Si le All-Star Game de la LNB s’est installé à Paris-Bercy, le mérite en revient en premier à Philippe Morin. Celui-ci fut consultant chez Nike France (1992-95 et 2005-12) et comme salarié responsable du sponsoring basket (1995-2001) avant de devenir Directeur Général du Paris Basket Racing (2001-03), à l’époque où le président était le pittoresque Louis Nicollin. Aujourd’hui, Philippe Morin est sur un autre projet après quelques zigzags dans sa vie que nous vous contons plus loin : l’organisation à Tain l’Hermitage, dans la Drôme, pour le 40e anniversaire de la fusion du club de Tain-Tournon, l’AGTTBC, d’un week-end qui, à la Pentecôte, du 7 au 9 juin, va mêler le basket et le vin avec comme tête d’affiche l’ancien international, Antoine Rigaudeau. Ce sera le Vin’t’age Basketball Challenge.
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Six régions viticoles ont confirmé leur participation. Parmi elles, celle de la région de Valence, en Espagne, là où Antoine Rigaudeau réside depuis sa retraite de joueur. Il est en train de monter une équipe avec des potes espagnols et parallèlement il a contacté son complice du temps de la Virtus Bologne et de Valence, l’ancien international italien Alessandro Abbio qui fait de même avec une équipe de douze joueurs italiens dont la moitié de viticulteurs.
Chaque délégation comportera jusqu’à 20 personnes avec 14 joueurs, deux coaches, deux arbitres, un dirigeant et un responsable media. Les 14 joueurs seront répartis dans deux groupes de niveau différent mais ce sera pour la même équipe. Sept joueurs seront du meilleur niveau possible de la région viticole concernée. C’est-à-dire qu’ils doivent y être nés, y habiter ou alors y avoir été formés. Donc la porte est ouverte aux joueurs de Pro A, aux internationaux, etc. Les sept autres doivent avoir au-delà de 36 ans et être issus du monde du basket, du sport, ou représentant notoire de la région. Il y a aura quatre quart-temps et ce sont les anciens qui seront sur le terrain à la fin du match. Les organisateurs feront appel à deux arbitres, un actuel de haut niveau et un ancien. Ils ont déjà eu la confirmation de la présence de Gilles Bretagne et sont actuellement en contact avec Philippe Manassero. Pareil pour les coaches. Plus un dirigeant viticulteur et l’idée c’est que celui-ci finance le déplacement car… il n’y a pas de budget et une participation de 50 euros sera demandée à chaque joueur. Le responsable media doit être sensible au basket et au vin et relatera l’évènement.
Le premier soir, il y aura une sorte d’auberge espagnole où chacun amènera son vin, son saucisson, son jambon, ses produits du terroir. Le 9, il y aura une grande soirée de gala avec trois trophées. L’un pour le vainqueur, un autre pour l’équipe la plus… vintage avec les plus beaux maillots anciens, et un troisième pour l’équipe la plus performante lors de la… troisième mi-temps en particulier si elle a recours à de bonnes chansons paillardes.
« C’est une petite salle qui fait 3-400 personnes. C’est bien qu’il y ait du public mais ce qui compte, c’est surtout d’être entre passionnés de basket. Ca sera très convivial mais aussi très sérieux. Par exemple, il est prévu dans le règlement qu’il faut que les joueurs soient sobres en arrivant sur le terrain », précise Philippe Morin.
Ce sont les règles FIBA de la saison 1979-80 -date de la fusion du club- qui seront remises au goût du jour avec par exemple pas de ligne à trois-points.
Pour financer l’évènement et assurer sa pérennité, les organisateurs ont mis en place un site de crowfunding sur la plateforme Kocoriko.
« Je me suis retrouvé sans boulot, sans voiture, sans appart… »
« Jusqu’en 2012, j’étais sur Paris avec un parcours assez atypique. Je suis parti pour prendre Le Café du Commerce au Vans (NDLR : 2 700 habitants dans l’Ardèche) avec ma femme. J’avais tout arrêté, Basketball Network (NDLR : une association pour relier des passionnés de basket entre-eux), mes réseaux. On a rénové le bar, on a mis un écran géant, on a fait des soirées basket. Greg Beugnot, Jacques Vernerey, Jean-Pierre De Vincenzi, Lucien Legrand qui habitent pas loin, etc, sont venus. Ça me faisait plaisir mais rien de plus.
L’un de mes deux garçons était basketteur et s’est inscrit dans le club, qui avait 80 licenciés et qui n’était pas structuré. Ils m’ont demandé de donner un coup de main. Je l’ai fait pour créer l’équipe sénior. A partir du bar, j’ai commencé à contacter les plus grands qui passaient dans le village. Je suis même tombé sur des pros qui venaient en vacances. De fil en aiguille, j’ai récupéré 40 joueurs dont 4-5 de plus de deux mètres. On a créé l’équipe senior qui a joué en Ardèche. On est monté la première année et on a changé de département pour aller dans le Gard. On est monté jusqu’en Région. J’envisageais au Vans de créer un évènement sur la place. J’avais réfléchis au 3×3, au 5×5. Pris par le bar et par le club, finalement je n’ai pas fait d’évènement sur les six premières années.
