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Vincent Collet: « La Finlande a fait une prépa physique et va certainement arriver au top pour son Euro »

A six jours de l’ouverture de l’EuroBasket et alors que l’équipe de France est en stage à Nanterre, le coach Vincent Collet s’est exprimé sur son équipe et aussi sur le premier adversaire des Bleus à Helsinki, la Finlande.

A six jours de l’ouverture de l’EuroBasket et alors que l’équipe de France est en stage à Nanterre, le coach Vincent Collet s’est exprimé sur son équipe et aussi sur le premier adversaire des Bleus à Helsinki, la Finlande.

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Antoine Diot ne s’est pas entraîné ce matin, pourquoi ?

Antoine souffre d’une gêne au genou gauche. Des examens ont été pratiqués avant même le retour de mercredi soir et il y a eu une confirmation du diagnostic hier matin à savoir que cette gêne nécessite encore quelques jours de repos mais ne remet pas en cause sa participation à l’Euro. On pense qu’il devrait reprendre l’entraînement en début de semaine prochaine en Finlande. Il ne jouera pas dimanche à Berlin. Pour le reste, les troupes sont venues avec de l’envie et on a bien travaillé les deux séances. On sait que maintenant on peut davantage peaufiner les choses qu’en faire de nouvelles. On a fait des choses que l’on n’avait pas trop eu le temps de faire avant comme l’attaque sur les switchs, une touche en moins de huit secondes, des choses comme ça qu’il faut avoir en magasin. On a fait aujourd’hui une séance complètement dédiée à la zone, à la zone match up en fin de séance. Même si on n’en a pratiquement pas eu durant la préparation, cela ne veut pas dire qu’on n’en aura pas pendant la compétition.

La situation d’Antoine Diot fait-elle que vous pourriez être tenté de partir à treize à Helsinki ?

Pas nécessairement… Le diagnostic du médecin qui l’a vu hier a été très rassurant. On s’en tient à ça pour l’instant.

Quand va intervenir le dernier choix (entre Louis Labeyrie et Kim Tillie) ? Quelle est la tendance ?

Très honnêtement, il n’y a pas vraiment de tendance, ça n’évolue pas. On va devoir trancher, on va le faire et c’est vrai que c’est un choix très délicat. Il y a peu d’écart entre les deux protagonistes. Je pense que ça sera fait ce soir… (NDLR: le choc au genou de Kevin Seraphin a finalement différé la décision du coach)

Quel bilan tirez-vous de cette préparation ?

La première chose, et je l’ai déjà dit, c’est qu’on s’est bien entraîné. On a compensé le manque de temps par rapport à des préparations classiques pour des Euro où on avait plus de séances d’entraînement. Les joueurs se sont vraiment engagés, ils ont été sérieux, concentrés. Sur le contenu des matches, on a alterné le bon et le moins bon et c’est quelque part une chose qui est aussi intéressante. Même si le tournoi de Toulouse a montré des progrès encourageants, il faut être très prudent vis-à-vis des constats en préparation. La compétition c’est autre chose. Quand j’entends des gens dire que ça donne des garanties… Il n’y en a jamais, on ne peut pas s’appuyer sur un tournoi de préparation pour en avoir. On verra ce que l’on va faire durant les matches de groupe, qui sont des matches de compétition avec du scouting, des équipes qui vont forcément nous proposer des réseaux défensifs plus compacts qu’on a pu avoir sur ce dernier tournoi. Sans minimiser ce que l’on a fait, on a quand même pas toujours été très gênés par les défenses adverses par rapport aux qualités de nos joueurs.

« Si on est performant défensivement, on a les moyens de se mêler à la lutte avec les meilleures nations européennes »

Le tournoi de Toulouse vous a-t-il rassuré sur la capacité de l’équipe à défendre ?

