Le nouveau secrétaire général de la FIBA, Andreas Zagklis, 38 ans, élu à l’unanimité en décembre suite au décès tragique de Patrick Baumann a tenu sa première table ronde mercredi 6 février au siège de la fédération, la maison du basket à Mies en Suisse. Après un court propos introductif, il a répondu à des journalistes venant de toute l’Europe. L’occasion pour lui de développer sa vision, d’aborder les points sensibles et le calendrier à venir avec en ligne de mire la coupe du Monde 2019 qui s’annonce comme une édition historique à tous points de vue.
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Je veux rendre notre sport plus populaire, le faire connaitre, le rendre accessible et faire grandir la communauté autour du basket. Notre mission est de faire de la communauté basket la plus grande communauté sportive du monde. On a tous les bons ingrédients pour le faire. La démographie va dans notre sens, on a un sport passionnant avec deux disciplines olympiques, nous sommes populaires sur la planète entière, présent sur les cinq continents.
J’ai travaillé plusieurs années en étant très proche de Patrick (Baumann). Nous l’avons perdu dans des circonstances que nous n’oublierons jamais. La fin de l’année 2018 a un été un grand huit émotionnel pour nous. Mais c’est dans ce genre de moments cruciaux qu’il est très important d’avoir une bonne équipe de managers et surtout un bon conseil d’administration. Et ça a été le cas, avec notre président, notre trésorier et notre Chief Operating Officer qui ont tenu la barre. Et en décembre j’ai reçu un mandat unanime du CA pour poursuivre la mission. Et mettre en place de nouveaux projets. Nous sommes à la fin d’un cycle de cinq ans. D’ordinaire, nous connaissons des cycles de quatre là, mais nous avons changé le rythme des coupes du Monde. On passe de 2014 à 2019. Cette année, nous devons livrer une coupe du Monde excellente, une coupe du Monde de top niveau avec 32 équipes, dans un pays, la Chine, qui a investi beaucoup – vous le verrez – dans cet événement.
Des inquiétudes se sont exprimés sur le futur des fenêtres de qualification pour les grandes compétitions. Qu’en est-il ?
Les fenêtres sont une composante d’un nouveau système de compétition. Le principe de ce format, c’est que les équipes nationales jouent à domicile, et à l’extérieur. Le fait d’avoir les équipes nationales exposés de façon régulière sur les territoires nationaux devant leur audience naturelle, et le fait d’avoir ouvert la phase de qualification à un plus grand nombre de pays sont les éléments qui gouvernent la nouvelle approche de la FIBA, la façon dont on organise les choses. On a reçu un mandat très clair de la part des fédérations nationales. Les fenêtres, malheureusement, ont fait les gros titres par rapport à ce nouveau format, en raison de la non-mise à disposition de joueurs par certains clubs. Mais les fenêtres existent en novembre, en février, en juin-juillet et en août-septembre. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le nouveau système de compétition donne un et parfois deux étés de repos aux joueurs. C’est une décision étudiée très en profondeur par la famille basket, qui remonte à 2010-11 quand on a lancé les études. En 2012, les premières décisions ont été prises, en 2014, la décision formelle a été prise. Les fenêtres constituent un pilier de notre stratégie. Pourquoi ? Parce que cela nous permet d’avoir accès à une audience qui dépassent l’audience des fans qui assistent aux matches des ligues nationales. L’équipe nationale attire d’autres fans. Et c’est très important pour développer notre sport. Et avec les synergies appropriées, cela va également permettre de développer la popularité des ligues, nationales ou européennes. Quand l’équipe nationale joue le lundi ou le mardi et que des matches suivent, en championnat ou en coupe d’Europe, deux ou trois jours après, on peut maintenir l’intérêt de nouveaux fans, pour toute la saison. Voilà la réponse. Les principes resteront les mêmes. Maintenant, est-ce qu’on va bouger le calendrier d’une semaine avant ou après, qu’on garde, une, deux, trois, quatre, cinq, six ou sept fenêtres, nous sommes très ouverts, très transparents. Nous discutons partout sur la planète avec les fédérations. Après la sixième fenêtre de février 2019 et ce premier cycle, nous allons faire le bilan. Est-ce que tout s’est passé comme nous l’espérions ? Non, parce que tous les joueurs qui devaient être disponibles ne l’étaient pas. Mais pour répondre à la question, nous avons investi dans ce projet. Comme dans tout investissement le retour n’est pas immédiat, encore que, en dépit du fait qu’au cours de certaines fenêtres, la voiture ne roulait que sur trois roues, et pourtant elle allait déjà très vite ! Je dois dire qu’on a vu des signes très positifs. Et cela sera porté au bilan. Nous n’avons pas de tabous, en dehors des principes énoncés plus tôt. Mais nous devons nous laisser un peu de temps. Le nouveau système n’a qu’un été derrière lui.
