En guise de préparation à l’EuroBasket, l’équipe de France va jouer deux matches de qualification à la Coupe du monde 2023, face à la République Tchèque à Paris-Bercy, puis en Bosnie-Herzégovine.
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La pandémie de Covid-19 a chamboulé le calendrier international. L’EuroBasket a été décalé à cet été, si bien qu’il se téléscope avec les fenêtres vouées aux qualifications à la Coupe du monde 2023. La Fédération Internationale a pris l’option d’en organiser une à quelques jours de l’Euro, et c’est pourquoi l’équipe de France va recevoir mardi la République Tchèque à Paris-Bercy avant de se rendre à Sarajevo pour affronter samedi la Bosnie-Herzégovine, puis de rallier directement Cologne où l’attend la première phase de l’EuroBasket, qui débutera face à l’Allemagne le jeudi 1er septembre. Du jamais vu en un siècle de compétition internationale.
Avec une défaite (au Monténégro) et cinq victoires, la France est bien partie pour se qualifier à la Coupe du monde, sachant que trois des six équipes de chaque groupe composteront leur billet. Mais une victoire face à la République Tchèque – qui a autant de victoires que de défaites, trois, tout comme la Bosnie-Herzégovine et la Hongrie – est impérative. Un autre succès ensuite face à la Bosnie – que les Bleus retrouveront à Cologne (!) – éclaircirait complètement la situation.
Le forfait sur blessure du meneur Tomas Satoransky, la tête pensante de l’équipe, premier passeur, deuxième rebondeur et quatrième marqueur de l’équipe aux JO de Tokyo, est forcément une épine dans le pied des Tchèques, que les Bleus avaient nettement battu au Japon (97-77).
A propos du fait de jouer deux compétitions à la suite :
Vincent Collet : Toutes les équipes disputant le championnat d’Europe vont être logées à la même enseigne avec ces deux matches à disputer. L’objectif, c’est de les gagner bien entendu pour quasiment assurer notre qualification à la Coupe du monde, et surtout dans les meilleures conditions possibles. Actuellement, on est quatrième au ranking mondial, et à chaque fois que l’on gagne un match de qualif, on conforte cette place-là, et à l’inverse, une ou plusieurs défaites pourraient mettre en péril cette position. C’est pour ça que c’est important, au-delà de la qualification. Et, en même temps, ces matches servent de préparation à l’Euro. On doit voir émerger de nouvelles choses à chacune de nos sorties, et le travail que l’on met en place entre les matches doit nous y aider aussi.
A propos de l’intérêt d’avoir un bon ranking :
Vincent Collet : Les chapeaux pour le tirage au sort de la Coupe du monde sont déterminés par le ranking mondial. En restant là où on en est actuellement, on serait tête de série. Ainsi, tu ne peux pas jouer au premier tour ni les Américains, ni l’Espagne, ni l’Australie, qui sont les trois premières nations actuelles, voir celles qui sont juste après nous. C’est important.
A propos d’un possible retour de Moustapha Fall :
Boris Diaw : On envisage le retour de Moustapha Fall, qui s’est blessé pendant la préparation et qui est en train de faire sa rééducation. On verra à quelle vitesse il pourra revenir et s’il sera engagé dans le groupe. C’est quelque chose pour plus tard. On peut de toutes façons attendre jusqu’au dernier moment, c’est-à-dire le soir de la réunion technique, la veille du championnat d’Europe.
VC : On peut effectivement attendre le 31 août. On ne va pas attendre si on a des certitudes auparavant. Comme je l’ai dit quand on a annoncé le retour d’Andrew (Albicy) dans le groupe, il lui faut retrouver la compétition pouvoir évaluer jusqu’à quel point il a récupéré. Et à ce moment-là, éventuellement, on sera à nouveau dans un processus de sélection. Il ne jouera pas demain (contre la République tchèque).
