Le 8 novembre 1986 à Milan s’est déroulé le match qui a changé l’histoire du basket-ball italien et de l’Olimpia Milano. La nuit où l’entraîneur du Tracer, l’Américain Dan Peterson, et son trio légendaire Mike D’Antoni, Dino Meneghin et Bob Mc Adoo ont reversé un écart de 31 points subi au match aller en allant s’imposer au PalaTrassurdi (83-49) contre l’Aris Salonique et ainsi se qualifier pour la phase finale de la Coupe des champions qu’ils remporteront à la fin de la saison.
Aujourd’hui, il est impossible de vraiment faire le distinguo entre légende et réalité, en particulier pour les plus jeunes qui n’ont pas vécu ces années et le basket de l’époque. Le scouting n’existait pas et on ne connaissait que très peu de choses sur les équipes étrangères et leurs joueurs. Il n’y avait pas de matchs télévisés en Italie et seuls les experts savaient qui était exactement Nikos Galis, la star de l’Aris et de l’équipe de Grèce.
Milan, à cette époque, était une équipe solide, favorite pour le championnat italien, mais considérée comme vieillissante avec Meneghin et D’Antoni, tous les deux âgés de 36 ans, et McAdoo, plutôt en forme à 35 ans, parti finir sa carrière en Italie après 13 saisons en NBA couronnées de succès; il avait été trois fois meilleur marqueur de la ligue et son MVP en 1975. Parmi les plus jeunes joueurs, il y avait notamment Gallinari, mais Vittorio, le père de Danilo, qui naîtra deux ans plus tard.
« Ce soir-là, je n’avais que 13 ans. J’avais une télévision noir et blanc dans la chambre à coucher, et j’ai suivi le match mais légèrement en différé, je pense de quelques minutes. En bref, le match était à la télévision, ce qui était incroyable à l’époque ! » raconte un journaliste de Superbasket.it.
Au micro, il y avait le légendaire Tullio Lauro, un personnage très populaire dans le monde de la balle orange en Italie, qui a raconté l’exploit des Lombards:
« Milan défend du feu de Dieu et à 44-30 à la mi-temps, on commence à y croire. A la 35ème minute Dino Meneghin met un panier qui porte le score à 76-44. Pour la première fois, Milan a l’avantage sur les deux matchs et est sur la route de son authentique exploit. Cinq minutes plus tard, le match se termine et Milan gagne par 34 points d’écart (83-49), et se qualifient pour la suite de la compétition« .
Le lendemain matin, la capitale lombarde se réveillait dans l’indifférence, sans savoir ce qui était arrivé au PalaTrussardi. Ce jour-là, le basket-ball italien, qui commençait à faire son entrée à la télévision, transforma Olimpia Milan en mythe du championnat italien -alors qu’avant les Milanais avaient déjà remporté 21 championnats et une coupe des champions en 1966- en devenant une sorte de 28ème franchise NBA.
Ce même journaliste raconte l’impact de cette victoire:
» J’ai commencé à jouer au basket dans ces mois-là, et cinq ans plus tard, j’ai entamé ma modeste carrière en tant que journaliste de basket-ball. Mon premier rédacteur en chef, chez Giganti del Basket, était le légendaire Tullio Lauro, que je remercierai toujours, et qui nous a malheureusement quitté trop tôt. Le reste appartient à l’histoire et à la vie et aujourd’hui, je suis honoré d’être membre de Superbasket. Mon rédacteur en chef est Dan Peterson, l’entraîneur de cette nuit légendaire et de ce légendaire Milan. La boucle est bouclée. »