Retour sur un début de saison semé d’embûches pour le Cavigal, avant dernier du championnat après neuf journées avec son président, Xavier Le Cerf-Galle.
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Il y a six mois, le club niçois sauvait sa tête en LFB en terminant premier des Playdowns, un mini-championnat à quatre équipes (du 9e au 12e) aussi éreintant pour les organismes que dans les têtes à l’issue d’une saison déjà compliquée. Quelques semaines plus tôt, la formation azuréenne avait changé de président, Laurence Laporte laissant la place à Xavier Le Cerf-Galle. Bien connu dans le monde du basket (fils de Pierre Galle, international français puis entraîneur), l’ancien basketteur devenu avocat a insufflé un nouvel élan au sein du club rouge et noir. En recrutant d’abord Jimmy Vérove, un de ses amis d’enfance, débarqué de l’association CSP Limoges où il occupait le poste de directeur technique, pour lui confier le poste d’entraîneur en chef. Et en mettant sur pieds un groupe compétitif destiné à retrouver le top 8.
Depuis l’Open LFB et un succès convaincant face à Nantes, le Cavigal n’a remporté qu’un seul de ses huit matchs de championnat. Rien d’alarmant jusqu’à ce revers malvenu sur le parquet du promu, Roche-Vendée, le 25 novembre (57-55). Puis samedi dernier, lors de la réception de Lattes-Montpellier, les Niss Angels ont plongé en deuxième mi-temps (24-47) et ont concédé un large revers, 56-82. Un de plus, alors que les Héraultaises, privées de leur poste 5 titulaire Ewelina Kobryn (contrat rompu à l’amiable) et de la prometteuse Ornella Bankolé (rupture du ligament antérieur du genou, saison terminée) revenaient de Cracovie où elles avaient joué trois jours plus tôt en Euroleague.
Ce départ délicat est loin d’être le fruit du hasard, Nice ayant eu à composer avec de nombreuses péripéties. Retour sur ce début d’exercice semé d’embûches avec le nouvel homme fort du Cavigal.
Xavier Le Cerf-Galle, Nice est aujourd’hui 11e après avoir notamment perdu contre les six premiers de la LFB. Comment analysez-vous ce début de saison ?
On savait que ce serait un départ difficile. On avait identifié dans le calendrier qu’on allait jouer toutes les grosses écuries rapidement. Ça peut parfois être un avantage lorsque les collectifs ne sont pas encore bien huilés, mais il s’est avéré que ça n’a pas été le cas. On s’est retrouvé face à des joueuses en pleine possession de leurs moyens. Elles n’avaient pas encore la fatigue qui peut s’accumuler au cours d’une saison avec la coupe d’Europe en plus. On a aussi connu pas mal de perturbations dans notre préparation. C’est difficile d’encaisser des défaites assez lourdes, mais ça peut s’expliquent techniquement et athlétiquement.
Pouvez-vous faire un rappel des différentes péripéties qui ont perturbé votre début de saison ?
La principale péripétie, c’est qu’on attendait Naignouma Coulibaly très affûtée après une excellente CAN avec le Mali (meilleure rebondeuse et 2e meilleure évaluation de la compétition). Mais après quelques jours de repos bien mérités, elle a connu un deuil familial début septembre et a ensuite contracté un paludisme ultra sévère. Elle est revenue très fatiguée le 22 septembre, ce qui a constitué un frein majeur à la montée en puissance de notre équipe. C’est quand même une joueuse référencée au plus haut-niveau. Elle représente une véritable menace à l’intérieur et on attend d’elle qu’elle redevienne l’une des joueuses les plus dominantes de la ligue dans la raquette. Pour l’instant elle est encore dans le dur.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Elle reste une pièce maîtresse de notre dispositif. Elle est encore affaiblie et doit retrouver ses capacités athlétiques mais aussi au niveau moral. C’est toujours difficile de reprendre la compétition dans ces conditions, et ça a été très compliqué.
Il y a aussi eu le départ de Joyce Cousseins-Smith, meneuse référencée de LFB, le 11 octobre, pour raisons personnelles. Avez-vous été surpris de la voir s’engager pour Villeneuve d’Ascq un mois et demi plus tard ?
