Mardi après-midi au premier tour de l’EuroBasket à Cologne, Vincent Collet a apprécié l’attitude de ses joueurs contre la Bosnie-Herzégovine (81-68). Le sélectionneur des Bleus voit plus loin.
Battue par la Bosnie-Herzégovine en toute fin de préparation, l’équipe de France a pris sa revanche au championnat d’Europe. Le sélectionneur Vincent Collet s’est satisfait de ce troisième succès consécutif, après la Lituanie et la Hongrie, qui permet aux Bleus de garder espoir d’obtenir la première place du groupe.
« Il y a dix jours, c’était à Sarajevo, les Bosniens étaient probablement plus prêts que nous. Aujourd’hui, les deux équipes étaient prêtes pour un combat. On a du être solides pour contrôler le match. Nous avons des meilleures rotations qu’eux, et nous avons fini par dominer, notamment à l’intérieur. Thomas (Heurtel) a très bien contrôlé le rythme du match. Certes, nous avons eu un trou d’air offensif en deuxième mi-temps, mais nous n’avons pas été inquiétés outre mesure parce que nous avons bien défendu tout le match, en ne prenant que 66 points au final. Nous avons été sérieux. Ce n’était pas évident au début du match car la Bosnie était très motivée. Elle avait une chance fantastique d’obtenir sa qualification aujourd’hui, on le savait avant le match. Mais nous sommes restés solides, nous n’avons pas paniqué. A la fin, les Bosniens étaient fatigués, mais surtout à cause de nos efforts. Le score final reflète les efforts que nous avons produit. »
« Si Terry Tarpey, qui n’est pas un créateur, en perd déjà quatre, comment peut-on perdre moins de 15 ballons ? Si on y parvient, on franchira déjà un palier, sans même parler du reste »
Dimanche face à la Hongrie, l’équipe de France avait manqué « d’enthousiasme » et frôlé la catastrophe. Deux jours plus tard, la globalité de la prestation a rassuré Vincent Collet, même s’il a identifié la principale erreur offensive : le nombre trop élevé de ballons perdus : 18 contre la Bosnie-Herzégovine.
« Il y a une nette amélioration par rapport à dimanche. C’est lié au contexte. Contre la Hongrie, on a eu un petit péché de suffisance encouragé par notre bon début de match. Après, on a été un peu surpris d’être mis en difficulté et on n’a pas bien géré nos émotions. Là, on s’attendait à un match plus difficile et je pense qu’on était plus concentrés. On a été beaucoup plus sérieux et consistants. Défensivement, c’était une prestation dans la lignée de la Lituanie, donc beaucoup plus solide que les deux autres matches. Et offensivement, c’était pas trop mal non plus mais il y a toujours ce problème des balles perdues. C’est notre talon d’Achille. Si on enlève 5 ou 6 balles perdues, on devient déjà une autre équipe. Pour le moment, c’est vraiment préoccupant, d’autant que c’est de la responsabilité individuelle. Terry Tarpey en perd 4, dont 3 qui ne sont pas acceptables. Si Terry, qui n’est pas un créateur, en perd déjà quatre, comment peut-on en perdre moins de 15 ? Si on y parvient, on franchira déjà un palier, sans même parler du reste. »
Des choix payants, et des choix à faire
Comme à son habitude, Vincent Collet a effectué plusieurs choix stratégiques, dont celui d’envoyer Guerschon Yabusele sur Jusuf Nurkic pour l’amener sur Rudy Gobert en deuxième rideau.
« C’est une inspiration tardive, qu’on a eue pas longtemps avant le début du match. On avait prévu des choses pour ne pas donner à Nurkic des shoots faciles. Finalement, comme je connais bien (Miralem) Halilovic, et qu’il ne joue que dans la raquette, on a collé Guerschon (Yabusele) sur Nurkic. Comme il est très costaud, et il ne s’est pas du tout fait enfoncer. »
« On n’a jamais pensé une seule seconde à ne pas jouer, ça ne m’a même pas traversé l’esprit »
Il faut souligner qu’en cas de défaite des Français, et donc de victoire des Bosniens, les Bleus auraient éliminé la Lituanie de la compétition. Un scénario qui n’a pas traversé l’esprit du sélectionneur. « Il était certain qu’on allait jouer. On n’a jamais pensé une seule seconde à ne pas jouer, ça ne m’a même pas traversé l’esprit, et heureusement. Hier à table, le coach m’a croisé et m’a dit « Allez la France », mais c’est tout (rires). »
Peu importe le résultat des autres prétendants, et la possibilité de croiser la Grèce ou la Serbie dès les quarts de finale, Vincent Collet est déjà focalisé sur le dernier match des Bleus en phase de poules, contre la Slovénie (mercredi à 17h15).
« Il n’y a pas qu’un clé contre la Slovénie, il y en a plusieurs. Avant tout, ne pas perdre de balles est la clé. Si vous perdez des ballons contre la Slovénie, vous êtes sûrs de perdre. C’est la meilleure équipe pour punir les pertes de balles adverses. Il faudra tenter de limiter l’influence de Luka Doncic ou ralentir leur rythme. Ce n’est pas facile de le faire car ils ont de nombreuses armes, c’est une équipe incroyable. »
De l’un de nos envoyés spéciaux à Cologne (Allemagne).
Photo : Equipe de France (FIBA)