Quel est votre relation avec Jordi Bertomeu, le patron de ECA, l’entité qui gère l’Euroleague ?
Tout d’abord, je tiens à dire que la FIBA a apprécié la présence de Jordi Bertomeu aux funérailles de Patrick (Baumann) le 2 novembre. Il m’a envoyé une lettre de félicitations très cordiale à laquelle j’ai répondu tout à fait cordialement également. Pour le reste, je ne débarque pas. J’ai été partie prenante de toutes les dernières discussions qui ont eu lieu jusque-là. Au niveau personnel, j’ai une histoire commune avec lui, nous sommes tous les deux d’anciens avocats, nous sommes donc collègues. Je n’en dirai pas plus. Même si je ne peux pas dire que nous ayons de bonnes relations, nous ne pouvons pas nous permettre d’en avoir de mauvaises. Nous devons trouver un niveau de collaboration. Il existe aujourd’hui, sur des sujets de base. Mais nous devons collaborer à un niveau supérieur. Cela arrivera avec du dialogue.
« Un jour viendra où il faudra nous asseoir autour d’une table et discuter. Et nous verrons si nous pouvons trouver une solution qui amène deux éléments : le premier est un équilibre entre les clubs. Deux, une synergie entre les compétitions de clubs et les compétitions des équipes nationales. »
Est-ce que tout cela ne se résume pas à une question de calendrier ? La saison prochaine, la majeure partie des ligues nationales compteront 18 équipes, 18 en Euroleague aussi, soit 68 matches de saison régulière pour les équipes d’Euroleague, plus le tournoi olympique, peut être le tournoi olympique… Comment faire face à autant de matches ?
Nous avons un principe : les ligues nationales, en accord avec les lois de leurs pays, bénéficient d’un certain niveau d’autonomie. Même si je peux avoir mes propres opinions à propos de la bonne taille pour une ligue, ce n’est pas à la FIBA de dire par exemple à la ligue italienne combien d’équipe elle devrait avoir. C’est une discussion qui appartient aux Italiens. Quel est le projet de la ligue, des clubs de la fédération ? Pour la saison prochaine, il y a un événement pour lequel nous ne contrôlons pas les dates, ce sont les Jeux Olympiques et un dont on ne contrôle pas totalement les dates, qui est le tournoi préolympique. On doit l’organiser avec les instructions du CIO. On a lancé des discussions avec les ligues pour aligner proprement les calendriers des ligues et des équipes nationales pour la saison prochaine. C’est un dialogue qui a été facilité par l’ULEB. C’est en cours, et c’est une façon très positive de regarder les choses. Ça montre que lorsqu’on s’assoit autour de la table et qu’on met le calendrier à plat, des solutions s’esquissent sans que qui ce soit n’ait à concéder des compromis majeurs. Mais chacun en fait pour le bien du basket.
Que pouvez-vous nous dire sur les procédures légales qui ont été déposées auprès de l’Union Européenne ?
