La France honorait son patrimoine ce week-end et ouvrant au public le plus beaux de ses monuments historiques. Les Bleus ont honoré le leur pour le premier match sur leur sol depuis l’annonce de la retraite de leur désormais ex-capitaine, Boris Diaw. En s’imposant avec la manière 83-67 à la Sud de France Arena de Montpellier face aux Finlandais pour la 8e journée de la phase qualificative à la Coupe du Monde 2019, les hommes de Vincent Collet ont dignement célébré la mémoire de « Babac » (115 d’évaluation collective, 26 passes décisives, 5 balles perdues en première mi-temps sur 13 au total).
Les coéquipiers de Matthias Lessort (13 points, 5 rebonds et 4 passes) ont aussi profité de ce second match des fenêtres internationales, trois jours après une défaite malvenue en Bulgarie (74-68), pour tourner cette glorieuse page de l’histoire du basket français, et redéfinir les priorités autour de deux des cadres présents, (Nando De Colo et Nicolas Batum) qui n’ont (presque) pas eu à forcer leur talent pour faire la différence, car étant parfaitement épaulés par le reste du groupe.
Tambour battant
L’entame de match en Bulgarie n’avait pas plu à Vincent Collet (26 points encaissés au premier quart). Face aux Finlandais, il avait donc composé un cinq majeur inédit avec Charles Kahudi et Matthias Lessort pour épauler Andrew Albicy, Nicolas Batum et Nando De Colo.
Si ce dernier a manqué son début de match avec une perte de balle sur la première possession puis un vilain coup reçu au nez, l’ailier des Hornets a fait le nécessaire pour mettre les siens sur les bons rails, avec six points mais aussi deux passes décisives au premier quart, à destination de Charles Kahudi notamment, l’autre satisfaction de ce premier acte. En défense, les Bleus enchaînent les bonnes séquences et voient Paul Lacombe et Jonathan Rousselle terminer le boulot pour mener 25-13 après 10 minutes. Chacun dans leur style, agressif vers le cercle pour le premier, d’un tir lointain au buzzer pour le second.
+26 à la mi-temps
L’avance est confortable mais la France maintient sa pression. L’entame a eu cet effet bénéfique de redonner de la confiance à tout un groupe qui a ensuite pu dérouler son jeu sans accroc. Un basket dont l’impact défensif est la clé pour générer du jeu de transition et qui sait aussi s’appuyer sur son avantage de taille pour faire la différence. En bons leaders, De Colo et Batum s’attellent donc à accentuer l’écart, Nando servant Nico pour porter la marque à 39-17. Même s’il n’a pas été ménagé par les coudes finlandais, le leader du CSKA n’est pas en reste en inscrivant son premier panier du match, d’un trois points ouvert à l’aile (44-19).
Pour ce qui est de l’avantage de taille, après Vincent Poirier, c’est Matthias Lessort qui a pris le relais pour conclure la mi-temps de deux paniers précieux dont un au buzzer du second quart-temps (50-24). La meilleure façon de répondre au poster que lui avait infligé Alex Murphy quelques instants plus tôt.
Fausse alerte
Les Finlandais donnent leurs dernières forces dans la bataille dès la reprise en artillant plus que jamais à 3 points pour tenter de revenir sous les 20 points. Les Bleus sont dans un faux-rythme, et la blessure à la hanche de Nicolas Batum qui le contraint à sortir, n’arrangent en rien leurs affaires. Face à l’adresse extérieure finlandaise, la France peut opposer sa domination à l’intérieur. Ainsi, Matthias Lessort, Vincent Poirier (et même Edwin Jackson en deux temps) maintiennent le cap (67-51).
Le bouquet final
Le retour des Finlandais à -11 contraindra tout de même Nicolas Batum à revenir sur le terrain. Il aura alors fallu un éclair de génie signée Paul Lacombe pour repousser les assauts adverses, sur un coast-to-coast éclair. Matthis Lessort au dunk, Nando De Colo à mi-distance puis Nicolas Batum par deux paniers à trois points achèveront définitivement les espoirs de la Finlande (83-67).
« Après la défaite en Bulgarie, mon groupe voulait faire bien mieux ce soir. On a commencé le match avec de bonnes intentions, avec une défense excellente. On les a gênés à chaque fois, ils ont eu très peu de tirs ouverts. En attaque, on a aussi joué avec du rythme même si on a eu un peu plus de difficultés en deuxième mi-temps. On a un peu levé le pied, la fatigue a joué aussi, mais la Finlande s’est également adaptée. Les Finlandais ont mieux joué, ils ont été plus intelligents, en switchant, mais on a fait un bon boulot en restant dans le match et assurer l’essentiel », a expliqué Vincent Collet après la rencontre.
Les prochaines fenêtres internationales sont fixées le 30 novembre et le 3 décembre. La France, qui évoluera encore dans une nouvelle configuration, se rendra en République Tchèque, 2e du groupe, puis recevra la Bulgarie à Limoges, pour la revanche. Une victoire suffira pour assurer la qualification.
La boxscore est ici.
Photos: Nicolas Batum et Charles Kahudi (FIBA)