C’était effectivement le point le plus positif même si on a aussi vu des choses en attaque. Mes inquiétudes étaient davantage du côté défensif et les efforts, le niveau d’investissement des uns et des autres, c’est quelque chose de rassurant. On a montré de l’envie dans tous les secteurs mais celle que l’on a montré en défense est bien sûr la plus importante car c’est pour moi ce qui va conditionner la réussite ou non de notre Euro. Je pense que même si on n’a pas tout dans notre arsenal, on a en attaque de réelles qualités. Si on est performant défensivement, on a les moyens de se mêler à la lutte avec les meilleures nations européennes. Le point rassurant de cette préparation c’est aussi que le comportement des joueurs montre qu’ils sont ambitieux. S’ils font autant d’efforts, qu’ils sont aussi investis, concentrés, c’est qu’ils sont portés par cette ambition. Il faut que l’on garde ça en même temps que la volonté de faire les choses ensemble. Il faut attendre pour voir si on va être capable de garder cet état d’esprit dans une compétition aussi relevée qu’un Euro. Le faire en préparation, c’est bien, c’est quelque chose de nécessaire mais on sait que la compétition c’est autre chose et qu’il faudra être capable de garder ça, même quand ce sera difficile en Finlande et plus tard en Turquie.

Qu’attendez-vous du dernier match de préparation de dimanche à Berlin contre l’Allemagne ?

On a bien vu les écarts qui existent entre un match à domicile et un match à l’extérieur. C’était significatif contre la Lituanie. C’est pour ça que c’est bien de sortir un peu pour se mettre en danger. L’Allemagne a très peu joué avec ses joueurs majeurs. [Dennis] Schröder n’a joué que trois de ses sept matches de préparation, [ Voigtmann], je crois, n’en a joué qu’un. On s’attend à ce que tout le monde soit là. Et dans ce cas là, je considère que l’Allemagne a une bonne équipe. J’attends de la difficulté, j’espère vraiment ça. Maintenant, ça ne se décide pas, j’en attendais aussi davantage à Toulouse et hormis la première mi-temps contre les Italiens, c’était relativement plus simple que ce que j’avais pensé. On verra mais nous, il faut que l’on soit prêt pour les matches difficiles.

Vous avez déjà probablement abondamment scouté vos adversaires d’Helsinki, qu’en pensez-vous ?

Je vous réponds clairement, pas tout le monde de la même façon. L’équipe que l’on a le plus scouté pour l’instant, c’est la Finlande parce que c’est notre premier adversaire. La Grèce, on commence à le faire un peu plus précisément, mais les autres un peu moins sachant qu’à partir du troisième adversaire, on aura les deux premiers jours de la compétition pour vraiment savoir. On sait que de toutes façons le niveau en compétition n’est pas le même que celui de la préparation. Je dis par exemple pour l’Italie, méfiance. Entre ce qu’ils ont montré la semaine dernière et ce que l’on verra en compétition, il y aura peut-être beaucoup d’écart. Il ne faudra pas être surpris. Il faut se méfier de ces matches qui donnent des indications mais pas toujours toutes. On a avancé sur la Finlande depuis une dizaine de jours. Je considère que l’entrée dans le tournoi va être importante pour nous. Ce qui est intéressant pour nous qui avons une équipe renouvelée, c’est d’engranger de la confiance, c’est un atout. Gagner les premiers matches, c’est important cette année.

Et affronter le pays hôte au premier match ?

Espérons que ça fasse comme pour nous il y a deux ans (NDLR: la France avait dû attendre la prolongation pour s’imposer 97-87). Pas sûr. Peut-être qu’ils seront galvanisés. Peut-être que ce sera le piège parfait et dans ce cas là, il faudra être capable de réagir. C’est ce que je disais tout à l’heure, on sera peut-être confronté à une situation très difficile d’entrée, on verra si on peut garder l’état d’esprit que l’on a aujourd’hui. Mon souhait est bien sûr de profiter de ce match pour entrer fort dans la compétition.

« Globalement, hormis Gerald Lee, ils sont tous capables de tirer »

Vous pouvez en dire un peu plus sur cette équipe de Finlande ?