A propos des difficultés pour Andew Albicy de réintégrer le groupe après plusieurs semaines à l’écart :
BD : Andrew connaît les joueurs et l’équipe de France depuis pas mal d’années, donc ce n’est pas difficile sur ce plan-là. Il lui faut prendre le temps de bien revenir dans ce groupe-là. On a mis en place un suivi médical des joueurs du groupe France de façon générale. On est en contact avec les clubs surtout quand des joueurs sont blessés. On a été en contact avec son club (Gran Canaria) pour savoir comment se passait sa rééducation, et on a pu voir au fil des jours que ça allait de mieux en mieux.
« Clairement, on n’est pas aujourd’hui au niveau suffisant pour battre les meilleurs en Europe… »
A propos des performances défensives de l’équipe de France :
VC : Je vais faire une bonne réponse de Normand. Je suis satisfait de la façon dont on travaille. Je suis très satisfait du deuxième match contre l’Italie. Si vous me parlez du deuxième match contre la Belgique, je ne suis pas du tout satisfait. D’ailleurs, ils le verront à la vidéo ce soir. Mais ça, c’est normal. Il y a des hauts et des bas, même si on aimerait que tout soit linéaire, ça ne sera jamais totalement comme ça. Par contre, les entraînements se passent bien. On est dans les clous par rapport à notre préparation, mais ça ne nous donne aucune garantie. C’est un peu comme un coureur du Tour de France, qui se prépare de son côté, qui fait de la moyenne montagne, mais qu’est-ce qui va se passer quand on va attaquer les cols hors catégorie ? Pour l’instant, très sincèrement, je ne le sais pas. Comme mes joueurs, j’ai des espoirs, beaucoup d’ambitions, mais aussi des craintes, et c’est très bien comme ça car c’est ce qui nous permet de continuer à avancer. Clairement, on n’est pas aujourd’hui au niveau suffisant pour battre les meilleurs en Europe… Mais ça ne veut pas dire qu’on ne le sera pas demain. Ça passe par la défense, mais pas seulement. Le chantier offensif est encore plus important que le chantier défensif, mais on sait depuis le début que pour que l’on soit le plus compétitif possible, il faut que l’on puisse s’appuyer sur un socle défensif très fort.
A propos de l’évolution d’Evan Fournier :
Il a fait ce que pas mal de joueurs ont fait avant lui. Cela s’appelle la maturité d’un joueur. Cela créé une différence entre les joueurs intelligents et ceux qui le sont un peu moins. Lui fait partie de la première catégorie. Les différentes expériences que tu peux vivre font qu’à un moment donné, tu attaches moins d’importance à ta performance personnelle. Plus tu avances dans la carrière et plus tu te rends compte qu’il faut être dédié à la performance collective. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, de faire des performances individuelles. J’en parlais juste à l’instant avec lui : ça se remarque dans la préparation en essayant de mieux comprendre le jeu, être plus dans les petits détails collectifs, mais après, il faut qu’il retrouve sa spontanéité, ce qui fait son point fort. Son agressivité qu’il a toujours avec lui et qui va nous aider dans la compétition qui nous attend.
« Il (Rudy Gobert) est aussi plus attentif aux petits détails, comme les horaires, la façon de se préparer, et ce n’est pas neutre. »
A propos de l’apport sur le terrain et en dehors de Rudy Gobert :
Il apporte son leadership… Rudy suit un peu les mêmes traces qu’Evan, un peu plus tardivement. Cette année, on sent une application et un leadership plus affirmé dans le groupe que par le passé. Il est aussi plus attentif aux petits détails, comme les horaires, la façon de se préparer, et ce n’est pas neutre. Comme toujours, ce type de joueur est modélisant pour les autres. Il a le comportement adéquat pour que l’on puisse travailler. C’est important d’avoir des leaders qui soient très impliqués.
