Méconnaissable contre l’Allemagne en ouverture, la France a rebondi samedi soir face à la Lituanie (77-73). Une performance globale qui redonne le sourire au sélectionneur de l’équipe de France, Vincent Collet.
Si l’on excepte l’entame où elle n’a pas su contrer le coup de chaud inaugural lituanien (8-21, 6e), dans la lignée de son non-match d’ouverture face aux Allemands, l’équipe de France a réalisé samedi soir un match quasi-parfait. Même poussés par leurs 5 000 supporters, les Baltes ont été limités à 52 points en 35 minutes. Un rendement qui ressemble aux standards tricolores des dernières compétitions internationales.
« Ce qui a fait la différence, c’est notre détermination, souligne le sélectionneur Vincent Collet en conférence de presse. On a mal commencé le match, contrairement à la Lituanie. Mais cette fois, on n’a pas abandonné, juste élevé notre niveau défensivement. On a été plus patients en attaque, on a mieux bougé la balle. Et nous avons surtout été sérieux en ce qui concerne les balles perdues (9 contre 17 jeudi soir face à l’Allemagne). C’est cela la grosse progression. Si on y ajoute les 11 interceptions, c’est ce ratio qui est la clé pour nous. La progression la plus notoire par rapport aux deux derniers matches, c’est qu’on a continué à jouer au basket quand on était en difficulté, comme en fin de troisième quart-temps. On ne s’est pas affolés, on est repartis du bon pied en début de quatrième. Là, on a été beaucoup plus sereins dans l’adversité. Pour nous, ce match contre la Lituanie est le vrai départ de ce championnat d’Europe. On a commencé cet Euro en jouant à l’envers, notre réaction est intéressante. Maintenant, nous devons continuer de bâtir cette équipe, ce qui n’est pas encore le cas. »
De Tarpey à Fall, des choix payants
Les choix du sélectionneur dans le match d’ouverture n’avaient pas payé. Contre la Lituanie, on ne peut pas en dire autant. Les impacts de Terry Tarpey, Moustapha Fall et Andrew Albicy, trois joueurs de devoir, ont pesé lourd dans la balance.
« Je reconnais que quand on a construit le premier groupe, nous étions 17, et je ne pensais pas que Terry (Tarpey) ferait partie de l’équipe finale. Il avait une chance, bien sûr, mais je n’étais pas sûr du tout. Mais ce qu’il a montré en préparation a prouvé qu’il avoir un rôle dans l’équipe. Terry fait partie de ceux qui ont trouvé leur rôle, comme Andrew (Albicy), qui a su élever le niveau défensif de l’équipe. Là où on nous imposait un tempo, Andrew l’a par exemple cassé par sa pression tout terrain. Et que dire de la prestation de Mous Fall, après un mois sans jouer ? Sa première mi-temps fut incroyable. Tout ça influence aussi les autres », reconnait Vincent Collet.
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Evan Fournier, capitaine du navire
Le capitaine Evan Fournier est bien sûr le détonateur principal, le leader offensif des Bleus, qui termine la partie à 27 points à 9/20 aux tirs, 5 rebonds, 3 passes décisives et 2 interceptions pour 24 d’évaluation en 33 minutes… et le meilleur +/- de l’équipe de France (+13 quand il est sur le terrain).
« Ce que j’ai aimé ce soir, c’est qu’on a retrouvé l’agressivité d’Evan, a indiqué Vincent Collet. Jeudi, comme en préparation, je trouvais qu’il attaquait moins le panier, et le problème, c’est que peu de joueurs sont capables d’apporter cette percussion. Aujourd’hui, on lui a donné des situations pour pouvoir le faire. Cette agressivité-là, elle est fondamentale dans notre jeu. D’entrée de jeu, il a mis les points sur les « i » sur sa prise de responsabilités. Il a eu une influence capitale sur le scoring. Même quand il a eu un mauvais passage d’adresse en début de deuxième, il a tout fait sur le bon tempo, tous les tirs étaient bons. Quand on a cette justesse-là, on arrive à monter. Et au-delà de la réussite, je le répète, les situations qu’on lui a provoquées étaient beaucoup plus propres que le match de jeudi. »
La première place en ligne de mire ?
Avec sa victoire sur la Lituanie, la France reste en course pour la première place du groupe. « Je l’ai dit aux joueurs dans le vestiaire. Mais, pour l’instant, on doit prendre les matches les uns après les autres. On n’oublie pas où on était jeudi soir », insiste le sélectionneur. Les Bleus devront évidemment d’abord passer les obstacles hongrois (dimanche à 20h30) et bosniens (mardi à 14h30), avant la Slovénie, un duel qui vaudra probablement cher (mercredi à 17h15)… Tout en espérant que l’Allemagne ne fasse pas carton plein.
De l’un de nos envoyés spéciaux à Cologne (Allemagne).
Photo : Evan Fournier (FIBA)