Son départ nous a fait perdre du talent, de l’adresse et du QI Basket. Je n’ai pas été surpris par sa signature à l’ESBVA. Joyce, je la connais depuis plus de dix ans. Mon père l’a formée au BLMA. Les raisons de son départ lui appartiennent, je me voyais mal la retenir, donc on s’est rapidement mis d’accord. J’ai fait en sorte qu’elle puisse partir dans les meilleures conditions juridiques et sociales. De façon à ce qu’elle puisse prendre le temps afin de faire le meilleur choix possible pour la suite de sa carrière. Je suis très content pour elle et j’espère qu’elle apportera le maximum à sa nouvelle équipe, mais qu’on gagnera quand même pour nos retrouvailles.
« Aujourd’hui, on sait où on en est et où on va au niveau économique, ce qui n’était pas encore exactement le cas en mai-juin »
Regrettez-vous aujourd’hui de ne pas avoir recruté une meneuse supplémentaire au sein de l’effectif ?
C’est un vrai regret de ne pas avoir pu la remplacer car c’était une joueuse cadre, polyvalente. Mais on ne l’a pas fait car ce n’était pas possible financièrement. Comme vous le savez j’ai pris la présidence du club en avril dernier. Aujourd’hui, on sait où on en est et où on va au niveau économique, ce qui n’était pas encore exactement le cas en mai-juin. Mais en octobre, quand Joyce est partie, on savait qu’on ne pouvait pas la remplacer. Même si ce n’était absolument pas l’objectif, son départ soulage même un peu le club à ce niveau. On a donc décidé de faire sans joker. C’était aussi une volonté de transmettre un message de confiance aux autres joueuses. De dire qu’on a du talent avec notamment Svenja Brunckhorst, internationale et capitaine de la sélection allemande et Mamignan Touré sur les postes arrières et qu’on est capable de s’en servir à bon escient. Il y a aussi Alix Duchet qui a beaucoup de potentiel…
Pourquoi n’a-t-elle pas été alignée samedi dernier contre le BLMA ?
Elle se fait la cheville contre l’Asvel alors qu’elle avait très bien compensé l’absence de Joyce jusque là. Elle a eu des complications durant la semaine précédant le match à Roche-Vendée, mais elle s’est arrachée en jouant 35 minutes. On s’en sort bien, mais on perd. On l’a mise au repos contre le BLMA car c’était trop risqué. On va être prudent car elle était déjà en phase de retour après sa blessure au genou. Elle ne jouera pas en Coupe de France contre Angers ce vendredi. On espère la récupérer ensuite. Tous ces éléments mis bout à bout, en sachant qu’on n’a pas le banc le plus riche de la ligue, font que lorsque vous jouez les gros, vous souffrez. Contre Lattes-Montpellier, même sans réelle meneuse, Jimmy avait mis en place un système défensif qui a très bien marché en première mi-temps mais qui n’a pas marché sur la longueur. Les joueuses se sont épuisées et Rachid Meziane a trouvé les ajustements nécessaires en deuxième mi-temps pour faire la différence. Félicitations à lui, même si je trouve le résultat final un peu sévère.
Géraldine Robert
« Antiesha (Brown) joue handicapée par une blessure au tendon d’Achille depuis l’âge de 18 ans »
Il y a également les cas des deux joueuses américaines. Antiesha Brown d’abord, qui connaît quelques passages à vide inquiétants (3/12 au tir, 4 balles perdues contre le BLMA). Êtes-vous déçu de son apport ?
Antiesha joue handicapée par une blessure au tendon d’Achille depuis l’âge de 18 ans. C’est une information que l’on a depuis seulement trois semaines. Maintenant qu’on le sait, on la soigne et on l’entraîne en conséquence, comme il faut faire avec une joueuse qui possède ce type de pathologie. Ça nous a aussi mis dans le dur même si elle revient petit à petit. On est effectivement un peu déçu de son niveau de performance, mais maintenant on sait pourquoi. C’est devenu plus difficile pour elle après la prépa car la douleur est revenue progressivement. Il y a quinze jours, elle ne pouvait plus marcher. On avait besoin de savoir, car sa pathologie nécessite un échauffement particulier, des exercices, tout un protocole à suivre. On reste confiant pour la suite. Ce sont des choses qui arrivent, c’est un peu la loi du milieu sportif professionnel, on ne dit pas tout. Maintenant qu’on le sait, on le traite. En plus, Jimmy connaît très bien le corps humain, il a connu un nombre incalculable de blessures durant sa carrière. Il a d’ailleurs très bien géré le cas d’Alix Duchet qu’il a su remettre en condition cet été en la faisant revenir progressivement.
