Après un break de quelques jours, les joueuses de l’équipe de France ont pris le chemin de l’Alsace et de Mulhouse pour le dernier acte de leurs matches de préparation. Quatre sont au programme (2 fois l’Italie, la Suède et la Turquie-), de mardi à dimanche. La coach Valérie Garnier fait le point à un peu plus de deux semaines de l’ouverture de l’EuroBasket à Strasbourg, prévu le 17 juin.
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Vous avez déclaré que la sélection des 12 joueuses pour l’Euro aura lieu en principe après les deux matches contre l’Italie. S’agit-il pour vous du moment le plus difficile de votre métier d’entraîneur et comment sont averties les joueuses, individuellement ou en groupe ?
Pour moi, c’est la chose la plus difficile à faire par rapport à l’engagement des joueuses, il n’y a rien de très fort à leur reprocher. C’est juste des choix d’entraîneur par rapport à la constitution d’une équipe, qui est liée à la complémentarité des joueuses, bien sûr aussi aux performances, mais ça ne veut pas dire que la joueuse qui va sortir a été moins engagée. C’est un crève-cœur car l’engagement de toutes est vraiment formidable. L’idée est de faire les deux derniers matches, la Suède et la Turquie, en configuration type pour l’Euro. J’essaye effectivement de les voir avant, leur expliquer le pourquoi du choix, de leur laisser aussi la parole, et surtout de les garder concernées car la campagne cette année va être très longue et bien sûr, il peut se passer plein de choses.
Ça veut dire, par exemple, que celles qui ne seront pas retenues dans les douze n’auront pas le droit de prendre de vacances ?
(Sourire) Je ne sais pas, mais cette année c’est vraiment particulier. Comme c’est inédit, je ne sais pas comment on va sortir impacté de l’Euro. C’est pourquoi il y a ce groupe France qui est assez large. Je suis en train de préparer une liste de 24 noms, qui ne sort pas mais qui est prévu pour la FIBA, pour l’Euro et les JO. J’aime à dire que je peux piocher dans cette liste. Après, j’ai démarré à 14 donc les 14 sont concernées. Bien sûr qu’elles vont pouvoir se reposer, mais je vais leur dire de se tenir un peu en forme car je ne sais pas ce qui va se passer. Je vais peut-être être amenée à en rappeler une… La composition de l’équipe est pour l’Euro et Jacky Commères (NDLR : le directeur des équipes de France) s’est déjà exprimé là-dessus : après les cartes peuvent être rebattues et il peut se passer des changements. On n’est pas à l’abri de la COVID, des blessures, des gens trop impactés. On fait un peu au jour le jour comme tout le monde.
« (Marine Johannes) Elle a pris une ampleur physique, elle a travaillé physiquement et ça se voit »
Comment se passe l’intégration de Gabby Williams et aviez-vous déjà eu une joueuse aussi impactante qu’elle sur le plan défensif ?
Oui, on a des joueuses impactantes. Au même poste, Diandra Tchatchouang a une mission toujours très défensive. Quand on voit la présence d’Olivia Epoupa et même d’Alix Duchet, on a des gens qui peuvent mettre la note défensive. Mais Gabby n’a pas été élue meilleur défenseur (NDLR : d’Euroleague) pour rien. Quand je l’ai appelée, je lui ai demandé comment elle se définit. Elle m’a dit « moi, c’est défense, rebond et breaker très rapidement vers l’avant. » Je lui avais répondu que ça tombait bien car c’est ce qu’on essaye de faire. J’avais dit la même chose de Bria (Hartley) : Gabby on a l’impression qu’elle est là depuis toujours. Elle parle français, certaines joueuses avaient joué avec elle (NDLR : Diandra Tchatchouang et Alix Duchet) et m’avaient assurée de son intégration parfaite car elle connaissait la personne. Quand j’en avais appelé à d’autres, elles savaient par ces mêmes personnes, qu’elle avait des valeurs qui nous correspondaient. D’un point de vue humain, ça a été vraiment très, très facile. D’un point de vue basket aussi, c’est une bonne joueuse. Il n’y a pas de problèmes sur l’intégration de Gabby, qui je pense se sent bien dans ce groupe, elle l’a dit. Elle a revendiqué le fait que ça lui plaisait et que c’est un objectif pour elle. Maintenant, il faut voir. C’était une première, elle s’est comportée de la meilleure des façons et il faut voir si elle peut rééditer ce genre de performance et avancer un peu avec elle dans le projet car c’est aussi une nouvelle équipe pour elle.
Qu’attendez-vous de Marine Johannes sur cet Euro ?
Marine est quelqu’un qui grandit tous les jours. Elle a pris une ampleur physique, elle a travaillé physiquement et ça se voit. Elle est beaucoup plus en place défensivement. Pour avoir revu les matches et l’avoir vu à l’entraînement aujourd’hui, elle a une mobilité d’appui, elle se tourne vers la défense. Elle a compris qu’à très haut niveau, il faut être performante des deux côtés du terrain. Au même titre que les autres, ça volonté est de donner le meilleur d’elle-même. Son leadership s’inscrit dans ce qu’elle peut créer pour elle et les autres. Il y a beaucoup de monde qui peut faire des choses dans cette équipe de France et ce qui me plaît, pour avoir fait des entretiens -ce soir, on va se voir encore toutes ensemble-, c’est qu’elles ont compris que l’important c’est l’équipe. On a vu que même en ayant trois joueuses importantes sur le banc, on peut performer avec cette équipe. Tout le monde peut jouer dans cette équipe. J’attends bien sûr de Marine ce qu’elle est, c’est-à-dire qu’elle est là pour créer pour les autres et pour elle. C’est quelqu’un qui peut faire basculer.
