Après huit années comme pro en Belgique, William Robeyns a choisi de s’expatrier au Rwanda.
L’explication est simple : William Robeyns (1,91 m, 27 ans) est né d’un père belge et d’une mère rwandaise et il connaît ce pays d’Afrique, qui fut une colonie belge jusqu’en 1962, pour y avoir passé régulièrement ses vacances estivales. Ce n’est donc pas un saut dans l’inconnu qu’il a effectué en 2021.
“J’étais à ce moment en vacances avec ma famille au Rwanda, raconte t-il à La Dernière Heure. Et j’ai été contacté par l’encadrement de l’équipe nationale afin de les rejoindre en vue de l’Afrobasket justement organisé au Rwanda cette année-là. Du jour au lendemain, j’ai rejoint le groupe afin d’effectuer la préparation au Sénégal. La fédération rwandaise me suivait depuis longtemps. J’avais déjà été approché lorsque j’étais U18 en Belgique. Mais à ce moment, j’ai préféré décliner afin de poursuivre mon développement et devenir pro en Belgique. Cette fois, je me sentais prêt. Mon envie de jouer au Rwanda faisait partie de mes réflexions personnelles depuis quelque temps. J’avais d’ailleurs acquis la double nationalité.”
Après une dernière saison en club à Liège, William Robeyns a pris la décision de s’implanter complètement dans le pays de sa mère en signant à l’APR Basket Club où le dépaysement fut évident.
. “Par rapport à mon parcours de vie, il me semblait plus intéressant sur un plan personnel de continuer à jouer au Rwanda. J’ai encore reçu quelques propositions de clubs belges mais j’ai répondu que je n’étais pas intéressé pour le moment. Cela ne veut pas dire que je ne jouerai plus en Belgique, la page n’est pas définitivement tournée. Il est possible que je revienne jouer en Belgique plus tard. Lors de ma première année, on s’entraînait parfois sur un terrain extérieur, poursuit-il. Heureusement, il fait souvent très bon ici (rires). Mon coéquipier serbe, lui, se posait quelques questions. Il était content que je sois là, comme ça il n’était plus le seul blanc du vestiaire. On avait à cette époque un coach local dont les méthodes étaient assez dures et plutôt vieille école. On s’entraînait dès 6 heures du matin. Il est arrivé qu’il nous impose des séances de tirs alors que le vent soufflait fort. Forcément, la balle n’atteignait pas souvent la cible. Et cela l’énervait. On a dû lui faire comprendre que les conditions rendaient la tâche impossible. Cette année, on avait un coach américain passé par la NBA.”
Alors rwandais ou belge William Robeyns ?
“Quand je suis au Rwanda, je suis rwandais avant d’être belge. Les Rwandais sont très nationalistes et attachés à leur culture. Je fais donc tout pour m’intégrer le plus possible. Ce qui n’est pas spécialement difficile vu que j’ai été élevé en partie avec la culture rwandaise via ma maman. Je connaissais par exemple déjà plusieurs des plats traditionnels. Même si on peut manger de tout ici. Même chose pour la danse, cela n’était pas tout à fait nouveau pour moi. Je n’ai donc pas été ridicule en dansant dans les vestiaires après les victoires (rires). Le plus compliqué, c’est la langue appelée kynyarwanda. Mais j’ai décidé de prendre des cours pour l’apprendre.”
Photo : FIBA