L’intérieure Kendall Cooper, formée à Duke, possède aussi un profil intéressant. MVP du match à l’Open contre Nantes, elle a semblé en grande difficulté et est sortie du 5 de départ depuis. Comment l’expliquez-vous ?
C’est une rookie. Elle est, elle aussi, arrivée en méforme. Je crois qu’elle a un peu trop fêté son diplôme cet été. Elle a fait un super Open, elle travaille énormément à l’entraînement, mais je crois qu’il y a un « gap » entre le basket universitaire et le basket européen. Ça demande de l’adaptation, beaucoup de choses qu’elle doit encore apprendre. On oublie pas tout ça même si on en attend plus en terme de performance. C’est aussi une joueuse qui rentre dans nos moyens celui d’un petit club de LFB. Ce n’est peut-être pas une joueuse référencée WNBA mais on a estimé qu’il y avait un vrai potentiel. Elle a d’excellentes mains, une belle adresse. Mais mentalement, dans l’intensité et la dureté de son jeu, elle doit aussi progresser. Elle est arrivée un peu tendre. Elle a déjà énormément progressé et doit poursuivre sur cette voie. Elle est aussi tributaire du niveau de Coulibaly qui attirera les attentions lorsqu’elle sera à nouveau dominante. Elles peuvent former un beau tandem. On continue à croire en Kendall. Elle a le potentiel. Mais aujourd’hui c’est encore un délicieux bébé universitaire.
A deux journées de la mi-parcours, le club ambitionne-t-il toujours une place en Playoffs ?
Forcément on se repose la question. On en a parlé avec les filles, je leur ai demandé quelle était leur ambition pour la suite. On a conclu que l’objectif reste d’accrocher les Playoffs. Le championnat est ainsi fait qu’on a aucune envie de faire les Playdowns. On veut garder cette ambition, pour la motivation et tirer ce groupe vers le haut. C’est encore trop tôt pour changer de cap. On ne se laisse pas aller non plus. On fait en sorte d’être en position de gagner le prochain match. On veut donner le maximum à chaque match, jouer sans penser à ce que font les autres, se concentrer sur nous, tirer les enseignements des défaites pour aller de l’avant.
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Il y a six mois, le club niçois sauvait sa tête en LFB en terminant premier des Playdowns, un mini-championnat à quatre équipes (du 9e au 12e) aussi éreintant pour les organismes que dans les têtes à l’issue d’une saison déjà compliquée. Quelques semaines plus tôt, la formation azuréenne avait changé de président, Laurence Laporte laissant la place à Xavier Le Cerf-Galle. Bien connu dans le monde du basket (fils de Pierre Galle, international français puis entraîneur), l’ancien basketteur devenu avocat a insufflé un nouvel élan au sein du club rouge et noir. En recrutant d’abord Jimmy Vérove, un de ses amis d’enfance, débarqué de l’association CSP Limoges où il occupait le poste de directeur technique, pour lui confier le poste d’entraîneur en chef. Et en mettant sur pieds un groupe compétitif destiné à retrouver le top 8.
Depuis l’Open LFB et un succès convaincant face à Nantes, le Cavigal n’a remporté qu’un seul de ses huit matchs de championnat. Rien d’alarmant jusqu’à ce revers malvenu sur le parquet du promu, Roche-Vendée, le 25 novembre (57-55). Puis samedi dernier, lors de la réception de Lattes-Montpellier, les Niss Angels ont plongé en deuxième mi-temps (24-47) et ont concédé un large revers, 56-82. Un de plus, alors que les Héraultaises, privées de leur poste 5 titulaire Ewelina Kobryn (contrat rompu à l’amiable) et de la prometteuse Ornella Bankolé (rupture du ligament antérieur du genou, saison terminée) revenaient de Cracovie où elles avaient joué trois jours plus tôt en Euroleague.
Ce départ délicat est loin d’être le fruit du hasard, Nice ayant eu à composer avec de nombreuses péripéties. Retour sur ce début d’exercice semé d’embûches avec le nouvel homme fort du Cavigal.
Xavier Le Cerf-Galle, Nice est aujourd’hui 11e après avoir notamment perdu contre les six premiers de la LFB. Comment analysez-vous ce début de saison ?
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Photos: Hervé Bellenger/FFBB