A propos de l’échec lors de l’Euro 2017 (élimination en 8e de finale par l’Allemagne) et de ses conséquences positives :
VC : Sur cet Euro, il nous avait manqué des choses en terme de cohésion, de complémentarité, qui nous avaient pénalisé, et que l’on ne voyait pas en préparation. En préparation, tout est plus facile : il y a moins de scouting, les équipes contestent moins et on était plutôt à l’aise, brillant parfois. Je me souviens d’un tournoi à Toulouse où on avait gagné très largement les matches contre l’Italie notamment (NDLR : contre également la Belgique et le Monténégro), et en compétition on s’était un peu désuni, on avait perdu notre superbe, et je pense que ça a marqué les joueurs qui étaient là, le staff aussi. On a eu une approche totalement différente lors de la compétition suivante, et on a renforcé ça pour les Jeux l’année dernière. On se prépare un peu de la même façon que sur les deux dernières compétitions, mais on a un groupe vraiment renouvelé, et on n’est pas sûr du résultat. Souvent, on sous-estime cette phase de construction d’un collectif, ça ne se fait jamais d’un claquement de doigt. On y travaille depuis le 29 juillet. On ne perd pas de temps. Mais le juge de paix, ça sera la compétition. Boris était là en 2017 et il a essayé avec moi de convaincre ses jeunes coéquipiers de changer de comportement, sinon on allait dans le mur. On n’a pas été bons ni lui ni moi pour y parvenir, et du coup, on est allé dans le mur.
Jean-Pierre Siutat, président de la FFBB : Si on avait écouté tout le monde en 2017, on aurait viré Vincent Collet. Vincent est là, il s’est remis en cause, ainsi que tout le staff, les joueurs, etc. Et ce que l’on a vécu par la suite, c’est aussi peut-être parce que l’on a eu cet échec en 2017.
VC : Sur l’équipe de 2017, ne pas oublier qu’il manquait Nico Batum et Rudy Gobert. Cette année, il nous manque aussi des joueurs et c’est pour cela que l’on se sert de l’expérience de 2017. On est dans un pays où très vite on normalise les choses. L’équipe de France médaille de bronze en 2019 et d’argent en 2021, on considère qu’automatiquement ça se passera pareil en 2022. Non. Il faudra mériter avec une équipe reconstituée. On a des moyens d’assumer ces objectifs, mais sous conditions. Il faudra respecter ces conditions, ce que l’on avait été incapable de faire en 2017. On va essayer de faire beaucoup mieux en 2022.
« Je suis beaucoup plus dans le partage et la réciprocité qu’au début de mon mandat. Peut-être que je suis plus à l’aise. »
A propos de l’évolution de Vincent Collet à la tête de l’équipe de France :
VC : Ces treize années m’ont appris beaucoup de choses, mais il y a ce que j’ai appris au contact de l’équipe et mon chemin personnel. Je suis quelqu’un qui aime apprendre. J’ai toujours profité des différentes opportunités pour essayer d’avancer, progresser. Je pense que j’ai avancé sur tous les sujets de management, de communication avec les joueurs. J’ai toujours été bavard mais je communique avec eux différemment aujourd’hui. Je suis beaucoup plus dans le partage et la réciprocité qu’au début de mon mandat. Peut-être que je suis plus à l’aise. J’étais probablement moins assuré quand j’ai démarré en 2009. Je parlais de la maturité pour Evan, c’est la même chose pour un coach. En 2009, j’avais 46 ans, aujourd’hui j’en ai 59. J’ai eu la chance d’avoir été confirmé, même après les difficultés de 2016 et 2017. C’est évident que d’avoir pu disputer autant de compétitions internationales, cela a été une richesse dans mon métier, en équipe de France et aussi pour le métier que je fais en club. Même si ce sont deux métiers très différents, ça reste du basket. Etre confronté au plus haut niveau mondial sur la durée, c’est un privilège.
A propos de cet Euro que l’on annonce très relevé :
VC : C’est l’un des plus relevés, en tous les cas plus relevé que ceux de 2015 et 2017. Je le compare à celui de 2011. Avant les Jeux de Londres, c’était aussi un Euro exceptionnel. On avait fait une magnifique compétition puisque seul l’Espagne nous avait battu. On était aussi dans un groupe de la mort au premier tour. Là aussi, on a le groupe le plus compliqué où il va falloir être performant d’entrée. L’objectif est clairement d’être dans les deux premiers pour avoir un 8e de finale qui soit le plus abordable possible, pour ne pas être opposé aux autres équipes favorites. Il faut que notre socle défensif soit là, alors qu’en 2017, on a couru après toute la compétition. Il faut que l’on soit bien plus performant dans la cohésion. Il faut que chacun soit à sa place. Il ne faut pas que les joueurs cherchent à faire des choses pour lesquelles ils ne sont pas forcément à l’aise.
