triple voire quadruple. Contrats en USD ou en EUR ? A oublier. Votre économie va couler.
- L’ère de la prospérité de votre basket est terminée. Peut-être que les clubs survivront. Peut-être joueront-ils un jour en FIBA Europe Cup ou dans une ligue de l’Est. Mais vous ne signerez plus jamais des Pangos, Clyburn ou Milutinov.
- Tous les joueurs qui ont des contrats avec vos clubs maintenant ne reviendront pas. N’essayez même pas.
- Même si vous parvenez à avoir de l’argent pour le basketball, ils ne viendront pas jouer dans un pays isolé, même dans un avenir lointain.
- La VTB League est morte, même s’ils essaient de vous convaincre du contraire. Enfin, elle deviendra une ligue russe sans grand sponsor. Une ligue russe de la médiocrité.
- Peut-être que certains joueurs étrangers viendront quand même, mais leur niveau sera bien moins bon qu’aujourd’hui. Vous nous demanderez de l’aide pour rechercher des joueurs de la classe moyenne de 8 000 à 10 000 dollars max mensuels, pour vous donner des informations. Nous avons tous développé des réseaux dans ce domaine au cours de ces années. Vous ne les obtiendrez plus jamais.
- Je suis certain que la Russie sera bannie des tournois sportifs officiels pour les 3 à 5 prochaines années au moins.
- Vous vous affronterez donc dans la ligue locale. Au mieux. Avec uniquement des joueurs locaux. Dans des salles vides. Parce que personne ne sera intéressé par ce « spectacle ». Enfin, les équipes de Vladivostok ou de Sakhaline affronteront les équipes de Moscou.
- 90 % de vos joueurs resteront à la maison pour toujours. Aucun club européen respecté ne signera aucun d’entre eux. Personne ne veut un désastre des relations publiques et la colère des fans.
- Certains de vos jeunes joueurs obtiendront la citoyenneté d’autres pays. En restant aux États-Unis, en se rappelant les itinéraires familiaux d’Israël, d’Allemagne ou même d’Ukraine. Les enfants veulent jouer et ne pas s’asseoir 5 ans dans l’isolement.
- Même si vous parvenez à survivre, les clubs et les équipes nationales joueront sans hymne, drapeau et sur un terrain neutre. Avec zéro support des tribunes. Avec des huées massives dans tous les pays européens (on peut peut-être exclure la Serbie).
- Je prédis que vos équipes ne joueront dans aucun tournoi international pendant les 5 prochaines années. Au moins. Comme la Yougoslavie au début des années 1990. Et lorsque l’interdiction sera levée, il vous faudra des années et des années pour récupérer.
- Cependant, je suis sûr à 95 % que je ne verrai jamais le CSKA ou tout autre club russe dans le Final Four de l’Euroleague dans les 10 prochaines années. Si l’Euroleague continue d’exister, car cette organisation devra être réformée. Au moins mieux refondée sans les personnes « honnêtes » qui ont reçu beaucoup d’argent de Gazprom directement dans leurs poches.
- Vous serez jeté hors du contexte global. Tout le monde détestera vos équipes. Et le sport cette fois ne sera pas hors de la politique, comme vous l’avez crié pendant des années.
Parce qu’il n’y a pas de place dans la communauté sportive internationale pour le pays qui a déclenché la guerre. Voilà ce que tu mérites, toi et ton pays. Et votre p***** de CSKA Moscou, avec Vatutin à la barre, si nous parlons personnellement. Et p***** de Gazprom. Il y a 8 ans, vous avez failli couler notre pays et nos sports. Parce que votre p***** de président déteste l’Ukraine et ne veut plus que notre pays existe. Existe ! Parce qu’il a lu quelque chose dans les livres d’histoire… La folie. Nous avons traversé des années de luttes. Vous essayez de nous couler une fois de plus… Mais vous allez VOUS couler ! Parce que vous l’avez mérité. En tant que nation. Alors que nous nous tiendrons debout. Gloire à l’Ukraine ! »