Suite à mon problème personnel de séparation, j’ai dû très vite partir. Jacques Vernerey m’a trouvé un contrat à Vernosc Davezieux , un club de la banlieue d’Anonnay. Je suis passé ainsi du sud au nord de l’Ardèche. Un club sympa, le président était viticulteur. J’ai passé un accord avec eux jusqu’en mai 2019. Ils m’ont demandé d’entraîner l’équipe 1 et l’équipe 2, de faire de la détection comme je l’avais fait à Paris et de réfléchir à un évènement qui pouvait donner de la notoriété au club. Le problème c’est que le président qui m’avait proposé le contrat a quitté son poste. D’autres personnes sont arrivées et ça ne s’est pas très bien passé et au bout de deux mois ils ont négocié mon départ. Je me suis retrouvé sans boulot, sans voiture car c’est le club qui m’en prêtait une, sans appart -je me suis logé dans un mobil home- et j’ai galéré pendant six mois.
J’ai retrouvé du boulot à l’ADMR, qui est une association d’aide à domicile. Je fais des ménages, j’aide des gens à ramasser le bois, etc. Mes potes de toujours m’ont dit « Philippe, tu n’as qu’une seule solution pour sortir de ton problème, c’est de te relancer dans le basket. » J’avais de gros problèmes financiers, saisie sur ma maison, j’en passe et des meilleures. Ils m’ont dit de faire un appel aux dons. Je leur ai dit que ça me gênait de demander de l’argent aux gens et que je préférais me faire connaître par un évènement que j’allais créer de toutes pièces par rapport à mon histoire.
Dans la région, il y a la passion du vin. Comme j’avais travaillé sur Basketball Network, je me suis dit que des basketteurs qui aiment le vin, il devait y en avoir un paquet. J’ai lancé le truc et c’est finalement le club de Tain Tournon qui joue en Nationale 3 qui s’est montré intéressé. La particularité c’est que Tain est dans la Drôme et Tournon dans l’Ardèche avec un pont qui les sépare. 400 licenciés. Le président David Viale est un ancien espoir de l’ASVEL. Son père était viticulteur et c’est lui qui a repris l’affaire. Il fait du très bon vin au milieu de Crozes L’Hermitage. Il m’a dit que mon idée était géniale et il s’est proposé de l’organiser à Tain. Jean-Paul Rebatet (NDLR : ancien coach de Pro A et d’équipes de France jeune), qui est de l’Hérault, à côté, l’a su, et il avait envie de revoir des amis en dehors des enterrements comme on a pu le faire avec celui d’Alain Gilles. Il m’a dit qu’il était sûr que ça allait marcher. On est parti avec zéro budget, pas d’aides de la ville, et très peu de temps. »
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Six régions viticoles ont confirmé leur participation. Parmi elles, celle de la région de Valence, en Espagne, là où Antoine Rigaudeau réside depuis sa retraite de joueur. Il est en train de monter une équipe avec des potes espagnols et parallèlement il a contacté son complice du temps de la Virtus Bologne et de Valence, l’ancien international italien Alessandro Abbio qui fait de même avec une équipe de douze joueurs italiens dont la moitié de viticulteurs.
Chaque délégation comportera jusqu’à 20 personnes avec 14 joueurs, deux coaches, deux arbitres, un dirigeant et un responsable media. Les 14 joueurs seront répartis dans deux groupes de niveau différent mais ce sera pour la même équipe. Sept joueurs seront du meilleur niveau possible de la région viticole concernée. C’est-à-dire qu’ils doivent y être nés, y habiter ou alors y avoir été formés. Donc la porte est ouverte aux joueurs de Pro A, aux internationaux, etc. Les sept autres doivent avoir au-delà de 36 ans et être issus du monde du basket, du sport, ou représentant notoire de la région. Il y a aura quatre quart-temps et ce sont les anciens qui seront sur le terrain à la fin du match. Les organisateurs feront appel à deux arbitres, un actuel de haut niveau et un ancien. Ils ont déjà eu la confirmation de la présence de Gilles Bretagne et sont actuellement en contact avec Philippe Manassero. Pareil pour les coaches. Plus un dirigeant viticulteur et l’idée c’est que celui-ci finance le déplacement car… il n’y a pas de budget et une participation de 50 euros sera demandée à chaque joueur. Le responsable media doit être sensible au basket et au vin et relatera l’évènement.
Le premier soir, il y aura une sorte d’auberge espagnole où chacun amènera son vin, son saucisson, son jambon, ses produits du terroir. Le 9, il y aura une grande soirée de gala avec trois trophées. L’un pour le vainqueur, un autre pour l’équipe la plus… vintage avec les plus beaux maillots anciens, et un troisième pour l’équipe la plus performante lors de la… troisième mi-temps en particulier si elle a recours à de bonnes chansons paillardes.
« C’est une petite salle qui fait 3-400 personnes. C’est bien qu’il y ait du public mais ce qui compte, c’est surtout d’être entre passionnés de basket. Ca sera très convivial mais aussi très sérieux. Par exemple, il est prévu dans le règlement qu’il faut que les joueurs soient sobres en arrivant sur le terrain », précise Philippe Morin.
Ce sont les règles FIBA de la saison 1979-80 -date de la fusion du club- qui seront remises au goût du jour avec par exemple pas de ligne à trois-points.
Pour financer l’évènement et assurer sa pérennité, les organisateurs ont mis en place un site de crowfunding sur la plateforme Kocoriko.
« Je me suis retrouvé sans boulot, sans voiture, sans appart… »
« Jusqu’en 2012, j’étais sur Paris avec un parcours assez atypique. Je suis parti pour prendre Le Café du Commerce au Vans (NDLR : 2 700 habitants dans l’Ardèche) avec ma femme. J’avais tout arrêté, Basketball Network (NDLR : une association pour relier des passionnés de basket entre-eux), mes réseaux. On a rénové le bar, on a mis un écran géant, on a fait des soirées basket. Greg Beugnot, Jacques Vernerey, Jean-Pierre De Vincenzi, Lucien Legrand qui habitent pas loin, etc, sont venus.
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