Elle est conforme à ce que l’on en connaît. Beaucoup de shooteurs, même les joueurs extérieurs sont des shooteurs, je suis bien placé pour en parler puisque j’en ai coaché un cette année, Erik Murphy. Lauri Markkanen (NDLR, 2,13m, 20 ans, qui sort d’Arizona, 7e choix de la draft par Minnesota puis transféré à Chicago), qui arrive du basket universitaire est aussi quelqu’un qui s’écarte beaucoup, qui joue au large et globalement, hormis Gerald Lee, ils sont tous capables de tirer. C’est une équipe qui joue très large, qui utilise beaucoup de surface de jeu. On avait été en grandes difficultés lors du match de préparation, il y a deux ans, là-bas. On n’avait pas été du tout capables de contenir leur style de jeu. On s’attend au même basket et il faudra que l’on ait le même comportement que l’on a pu avoir contre la Belgique, qui a un basket un petit peu ressemblant avec beaucoup d’écartés des intérieurs. Il faudra que l’on contre ça et qu’on les pousse dans des un-contre-un les plus difficiles possibles. Et de l’autre côté, c’est une équipe qui déploie beaucoup d’agressivité, qui change beaucoup sur les écrans. Les switchs sont très récurrents, beaucoup plus que la majorité des équipes. Il y a également beaucoup de prises à deux dans ces cas-là , il y a beaucoup de mismatchs, c’est à dire des joueurs intérieurs qui sont défendus par leurs arrières et dans ce cas-là, lorsque la balle arrive à l’intérieur, ils viennent fermer à deux. Il faut que l’on soit prêt à affronter ce style de défense.

Jouer ce type de match devant un public assez chaud, c’est un match piège ?

Au-delà d’être un match piège, c’est un match difficile. Ca serait un piège si la Finlande n’était pas attendue comme étant une bonne équipe. Elle a commencé sa préparation avant tout le monde. Au début ils ont perdu des matches, je crois parce qu’ils étaient dans le dur physiquement. Contrairement aux autres équipes nationales, la Finlande a fait une préparation physique et va certainement arriver au top pour son Euro. On s’attend à un match très dur qui pourrait effectivement se révéler un piège. Mais comme on s’y attend, on ne peut pas vraiment dire que ça en soit un. Par contre, je m’attends à un match dur. Ca serait une bonne façon de commencer l’Euro que de gagner ce premier match contre la Finlande.

Kevin Séraphin a été dispensé du Tournoi de Toulouse. Dans quel état physique est-il aujourd’hui ?

Il a repris sans problème, sans douleur donc sa récupération s’est bien passée. Maintenant il faut qu’il retrouve son rythme de basketteur, il a quand même été arrêté une dizaine de jours puisque c’était au retour de Lituanie. Ca fait huit jours sans s’entraîner, il va lui falloir un peu de temps pour retrouver le rythme (NDLR: la conférence de presse a eu lieu avant le nouveau choc au genou de Kevin Seraphin qui l’empêche de participer à France-Allemagne, dimanche)

« Je préfère que tous les meilleurs joueurs de toutes les nations soient là car c’est ce qui rend encore plus belle la compétition »

Que vous inspire les forfaits pour cet Euro notamment celui de Giánnis Antetokoúnmpo ?

Ca m’inspire qu’on n’est pas les seuls. Disons que nous, on les a annoncés avant de commencer. Ca affaiblit forcément un peu nos adversaires, c’est quelque chose de quand même positif de ce point de vue là. Après, si on est amoureux du basket, c’est un peu décevant. Je préfère que tous les meilleurs joueurs de toutes les nations soient là car c’est ce qui rend encore plus belle la compétition.

Après la retraite de Tony Parker, on pense généralement à Nando De Colo pour prendre le relai comme leader. Pensez-vous qu’il faille forcément un leader ?

