Largement battue au match aller à Dijon, la SIG avait soif de revanche au Rhenus ce lundi soir pour tenter d’aller jouer un match 3 décisif mercredi. Malheureusement pour les Strasbourgeois c’est le pire des scénarios qui s’est produit.
Alors que Strasbourg a compté jusqu’à 31 points d’avance en première mi-temps et menait de 29 à la pause (51-22), les joueurs de Vincent Collet ont réalisé l’incroyable exploit de se faire remonter par une JDA combattante, rapidement privée de son MVP David Holston, sorti pour 5 fautes.
Après la rencontre, l’entraîneur strasbourgeois était remonté en conférence de presse.
« Je ne comprends pas très clairement. Pour moi c’est impossible… Même pas improbable, c’est impossible à la condition d’être un minimum sérieux ce qu’on n’a pas été à l’entame de la 2ème mi-temps provoquant un rapproché. Ça peut arriver dans ce genre de situation mais après tu réenclenches et ça repart mais malheureusement on n’en a jamais vraiment été capable. On a perdu totalement le rythme. Là où on faisait voler la balle en 1ère mi-temps on a de nouveau ralenti les transmissions, trop dribblé… Alors que rien n’avait changé en défense de leur côté. En plus de l’autre côté on a commis une succession d’erreurs. On était partout en 1ère mi-temps et après on était en retard sur beaucoup de situations. On a laissé Pearson s’installer dans le confort puis ensuite Julien a fini le travail. »
Alors qu’il pensait que le plus dur était fait à la mi-temps, le sélectionneur de l’Equipe de France déplore que son équipe n’ait pas su apprendre des erreurs du passé et a eu des mots durs contre elle.
« C’est totalement incroyable et désolant…C’est à l’image de plein de choses. On avait montré dans l’année qu’on était capable de prendre 30pts sur un match, on a montré maintenant qu’on pouvait les prendre sur une mi-temps. C’est affligeant ! Je crois que ce n’est pas loin d’être la pire mi-temps de ma carrière. Le bilan des Playoffs est un cruel échec. On avait gagné le match à la mi-temps. Même si Dijon fait un retour fantastique, ils ne le font pas tout seul, c’est aidé par notre comportement. Même si on a fini 6ème et qu’on a gagné des matches, on n’a pas produit la même qualité de jeu que les années précédentes et surtout comparativement aux saisons précédentes, on n’a pas progressé. Ça faisait 6 ans qu’on était toujours meilleur à la fin qu’au début de saison, que l’équipe progressait, mais cette saison on n’a pas progressé d’un iota. Cette équipe est restée fidèle à elle-même dans la connerie ! »
Fort de quasiment 20 ans au plus haut niveau, Florent Pietrus affirme n’avoir que rarement vécu un pareil scénario et concède que la saison de son équipe est un échec.
« Je voulais d’abord féliciter l’équipe de Dijon, qui n’a jamais baissé les bras même à 30 points. Ce match est à l’image de notre saison. Il ne fallait pas s’attendre à un grand miracle. On est vraiment déçu par rapport à ce qu’on a montré en 2ème mi-temps. C’est une saison compliquée à tous les niveaux. Si on fait le bilan complet, c’est un échec total. Il faut l’assumer et ne pas avoir peur de le dire. Je n’ai pas souvent connu de soirées comme celle-là, ça fait mal. On va faire le bilan, repartir du bon pied chacun de notre côté. Même si c’était une saison compliquée, on ne méritait pas de finir comme ça. C’est dans la difficulté qu’on construit de belles victoires. Il ne faut pas être pessimiste par rapport à l’avenir du club. Strasbourg a une belle structure, et ils ont tout pour continuer à grandir. »
De son côté, Laurent Legname ne peut qu’être fier de ses joueurs. Comme depuis le début de la saison, ils sont héroïques, repoussant un peu plus les limites du possible à chaque match.
« Ce qui s’est passé ce soir marquera la carrière des joueurs de mon équipe. Faire ce qu’ils ont fait en 1/4 de finale de Playoffs face à une équipe revancharde, c’est incroyable ! Ça va marquer l’histoire du club. On s’est bien réveillé en 2ème mi-temps et on a enfin défendu comme on l’a fait tout au long de la saison. En 1ère mi-temps, on ne jouait pas trop mal offensivement, mais on n’avait pas de rythme donc on loupait trop paniers. On était en retard sur tout et Strasbourg en a profité allègrement. Il y a des aspects techniques qu’on a changé à la mi-temps, mais on ne peut pas vraiment l’expliquer de manière rationnelle. C’est la beauté du basket ! J’ai travaillé avec les joueurs toute l’année pour qu’on ait ce mental pour ne jamais abandonner. »
Propos rapportés du site officiel de la SIG.
Photo : Nicolas Goisque