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Vincent Collet (coach des Bleus) : « On n’a pas toujours eu un effectif de ce niveau-là dans les différentes fenêtres »

L’équipe de France va jouer deux fois contre le Portugal, vendredi et dimanche*. Une seule cible : une double victoire. Le coach national, Vincent Collet, cherche parallèlement à préparer l’avenir.

L’équipe de France va jouer deux fois contre le Portugal, vendredi et dimanche*. Une seule cible : une double victoire. Le coach national, Vincent Collet, cherche parallèlement à préparer l’avenir.

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Lorsque l’on regarde le profil du Portugal, on se dit que la théorie du traquenard ne tient pas trop. On a du mal à imaginer que l’équipe de France puisse perdre ?

On a regardé les matches de la fenêtre de novembre, et ça ne nous a pas échappé qu’à la fin du troisième quart, ils étaient à 61-56 au Monténégro, équipe qui nous avait posé beaucoup de problèmes deux jours avant, à Pau. D’autant plus qu’ils ont récupéré un bon joueur, (João) Guerreiro, qui n’avait pas joué à ce moment-là. Il marquait 12 points par match dans les fenêtres précédentes. On sait que l’on est supérieur sur le papier, mais comme toujours dans le sport, il faut le montrer sur le terrain. Donc, le meilleur moyen d’éviter ce qui serait effectivement une très mauvaise surprise, c’est d’être sérieux, et surtout d’afficher le visage que l’on a pu avoir lors des fenêtres précédentes. Ça veut dire quelque part ne pas trop se focaliser sur le niveau de l’adversité, mais essayer de faire le mieux possible. Pour moi, il n’y a pas de traquenard, il faut simplement être nous-mêmes et à notre niveau. C’est un match international et il y a toujours du danger. L’ignorer serait une faute. Il faut assumer ce que l’on est, et pour le faire, il faut avoir la bonne attitude comme toujours.

Comment définissez-vous le jeu du Portugal ?

Il y a deux choses. La première, c’est une équipe qui bouge beaucoup, un jeu vraiment en mouvement. Il y a plusieurs systèmes avec plusieurs écrans, qu’ils vont, je pense, beaucoup utiliser pour essayer d’échapper un peu à notre pression défensive et trouver les espaces. Après, ils sont accrocheurs. Face au Monténégro, après un départ qui n’était pas évident, ils sont assez vite revenus dans le match et ils se sont accrochés. Je m’attends aussi à des changements défensifs. Ils utilisent la zone et en particulier une sorte de 1-3-1, qui pour nous n’est pas facile à préparer car on est un peu pris par le temps. On a essayé malgré tout de le faire un peu. Tout ça se sont des choses qui peuvent nous perturber, et c’est notre comportement général qui est notre meilleure arme. Si on a l’intensité, que l’on est vraiment agressif, on va aussi leur poser des problèmes. Si on défend très bien, on va gagner des ballons, on va avoir des rebonds propres, et derrière ça on va pouvoir enchaîner et leur poser des problèmes.

Photo : Amath Mbaye (FIBA)

« Notre rotation intérieure est vraiment solide »

Il y a quatre joueurs dans cette équipe qui ont été médaillés de bronze à la Coupe du Monde 2019. Cela forme une sorte de socle. Et aussi le duo de la Virtus Bologne, Isaïa Cordinier-Mam Jaiteh ?

C’est déjà une garantie de qualité pour notre effectif. On n’a pas toujours eu un effectif de ce niveau-là dans les différentes fenêtres. Notre rotation intérieure est vraiment solide. On va aussi utiliser des 3 qui peuvent jouer 4. Contre une équipe comme le Portugal, c’est un moyen d’apporter de la vitesse et de la surface. En ce qui concerne le duo bolognais, on voit qu’il joue ensemble régulièrement. A l’entraînement, il se trouve relativement facilement, il y a une vraie complicité entre les deux dans les jeux à deux. Au même titre que d’autres, ils symbolisent une véritable progression. Je trouve qu’ils avancent.

Amine Noua est forfait et n’a pas été remplacé. Pourriez-vous faire appel à quelqu’un en plus pour le match au Portugal ?

On n’aura la réponse que demain soir, il faut attendre le match. Mais, a priori, non. En ce qui concerne le forfait d’Amine, en fait, il n’avait pas repris la compétition, et on a jugé d’un commun accord avec le club (NDLR : Morabanc Andorre) que c’était prématuré de redémarrer par cette fenêtre.

