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Après un sans-faute (8 victoires) et en repoussant la Serbie en finale ce dimanche 10 septembre à Manille (83-77), l'Allemagne inscrit pour la première fois son nom sur le trophée de la Coupe du monde.

L'Allemagne, qui contrairement à la France et l'Espagne, ne brille pas spécialement dans les compétitions de jeune en Europe (2 médailles de bronze en U20 et 1 en U18 sur les 20 dernières années), a réussi à se constituer une équipe extrêmement complémentaire avec quatre NBAers (les frères Wagner, Daniel Theis et Dennis Schröder) complétée par de solides joueurs d'Euroleague, la plupart arrivant à maturité. On s'aperçoit avec du recul que les Bleus ont eu beaucoup de réussite pour les devancer à l'Euro 2022 à Berlin.

Dans une finale peu spectaculaire mais où il fallait défendre pour compenser ses temps faibles en attaque, l'Allemagne a tenu bon autour du trio Dennis Schröder (28 points à 9/17), qui a eu les ballons chauds dans le money time, Frantz Wagner (19 points, 7 rebonds) et Johannes Voigtmann (12 points, 8 rebonds).

Ce n'est pas une surprise de voir les Allemands sur la plus haute marche du podium comme à l'Euro 93, mais ils n'étaient tout de même pas favoris avant la compétition et c'est leur constance, leur solidité mentale, qui leur a permis d'aller jusqu'au bout en passant sur le ventre des Américains en demi-finale.

La Serbie n'a donc pas réussi à imiter la Yougoslavie qui avait fait main basse sur le trophée à cinq reprises (1970, 1978, 1990, 1998 et 2002), mais coach Pesic a réussi à bâtir une solide équipe alors que, faut-il le rappeler, elle était privée de son MVP de la NBA, Nikola Jokic, de la star de l'Euroleague, Vasilije Milicic et encore de Boban Marjanovic, Nemanja Nedovic, Nikola Kalinic et Vladimir Lucic.

Bogdan Bogdanovic (17 points) a semblé longtemps pouvoir la mener à la victoire, mais il s'est éteint dans le money time et Aleksa Avramovic (21 points) n'a pas réussi à lui seul à dérégler la défense allemande.



Ognjen Dobric out

La Serbie démarrait au mieux cette finale (5-0) jusqu'au moment où Ognjen Dobric se blessait à la cheville au bout de seulement deux minutes. L'avantage au score naviguait d'un camp à l'autre dans ce premier quart-temps. Dennis Schröder était bien cadenassé. Grâce à Vanja Marinkovic et Nicolas Jovic (16 points au tandem), onze points de son banc, aussi à deux paniers heureux avec le concours de la planche, la Serbie se retrouvait en tête après dix minutes à 26-23.

Un duel Bogdanovic-Schröder

Le momentum du début de la seconde période était pour un court moment allemand et c'est un autre ancien NBAer, désormais au Bayern Munich, Isaac Bonga, qui montrait son hyper activité. Seulement, Bogdan Bogdanovic (15 points avec un 3/4 à trois-points) aux mille facettes offensives avec un geste d'une pureté absolue plantait les paniers à longue distance comme en drive. La Serbie avait cinq points de marge à la 16e minute (42-38). Cependant, les dernières minutes du quart-temps ont été marquées par Dennis Schröder (14 points dont deux paniers primés et un dunk), ce qui explique que les deux équipes regagnaient les vestiaires avec un total de points identique : 47.

Johannes Voigtmann (FIBA)

Une avance de 12 points pour l'Allemagne à la 30e minute

Les deux équipes étaient à la recherche d'un second souffle. Johannes Voigtmann était épatant sous les deux cercles mais chaque panier était acquis dans la souffrance. Pas de séquences euphoriques. un différent entre Schröder et Aleksa Avramovic mettait un peu de sel. Dennis Schröder démontrait tout son savoir-faire et sur un contre et un coast to coast de Isaa Bonga, ponctuée d'une faute technique de Nikola Milutinov, puis d'un panier seul sous le cercle de Moritz Wagner sur une passe aux petits oignons de Johannes Voigtmann, l'Allemagne creusait l'écart : 53-64 (29e).

Après un 0-9, Marko Guduric mettait fin à la panne sèche des Serbes (10 points dans le quart-temps) avec deux lancers-francs, mais suite à un panier primé de Frantz Wagner, les Allemands avaient 12 points d'avance (57-69) pour attaquer le dernier quart-temps.



Dennis Schröder dans le moneytime

Les Serbes jetaient toutes leurs forces dans la bataille et cela leur réussissait. Les Allemands manquaient un paquet d'occasions, Daniel Theis était dans les choux, et Aleksa Avramovic, dans la zone, ramenait ses troupes à 69-73. Ce sont les défenses qui dictaient leur loi. C'était aussi l'immensité de l'enjeu qui faisait tomber l'adresse des deux équipes.

Les Serbes ne parvenaient pas à revenir à la hauteur des Allemands, et au contraire, ceux-ci se redonnaient une bonne bouffée d'oxygène : 69-78 à 2'07. Aleksa Avramovic ne voulait rien savoir, le voilà qui plantait un trois-points et obtenait trois lancers. 75-78. Et le point guard du Partizan Belgrade levait les bras pour exciter les supporters serbes.

1'21 à jouer. Isaac Bonga se faisait piquer la balle mais Marko Guduric ratait son essai dans le corner. C'est Dennis Schröder qui a eu le dernier mot, en prenant de vitesse Aleksa Avramovic en un-contre-un et en convertissant deux lancers.

Wunderbach !

La boxscore est ICI.

Photo : Dennis Schröder (FIBA)

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