A propos de la République tchèque :
C’est une équipe qui joue très bien au basket, qui est ensemble depuis longtemps, qu’il faut bousculer. Elle est privée de son meneur de jeu (Tomas Satoransky) et c’est loin d’être négligeable car c’est le maître à jouer. C’est lui qui permet aux autres d’être dans les bons spots. C’est une équipe qui a un basket académique. C’est à nous de casser les timings pour leur faire perdre ce très beau basket. On avait pris 30 points au premier quart-temps aux Jeux, mais après on avait resserré l’étau et on avait fini par leur faire perdre leur latin. Il faudra essayer d’éviter le même départ. Avant les Jeux Olympiques, c’était une équipe qui était 6e mondiale. A la Coupe du monde en Chine en 2019, ils avaient fait un excellent premier tour et un deuxième correct. Ils terminent 6e. Ils ont vraiment une ossature de 7-8 joueurs et ils ont ajouté deux jeunes.
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La pandémie de Covid-19 a chamboulé le calendrier international. L’EuroBasket a été décalé à cet été, si bien qu’il se téléscope avec les fenêtres vouées aux qualifications à la Coupe du monde 2023. La Fédération Internationale a pris l’option d’en organiser une à quelques jours de l’Euro, et c’est pourquoi l’équipe de France va recevoir mardi la République Tchèque à Paris-Bercy avant de se rendre à Sarajevo pour affronter samedi la Bosnie-Herzégovine, puis de rallier directement Cologne où l’attend la première phase de l’EuroBasket, qui débutera face à l’Allemagne le jeudi 1er septembre. Du jamais vu en un siècle de compétition internationale.
Avec une défaite (au Monténégro) et cinq victoires, la France est bien partie pour se qualifier à la Coupe du monde, sachant que trois des six équipes de chaque groupe composteront leur billet. Mais une victoire face à la République Tchèque – qui a autant de victoires que de défaites, trois, tout comme la Bosnie-Herzégovine et la Hongrie – est impérative. Un autre succès ensuite face à la Bosnie – que les Bleus retrouveront à Cologne (!) – éclaircirait complètement la situation.
Le forfait sur blessure du meneur Tomas Satoransky, la tête pensante de l’équipe, premier passeur, deuxième rebondeur et quatrième marqueur de l’équipe aux JO de Tokyo, est forcément une épine dans le pied des Tchèques, que les Bleus avaient nettement battu au Japon (97-77).
A propos du fait de jouer deux compétitions à la suite :
Vincent Collet : Toutes les équipes disputant le championnat d’Europe vont être logées à la même enseigne avec ces deux matches à disputer. L’objectif, c’est de les gagner bien entendu pour quasiment assurer notre qualification à la Coupe du monde, et surtout dans les meilleures conditions possibles. Actuellement, on est quatrième au ranking mondial, et à chaque fois que l’on gagne un match de qualif, on conforte cette place-là, et à l’inverse, une ou plusieurs défaites pourraient mettre en péril cette position. C’est pour ça que c’est important, au-delà de la qualification. Et, en même temps, ces matches servent de préparation à l’Euro. On doit voir émerger de nouvelles choses à chacune de nos sorties, et le travail que l’on met en place entre les matches doit nous y aider aussi.
A propos de l’intérêt d’avoir un bon ranking :
Vincent Collet : Les chapeaux pour le tirage au sort de la Coupe du monde sont déterminés par le ranking mondial. En restant là où on en est actuellement, on serait tête de série. Ainsi, tu ne peux pas jouer au premier tour ni les Américains, ni l’Espagne, ni l’Australie, qui sont les trois premières nations actuelles, voir celles qui sont juste après nous. C’est important.
A propos d’un possible retour de Moustapha Fall :
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Photos : FFBB