Par masochisme, voici dans sa version grecque la plus formidable remontada jamais observée aux dépends de l’équipe de France. C’était lors de la demi-finale de l’Euro 2005 à Belgrade. Face aux Grecs, bien sûr, de coach Panayotis Yannakis.
A 47 secondes de la fin, sur une passe en contre-attaque de Tony Parker, Boris Diaw, qui fut excellent tout au long du tournoi (13,7 points, 5,3 rebonds, 3,4 passes, 1,3 contre) dunke. La France mène 62-55. Il reste 47 secondes. Le reste est apocalyptique.
Trois lancers sont marqués par Nikolaos Zizis sur une faute, la cinquième, de Mickaël Gelabale.
Sur l’attaque suivante, ce même Zizis fait faute sur Tony Parker… qui rate ses deux lancers.
Theodoros Papaloukas remonte la balle mais il ne peut que la jeter contre la planche et se voit siffler une reprise de dribble. Seulement sur la remise en jeu, les Bleus perdent le ballon orange. Lazaros Papadopoulous déborde Florent Pietrus. 62-60.
De nouveau faute sur Tony Parker, qui cette fois met ses deux lancers. 26 secondes à jouer.
Papaloukas rejoue Parker en un-contre-un et ce vieux renard l’embobine à sa façon, en douceur. 64-62.
Cette fois, c’est Antoine Rigaudeau qui remonte la balle. Les Grecs n’ont pas d’autres solutions que le bousculer. Deux lancers. Rigaudeau loupe son premier essai et met le second. 65-62.
Boris Diaw, si jeune sur les images, fait la moue car il vient de faire faute aussitôt la balle remise en jeu sur Papaloukas ce qui est évidemment une très mauvaise option. Le Grec se fait justice par deux fois. 65-64.
Remise en jeu de Boris Diaw. Balle à Rigaudeau. Faute de Papaloukas. Et cette formidable mécanique aux lancers qu’est Rigaudeau manque sa première tentative. Trop longue. Et réussit la deuxième.
Les Grecs ont 11 secondes pour construire leur dernière offensive. Zizis remonte la balle, pénètre, se retourne et file la balle à Dimitrios Diamantidis qui est tranquille derrière la ligne à trois-points. Parker ne peut l’empêcher d’armer. De sa main gauche magique, le Diamant Grec envoie la balle dans le filet.
Les Français refont la remise en jeu, Antoine Rigaudeau a la balle, fait au plus vite, mais cette fois les Grecs se gardent bien de faire faute et au contraire coincent le Français au niveau du rond central… Terminé.
66-67. Les Français se sont fait grékifier.
Les Grecs seront champions d’Europe. La France se contentera de la médaille de bronze en pulvérisant l’Espagne (98-68) dans un match qui sera le dernier d’Antoine Rigaudeau.
Mais quel gâchis!
Photo: le shoot de la gagne de Dimitrios Diamantidis (FIBA Europe)