Peut-on tirer des conclusions des premiers matches de préparation, dont la large victoire sur l’Espagne, et aussi la courte de la Belgique sur la Serbie, ou s’il faut se méfier de tout ça car c’est le début de la préparation et les équipes n’utilisent parfois pas toutes leurs joueuses. Il faut peut-être attendre la fin de la prépa pour avoir une idée des forces en présence ?
Vous avez répondu à la question. C’est un début de préparation, les gens sont à un niveau de préparation différent, il y a effectivement des équipes qui sont incomplètes. L’enseignement que je peux tirer de ces deux matches contre l’Espagne, c’est que l’on est sur la bonne voie, au niveau de l’état d’esprit, de la dynamique, de l’intensité physique. Les joueuses ont l’habitude de jouer ensemble, elles ne se cherchent pas, il y a des signaux qui sont très intéressants. Après, tirer des conclusions sur le futur et la compétition, ça ne nous intéresse pas, et je parle aussi au nom des joueuses. En plus, ça nous met aussi dans une situation de favori et on n’a pas toujours l’habitude de ça. Si on est dans une situation de favori, ça veut dire aussi que toutes les équipes qui vont nous jouer vont vouloir faire le match contre la France. On reste centré sur notre travail et on va certainement faire les deux matches de l’Italie à l’aveugle, c’est-à-dire que bien sûr, on va donner des consignes défensives avec la connaissance des joueuses italiennes, on va donner des fiches sur elles, mais on ne va pas rentrer dans les mouvements, on sait que l’on veut les impacter physiquement, on sait que l’on veut courir vers l’avant, être agressives, plus précises dans notre pose d’écran, dans nos relations intérieures-extérieures.
Tout le monde va-t-il bien sur le plan de la santé ?
Oui. Ce sont des athlètes de haut niveau, donc il y a des petites choses qu’il faut parfois surveiller. Il y a un staff médical très compétent et à disposition. On surveille tout le monde en étant en alerte à la moindre chose. S’il y a un doute, je préfère qu’une joueuse ne joue pas, ne s’entraîne pas, qu’on la prenne en charge médicalement. Après une saison complète, on n’est pas à une heure et demie d’entraînement près. Là, il y a deux matches de suite, peut-être que certaines ne devront en faire qu’un. Je suis toujours à l’écoute de mon staff médical.
LE PROGRAMME A MULHOUSE:
Vendredi 28 mai | Début du stage | Mulhouse |
Mardi 1er juin à 18h15 | France-Italie | Mulhouse – Palais des Sports |
Mercredi 2 juin à 18h30 | France-Italie | Mulhouse – Palais des Sports |
Vendredi 4 juin à 18h30 | Suède-Turquie | Mulhouse – Palais des Sports |
Samedi 5 juin à 18h30 | France-Suède | Mulhouse – Palais des Sports |
Dimanche 6 juin à 17h00 | France-Turquie | Mulhouse – Palais des Sports |
Tous les matches sont retransmis sur Sport en France.
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Vous avez déclaré que la sélection des 12 joueuses pour l’Euro aura lieu en principe après les deux matches contre l’Italie. S’agit-il pour vous du moment le plus difficile de votre métier d’entraîneur et comment sont averties les joueuses, individuellement ou en groupe ?
Pour moi, c’est la chose la plus difficile à faire par rapport à l’engagement des joueuses, il n’y a rien de très fort à leur reprocher. C’est juste des choix d’entraîneur par rapport à la constitution d’une équipe, qui est liée à la complémentarité des joueuses, bien sûr aussi aux performances, mais ça ne veut pas dire que la joueuse qui va sortir a été moins engagée. C’est un crève-cœur car l’engagement de toutes est vraiment formidable. L’idée est de faire les deux derniers matches, la Suède et la Turquie, en configuration type pour l’Euro. J’essaye effectivement de les voir avant, leur expliquer le pourquoi du choix, de leur laisser aussi la parole, et surtout de les garder concernées car la campagne cette année va être très longue et bien sûr, il peut se passer plein de choses.
Ça veut dire, par exemple, que celles qui ne seront pas retenues dans les douze n’auront pas le droit de prendre de vacances ?
(Sourire) Je ne sais pas, mais cette année c’est vraiment particulier. Comme c’est inédit, je ne sais pas comment on va sortir impacté de l’Euro. C’est pourquoi il y a ce groupe France qui est assez large. Je suis en train de préparer une liste de 24 noms, qui ne sort pas mais qui est prévu pour la FIBA, pour l’Euro et les JO. J’aime à dire que je peux piocher dans cette liste. Après, j’ai démarré à 14 donc les 14 sont concernées. Bien sûr qu’elles vont pouvoir se reposer, mais je vais leur dire de se tenir un peu en forme car je ne sais pas ce qui va se passer. Je vais peut-être être amenée à en rappeler une… La composition
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Photo d’ouverture: Helena Ciak (FIBA)