Il faut des leaders, c’est une certitude. Quand on avait Tony, il n’y avait pas que Tony comme leader mais lui était charismatique donc forcément vue de l’extérieur, il était logique qu’il soit le seul. Mais notre leadership s’exprimait déjà avec plusieurs joueurs. Aujourd’hui, je pense que c’est une opportunité de vouloir faire la même chose. On a la chance d’avoir plusieurs joueurs dans cette équipe qui sont à même d’endosser les responsabilité de leader. Nando, vous l’avez cité. On voit depuis le début de la prépa qu’Evan [Fournier], que Thomas [Heurtel] et bien entendu Boris [Diaw] ont cette capacité. Et j’ajoute Joffrey Lauvergne. Nos cinq joueurs du cinq ont cette capacité à des moments différents d’être des leaders. J’ai parlé toute à l’heure du secteur défensif et c’est un deuxième point central pour notre réussite dans cet Euro, c’est à dire la capacité des uns et des autres à partager, tout en assumant un rôle de leader. Je ne veux pas dire s’effacer au profit d’un autre mais c’est vraiment cette notion de partage. On l’a bien fait en préparation, c’est pour moi un motif de satisfaction, j’ai apprécié, mais il faut qu’on soit capable de le faire durant la compétition, que l’on ait conscience que c’est en étant ensemble que l’on peut faire de belles choses.

Pau Gasol a déclaré que l’équipe de France ne fait pas partie des favoris. Vous pouvez vous en servir comme discours pour galvaniser les joueurs ?

Quand on les jouera, ce qui normalement ne manquera pas d’arriver si c’est une compétition normale (sourire), on verra. Oui, bien sûr. Les joueurs le savent, je n’ai pas trop besoin d’en parler. Ils ont lu ça en même temps que moi. Mais ce n’était pas choquant qu’il ait pu dire ça. Il a des repères qui sont les siens. Pau évolue en NBA depuis quinze ans aussi ses repères, c’est la NBA. Et il n’y a pas Tony, Rudy Gobert, Nicolas Batum, ça signifie que l’on est affaibli, voilà. C’est sa façon de penser.

[armelse]

Antoine Diot ne s’est pas entraîné ce matin, pourquoi ?

Antoine souffre d’une gêne au genou gauche. Des examens ont été pratiqués avant même le retour de mercredi soir et il y a eu une confirmation du diagnostic hier matin à savoir que cette gêne nécessite encore quelques jours de repos mais ne remet pas en cause sa participation à l’Euro. On pense qu’il devrait reprendre l’entraînement en début de semaine prochaine en Finlande. Il ne jouera pas dimanche à Berlin. Pour le reste, les troupes sont venues avec de l’envie et on a bien travaillé les deux séances. On sait que maintenant on peut davantage peaufiner les choses qu’en faire de nouvelles. On a fait des choses que l’on n’avait pas trop eu le temps de faire avant comme l’attaque sur les switchs, une touche en moins de huit secondes, des choses comme ça qu’il faut avoir en magasin. On a fait aujourd’hui une séance complètement dédiée à la zone, à la zone match up en fin de séance. Même si on n’en a pratiquement pas eu durant la préparation, ce qui ne veut pas dire qu’on en n’aura pas pendant la compet.

La situation d’Antoine Diot fait-elle que vous pouvez être tenté de partir à treize à Helsinki ?

Pas nécessairement… Le diagnostic du médecin qui l’a vu hier a été très rassurant. On s’en tient à ça pour l’instant.

Quand va intervenir le dernier choix (entre Louis Labeyrie et Kim Tillie) ? Quelle est la tendance ?

Très honnêtement, il n’y a pas vraiment de tendance, ça n’évolue pas. On va devoir trancher, on va le faire et c’est vrai que c’est un choix très délicat. Il y a peu d’écart entre les deux protagonistes. Je pense que ça sera fait ce soir…

Quel bilan tirez-vous de cette préparation ?

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Depuis Nanterre

Photo : FFBB

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