Le Tango Bourges Basket ne s'est pas qualifié pour le Final Four de l'Euroleague pour la 11e fois. Comme lors du Match 1, les Françaises se sont inclinées sèchement lors du Match 3 du quart-de-finale contre Mersin, en Turquie (91-63).
Ce n'est évidemment pas l'absence de la meneuse Pauline Astier, malade, même si cela a limité la rotation des Tango à 8 joueuses, ni un déplacement éprouvant, ni encore le public turc, très paisible, qui explique ce débours mais bien davantage la puissance de la légion étrangère de Mersin. Un chiffre est parlant : les Turques de naissance -Quanitra Hollingsworth est évidemment une naturalisée- n'ont marqué aucun point pendant trois quart-temps. Goksen Fitik en a inscrit cinq et Sinem Atas trois alors que tout était depuis longtemps joué. Et dans ce groupe, Mersin dispose d'un diamant de valeur mondiale : l'Américaine Chelsea Gray qui a été l'exécutrice des hautes oeuvres avec 27 points, 9 passes et 7 rebonds pour 35 d'évaluation.
Malgré plusieurs blessures, le Tango Bourges Basket aura tout donné dans cette Euroleague 2022-23. Il n'a tout simplement pas fait le poids contre Mersin. Une question de budget.
Un très bon départ
Les Tango ont effectué un départ parfait avec un jeu très collectif, alors que les Turques paraissaient peu agressives et tiraient exagérément de loin sans réussite. C'est ainsi que Bourges a mené 3-12 après un peu plus de quatre minutes de jeu. Ca n'a pas duré. Le coach espagnol Roberto Iniguez a piqué une grosse colère et ses joueuses ont rectifié le tir dans tous les sens du mot. Avec un 9-0, Mersin est passé devant à 15-12. Heureusement, les filles d'Olivier Lafargue ont retrouvé leurs esprits pour ne concéder qu'un seul point (19-18) à la fin du quart-temps initial.
Chelsea Grey Superwoman
C'est dans la deuxième tranche de dix minutes que tout a basculé. La défense des turco-américaines était impactante et les Tango avaient de plus en plus de mal à avoir accès à leur panier. Yvonne Anderson n'était pas à son meilleur (4 points à 1/5 à la mi-temps) et il n'y avait pas assez d'actions tranchantes comme celle que Laétitia Guapo a fait à un moment récupérant en sus un lancer-franc... non transformé. Mersin s'échappait à 28-21 avec 17 points de la paire Hayes-Gray.
Ce n'était pas non plus le moment de rater deux lancers-francs comme l'a fait Sarah Michel, alors que l'arrière Chelsea Gray (1,80 m, 30 ans) était la superwoman de cette mi-temps avec une capacité formidable de se débrouiller seule une fois la balle en main pour driver ou shooter de loin. Son bilan chiffré en un peu plus de 18 minutes : 19 points à 8/13, 6 passes et 5 rebonds pour 25 d'évaluation . Pas étonnant de la part d'une championne olympique à Tokyo, 4 fois All-Star WNBA et MVP de la finale en 2022. C'est ainsi que Mersin a eu 14 points d'avance à 39-25 puis 15 à 46-31 juste avant la mi-temps. Ca sentait déjà fortement le roussi.
Long, très long
A l'inverse du premier quart-temps, Bourges a fait un début de troisième catastrophique, ce qui a amené de suite Mersin à une avance encore plus confortable (52-33). Les Tango ont tenté de se ressaisir, en profitant éventuellement des quatre fautes de Tiffany Hayes, mais il aurait fallu une réussite parfaite en attaque pour amorcer un vrai retour... et ce n'était pas le cas. Au contraire. Les Berruyères étaient totalement déboussolées : 61-39, 69-46 (30e), 76-50. Avouons le, le temps était long, très long. Les Berruyères étaient dans les cordes et les joueuses de Mersin continuaient de leur donner des coups. Trente points d'écart (82-52) à cinq minutes de la fin. Et donc juste un peu moins au coup de trompe final.
Le Final Four se tiendra les 14 et 16 avril.
La boxscore est ICI.
Photo : Laétitia Guapo (FIBA)