Que pensez-vous de Sylvain Francisco ?

Il s’est bien entraîné lors des entraînements. Il a pris ses marques avec le bon comportement. Ce n’est que sur deux jours, ça reste malgré tout difficile, mais j’espère qu’il va quand même nous apporter ses qualités sur le match de demain. Il a de la vitesse, de la percussion, et je pense que dans le rapport de force avec le Portugal, ce sont des qualités qui peuvent être intéressantes.

Qu’attendez-vous d’Axel Toupane ? Son choix de revenir en France, à Paris, est-ce un plus pour lui pour intégrer l’équipe sur les tournois ?

Il a une capacité à défendre, il peut aussi mettre des tirs. C’est un bon joueur de plus pour cette équipe. Pour la suite, on verra en fonction de ce qu’il fait. Il est dans le team France, et donc un candidat possible à la sélection, mais pas forcément plus parce qu’il est revenu en France que s’il était resté aux Etats-Unis. Ce n’est pas un critère fondamental car sinon on n’aurait pas l’équipe que l’on a dans les compétitions estivales depuis plusieurs années.

Photo : Mam Jaiteh (FIBA)

« Ce qui me plaît, c’est qu’à chaque fois les joueurs viennent sans calculer, il n’y a pas d’états d’âme, tout le monde vient d’abord pour donner avant de se préoccuper de recevoir »

L’été va être très chargé avec deux compétitions -deux fenêtres pour les qualifications à la Coupe du monde et l’EuroBasket. Avez-vous le plan d’avoir la meilleure équipe possible dès la fenêtre de juillet ?

C’est amusant que la question soit posée car on a travaillé là-dessus ce matin, et on doit se voir pour élargir nos listes potentielles par rapport à cette fenêtre. L’idée sera quand même d’avoir la meilleure équipe possible comme d’habitude, mais pour l’instant, on ne sait pas qui va être disponible, et qui ne le sera pas. Ça touche les fins de saison. L’équipe sera probablement un mixte par rapport à ce que l’on peut avoir pendant la saison des clubs et celle que l’on a eu aux Jeux Olympiques. Ça sera aussi peut-être l’occasion de tester certains joueurs parmi les jeunes. Mais pour l’instant, on n’a pas encore toutes les réponses. Je n’ai pas de garanties, je ne peux pas dire que untel ou untel viendra de façon certaine. On a trois partenaires d’entraînement, les deux jeunes du Paris Basketball, Juann Begarin et Ismaël Kamagate, ainsi que Hugo Benitez. Pour la fenêtre de juin, il est possible que l’on étoffe cette participation des jeunes. L’idée est toujours la même, c’est-à-dire penser à demain et donc intégrer dans ce Team France des jeunes qui ont la capacité potentielle à devenir des vrais joueurs de l’équipe de France. En fait, on veut renforcer notre identité. Dans le discours d’introduction que Boris (Diaw) a pu faire, on a beaucoup insisté, tous les deux, sur cette identité que l’on veut donner à cette équipe de France quelque soient les moments, que ce soit les fenêtres ou les compétitions estivales. On veut que cette équipe de France dégage les mêmes valeurs, et donc ça nous semble important d’intégrer ces jeunes joueurs à potentiel, et qui peuvent devenir les joueurs de demain. Il faut les formater à ce que l’on veut. Même si ce n’est que sur deux ou trois jours, c’est pour eux une expérience enrichissante, qui leur permet de découvrir autre chose, de voir le niveau d’exigence, un niveau d’exigence défensif très fort, être dans le partage, les valeurs de solidarité. Ce qui me plaît, c’est qu’à chaque fois les joueurs viennent sans calculer, il n’y a pas d’états d’âme, tout le monde vient d’abord pour donner avant de se préoccuper de recevoir.

Yoan Makoundou de Cholet fait-il partie des jeunes qui pourraient étoffer le groupe ?

Oui, il en fait partie. D’ailleurs, il avait été présélectionné en juillet dernier. Je ne sais plus pour quelle raison il n’avait pas pu venir, mais il était déjà dans le groupe des challengers qui avait fait les scrimmages contre l’équipe olympique. Il fait partie de ce réservoir, et on réfléchit à nouveau à comment réunir tous ces jeunes à potentiel. Certains jouent en France, d’autres à l’étranger. Toujours avec la même idée : faire vivre ce Team France et anticiper la regénération de notre réservoir, qui est important mais qu’il faut en permanence alimenter, activer. Si on veut pérenniser nos résultats, c’est aussi à ce prix qu’on le fera. Ousmane Dieng, Hugo Besson sont aussi des profils, comme parmi les joueurs américains, Théo Maledon, qui n’est pas venu l’an passé, le jeune (Klllian) Tillie, il y en a pas mal. Ça sera parallèle à la fenêtre car le premier objectif, c’est de gagner les matches, et il ne faut jamais le perdre de vue.

