Si l’on consulte ses statistiques aux lancers-francs, Youssoupha Fall (2,21m, 23 ans) est en chute libre au niveau de l’adresse: 42,0% de réussite en saison régulière contre 57,4% avec Poitiers, en Pro B, la saison précédente.
Mais, en fait, ça, c’était avant que le pivot manceau change de geste. Depuis quelque temps, sa réussite s’est considérablement améliorée, ce qui n’a pas échappé à Philippe Desnos, le directeur du centre de formation du MSB, qui a livré ses commentaires à Ouest France:
« Malgré le tapage médiatique, où on l’annonce comme le nouveau Moustapha Fall, Youssoupha n’a jamais roulé des mécaniques, ni perdu le sens du travail. Il a juste intégré que s’il ne rentrait pas ses lancer-francs, il serait ciblé par la défense adverse. Il a corrigé le tir. À la Leaders Cup, il affiche un pourcentage de réussite (14/17 à 82 %) qui va faire réfléchir avant de lui taper sur les bras. Depuis un mois et demi, ce n’est plus la même limonade. Il sait aussi garder son calme, il n’est pas rentré dans la provocation de Monaco en finale. »
Pour Philippe Desnos, le Franco-Sénégalais doit désormais améliorer son jeu dos au panier:
« Youssoupha ne travaille pas dos au panier. Il lui manque du dribble, ce petit hook shot (bras roulé) qui serait indéfendable pour sa taille. À l’inverse, il est très bon face au panier, aux rebonds offensifs pour remettre dedans. Il bouge bien lors des transitions offensives. Avec 20 centimètres de plus, il double pas mal de monde. Il a progressé dans son timing aux contres. Avant, il sautait systématiquement et faisait des fautes en retombant sur les joueurs. Dans l’aide défensive, il ne saute plus naïvement. Il garde les pieds au sol, se grandit pour modifier la trajectoire d’un tir. Sa dissuasion en fait une arme fatale. »
