Comme les U20 en garçons et en filles, les U16 féminines ont été sacrées championnes d'Europe en s'imposant à l'Espagne (63-67) concluant ainsi un été somptueux pour les équipes de France de jeunes.
C'est la cinquième fois que les Bleuettes sont championnes d'Europe après 2001, 2007, 2017, et 2022 et la deuxième fois de suite qu'elles battent l'Espagne en finale. C'est d'autant plus savoureux.
Les Françaises ont su contenir l'athlétique Sara Okeke (1,93m, 13 points à 6/7 aux tirs et 6 rebonds) et surtout elles n'ont jamais paniquées quand elles ont été deux fois menées d'une dizaine de points et quand elles se sont retrouvés sur la ligne des lancers-francs dans les moments décisifs.
Il faut bien entendu retenir la prestation de Ainhoa Risacher (15 points à 7/12 aux tirs), élue MVP du tournoi, digne soeur de Zaccharie et fille de Stéphane, et de Lyliana Fontcha en double double (15 points et 13 rebonds), mais comment ne pas accorder une mention spéciale à Emma Broliron. Cette petite puce d'1,64 m selon la fédé, au culot monstre, et au maniement de balle et au sang froid exceptionnels, a joué 27 minutes pour 9 points et 7 passes alors qu'elle n'a que... 14 ans puisqu'elle est née le 4 décembre 2008. C'est du jamais vu.
Un départ très poussif
D'entrée les Françaises ont eu un mal fou à trouver des ouvertures dans la défense espagnole ce qui entraînait des shoots forcés. De plus, les Espagnoles imposaient la loi au rebond (11 à 5 dans le premier quart-temps), si bien que les Bleuettes se retrouvaient larguées à 6-15 au bout de six minutes et à 10-21 au terme du quart-temps initial.
La pression défensive des Espagnoles à tous les postes était impressionnante. Et elles avaient le don de piquer des ballons dans les mains des Françaises. En augmentant elles aussi leur intensité défensive et en trouvant des solutions à l'intérieur, celles-ci revenaient toutefois une première fois à 25-19. Et puis, alors qu'elles se retrouvaient de nouveau en mauvaise posture (19-31), les filles d'Arnaud Guppillotte recollaient les morceaux avec Emma Broliron à la mène, Lyliana Fontcha solide à l'intérieur et Ainhoa Risacher à la conclusion (9 points à 4/6 aux tirs en 17 minutes) pour finir à 31-33 à la mi-temps. Les Espagnoles venaient de commettre une 12e perte de balle dans ces 20 premières minutes.
Photo : Ainhoa Risacher (FFBB)
Des nerfs en acier
Malheureusement, les Françaises prenaient un départ de deuxième mi-temps encore pire que pour la première, encaissant un 0-9 en 1'47 pour atterrir à 33-42. Un temps-mort de leur coach remettait les idées au clair au point que ce sont les Espagnoles qui se retrouvaient en souffrance. Quel retournement de situation : les Bleuettes passaient en tête à 45-42 (26e) sur un 2+1 de Kiara Leno. On trouvait Emma Broliron dans la plupart des actions positives des Françaises des deux côtés du terrain. La France conservait le lead jusqu'au bout du 3e quart-temps : 50-47.
La pivot du Pole France Lyliana Fontcha (1,92 m) effectuait un immense boulot à l'intérieur, mais les Espagnoles ne lâchaient pas le morceau (pas le genre !) et Sara Okeke faisait admirer ses qualités athlétiques. Les Espagnoles repassaient en tête à 60-58. La fatigue se faisait sentir dans les deux camps. Un trois-points de Leno sur une passe de Broliron donnait le moral à toute l'équipe.
Le suspense était à son comble. Tous les shoots étaient hors de la cible. De loin, de près, y compris deux lancers-francs de Sara Okeke. Un peu plus tard, Leyre Urdiain craquait aussi sur la ligne en en loupant 2 sur 3 alors qu'elle pouvait encore relancer son équipe. Ce n'était ni le cas que Emma Broliron et Justine Loubens qui convertissaient leurs quatre essais. Ces petites ont des nerfs TRES solides. Elles ont réalisé un exploit mémorable.
Le classement final :
1 - France
2- Espagne
3- Italie
4- Finlande
5- Croatie
6- Pologne
7- Serbie
8- Hongrie
9- Belgique
10- Slovénie
11- Lettonie
12- Israël
13- Grèce
14- République tchèque
15 - Turquie
16 - Portugal
La boxscore est ICI.
Photo : Emma Broliron (FIBA)