Comment fonctionnez-vous avec votre manager général, Boris Diaw ?

C’est différent entre les fenêtres et l’été. Il est davantage concerné pour les compétitions internationales, car c’est lui qui fait le lien privilégié, en particulier avec les joueurs NBA et aussi d’Euroleague. Pour les fenêtres, on travaille davantage en direct, c’est davantage Rudy Nelhomme qui a beaucoup pris contact avec les joueurs. Pour les compétitions estivales et le lien permanent avec les joueurs qui jouent à l’étranger, c’est Boris qui le gère principalement. Il y a aussi le travail que l’on a pu faire avant les Jeux Olympiques, en début de préparation, sur tout ce que j’appelle la co-construction avec les joueurs. Il m’a aussi assisté dans les entretiens individuels que j’ai mené avec les joueurs en début de préparation, chose que l’on ne fait pas durant les fenêtres car on n’a pas le temps. On ne peut pas le faire de façon aussi formelle qu’on a pu le faire avant les Jeux où ça nous a pris plusieurs après-midis consécutifs. Les entretiens étaient assez longs à chaque fois. Ce n’est pas possible de faire ça là, sur deux jours.

*Les deux matches seront diffusés sur France 4.

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Lorsque l’on regarde le profil du Portugal, on se dit que la théorie du traquenard ne tient pas trop. On a du mal à imaginer que l’équipe de France puisse perdre ?

On a regardé les matches de la fenêtre de novembre, et ça ne nous a pas échappé qu’à la fin du troisième quart, ils étaient à 61-56 au Monténégro, équipe qui nous avait posé beaucoup de problèmes deux jours avant, à Pau. D’autant plus qu’ils ont récupéré un bon joueur, (João) Guerreiro, qui n’avait pas joué à ce moment-là. Il marquait 12 points par match dans les fenêtres précédentes. On sait que l’on est supérieur sur le papier, mais comme toujours dans le sport, il faut le montrer sur le terrain. Donc, le meilleur moyen d’éviter ce qui serait effectivement une très mauvaise surprise, c’est d’être sérieux, et surtout d’afficher le visage que l’on a pu avoir lors des fenêtres précédentes. Ça veut dire quelque part ne pas trop se focaliser sur le niveau de l’adversité, mais essayer de faire le mieux possible. Pour moi, il n’y a pas de traquenard, il faut simplement être nous-mêmes et à notre niveau. C’est un match international et il y a toujours du danger. L’ignorer serait une faute. Il faut assumer ce que l’on est, et pour le faire, il faut avoir la bonne attitude comme toujours.

Comment définissez-vous le jeu du Portugal ?

Il y a deux choses. La première, c’est une équipe qui bouge beaucoup, un jeu vraiment en mouvement. Il y a plusieurs systèmes avec plusieurs écrans, qu’ils vont, je pense, beaucoup utiliser pour essayer d’échapper un peu à notre pression défensive et trouver les espaces. Après, ils sont accrocheurs. Face au Monténégro, après un départ qui n’était pas évident, ils sont assez vite revenus dans le match et ils se sont accrochés. Je m’attends aussi à des changements défensifs. Ils utilisent la zone et en particulier une sorte de 1-3-1, qui pour nous n’est pas facile à préparer car on est un peu pris par le temps. On a essayé malgré tout de le faire un peu. Tout ça se sont des choses qui peuvent nous perturber, et c’est notre comportement général qui est notre meilleure arme. Si on a l’intensité, que l’on est vraiment agressif, on va aussi leur poser des problèmes. Si on défend très bien, on va gagner des ballons, on va avoir des rebonds propres, et derrière ça on va pouvoir enchaîner et leur poser des problèmes.

Photo : Amath Mbaye (FIBA)

« Notre rotation intérieure est vraiment solide »

Il y a quatre joueurs dans cette équipe qui ont été médaillés de bronze à la Coupe du Monde 2019. Cela forme une sorte de socle. Et aussi le duo de la Virtus Bologne, Isaïa Cordinier-Mam Jaiteh ?

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Photo d’ouverture : Isaia Cordinier (FIBA)

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