Mon intention n’est pas d’alimenter une atmosphère de polémiques. Les procédures légales existent, sont en cours, la commission européenne travaille à son propre rythme. Il y a deux plaintes, ce n’est pas un sujet passionnant, notamment pour le grand public. Je le sais, je me suis occupé de ces dossiers jusqu’en décembre. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Je lis les rapports qu’on me donne. Mais je l’ai dit lors de mon élection. Nous devons avant tout chercher des solutions, voilà ce qui devrait nous animer. Ce n’est pas un outil que je veux utiliser contre ECA. Un jour viendra où il faudra nous asseoir autour d’une table et discuter. Et nous verrons si nous pouvons trouver une solution qui amène deux éléments : le premier est un équilibre entre les clubs. Deux, une synergie entre les compétitions de clubs et les compétitions des équipes nationales. Selon moi, c’est la seule méthode pour faire grossir le gâteau. Et si le gâteau grossit, il y en a assez pour tout le monde. Nous devons respecter la volonté des meilleurs clubs de jouer plus de matches entre eux, nous devons respecter la volonté de développement de ceux qui deviendront les meilleurs clubs de demain et de rejoindre l’élite, et donc d’attirer des investisseurs. Et les investisseurs seront attirés seulement s’il existe un chemin clair vers l’élite. Et nous devons respecter tous les autres clubs, qui constituent le moteur de notre système. Ce sont eux qui produisent les joueurs. Il faut un équilibre en les intérêts de ces trois groupes de clubs. Et dans le calendrier on doit trouver une synergie où les uns aident les autres au lieu d’en avoir un qui dérange tous les autres. Voilà comment je réfléchis de façon générale. Pour le reste, je ne veux pas envoyer de messages précis à travers les médias. Je veux m’adresser en personne aux intéressés. Cela viendra. Nous avons un conseil d’administration en Europe et un au niveau mondial en mars. Evidemment nous aborderons la question. Ce n’est pas une question qui passionne le reste de la planète.
Dans votre esprit, quand est-ce qu’une solution pourra arriver ?
Je n’ai pas de date en tête. Mais pour danser le tango, il faut être deux. Que puis-je dire de plus ? Sachez que je vais essayer.
Quelles sont vos priorités ?
La première est un objectif désormais à très court terme : la coupe du monde. On doit être d’excellents organisateurs d’événement. On fait des choses pour cette coupe du monde qu’on n’avait jamais fait avant. Je peux vous donner un exemple : on va avoir un manager dédié exclusivement à l’expérience des joueurs pendant cette compétition. On veut que les joueurs aient la meilleure expérience possible et on va prendre très au sérieux tous leurs retours. Vous allez le voir également sur la promotion de l’événement. Vous allez voir l’attrait que va développer l’événement, on part du principe que cela va aider le développement du basket, aider les fédérations à attirer plus de jeunes enfants et aider nos clubs à avoir plus de fans dans leurs salles. Voilà le premier objectif. Le deuxième ? Deux jours avant la coupe du monde, nous tenons notre congrès et le congrès décide de la stratégie de la FIBA pour les quatre années à venir. Nous avons un processus d’ici là pour définir les priorités pour le prochain cycle. C’est là que s’intègre notre plan et notre vision pour le futur.
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Je veux rendre notre sport plus populaire, le faire connaitre, le rendre accessible et faire grandir la communauté autour du basket. Notre mission est de faire de la communauté basket la plus grande communauté sportive du monde. On a tous les bons ingrédients pour le faire. La démographie va dans notre sens, on a un sport passionnant avec deux disciplines olympiques, nous sommes populaires sur la planète entière, présent sur les cinq continents.
J’ai travaillé plusieurs années en étant très proche de Patrick (Baumann). Nous l’avons perdu dans des circonstances que nous n’oublierons jamais. La fin de l’année 2018 a un été un grand huit émotionnel pour nous. Mais c’est dans ce genre de moments cruciaux qu’il est très important d’avoir une bonne équipe de managers et surtout un bon conseil d’administration. Et ça a été le cas, avec notre président, notre trésorier et notre Chief Operating Officer qui ont tenu la barre. Et en décembre j’ai reçu un mandat unanime du CA pour poursuivre la mission. Et mettre en place de nouveaux projets. Nous sommes à la fin d’un cycle de cinq ans. D’ordinaire, nous connaissons des cycles de quatre là, mais nous avons changé le rythme des coupes du Monde. On passe de 2014 à 2019. Cette année, nous devons livrer une coupe du Monde excellente, une coupe du Monde de top niveau avec 32 équipes, dans un pays, la Chine, qui a investi beaucoup – vous le verrez – dans cet événement.
Des inquiétudes se sont exprimés sur le futur des fenêtres de qualification pour les grandes compétitions. Qu’en est-il ?
Les fenêtres sont une composante d’un nouveau système de compétition.
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Photos: FIBA